Saint Jean-Paul II

Son enseignement sur saint Joseph

En des temps difficiles pour l’Eglise, Pie IX, voulant la confier à la protection spéciale du saint patriarche Joseph, le déclara « Patron de l’Eglise catholique ». Le Pape savait que son geste n’était pas hors de propos car, en raison de la très haute dignité accordée par Dieu à ce fidèle serviteur, « l’Eglise, après la Vierge Sainte son épouse, a toujours tenu en grand honneur le bienheureux Joseph, elle l’a comblé de louanges et a recouru de préférence à lui dans les difficultés ». Quels sont les motifs d’une telle confiance ? Léon XIII les énumère ainsi : « Les raisons et les motifs spéciaux pour lesquels saint Joseph est nommément le patron de l’Eglise et qui font que l’Eglise espère beaucoup, en retour, de sa protection et de son patronage sont que Joseph fut l’époux de Marie et qu’il fut réputé le père de Jésus-Christ. Joseph était le gardien, l’administrateur et le défenseur légitime et naturel de la maison divine dont il était le chef. Il est donc naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu’il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l’entourait saintement de sa protection, il couvre maintenant de son céleste patronage et défende l’Eglise de Jésus Christ ».

Ce patronage doit être invoqué, et il est toujours nécessaire à l’Eglise, non seulement pour la défendre contre les dangers sans cesse renaissants mais aussi et surtout pour la soutenir dans ses efforts redoublés d’évangélisation du monde et de nouvelle évangélisation des pays et des nations « où – comme je l’ai écrit dans l’exhortation apostolique Christifideles laici – la religion et la vie chrétienne étaient autrefois on ne peut plus florissantes » et qui « sont maintenant mis à dure épreuve ». Pour apporter la première annonce du Christ ou pour la présenter à nouveau là où elle a été délaissée ou oubliée, l’Eglise a besoin d’une particulière « force d’en haut » (cf. Lc 24, 49 ; Ac 1, 8), don de l’Esprit du Seigneur, assurément, mais non sans lien avec l’intercession et l’exemple de ses saints.

En plus de la protection efficace de Joseph, l’Eglise a confiance en son exemple insigne, exemple qui ne concerne pas tel état de vie particulier mais est proposé à toute la communauté chrétienne, quelles que soient en elle la condition et les tâches de chaque fidèle. Comme le dit la Constitution du Concile Vatican II sur la Révélation divine, l’attitude fondamentale de toute l’Eglise doit être celle de « l’écoute religieuse de la Parole de Dieu », c’est-à-dire de la disponibilité absolue à servir fidèlement la volonté salvifique de Dieu révélée en Jésus. Dès le début de la Rédemption humaine, nous trouvons le modèle de l’obéissance incarné, après Marie, précisément en Joseph, celui qui se distingue par l’exécution fidèle des commandements de Dieu. Paul VI invitait à invoquer son patronage « comme l’Eglise, ces derniers temps, a l’habitude de le faire, pour elle-même d’abord, pour une réflexion théologique spontanée sur l’alliance de l’action divine avec l’action humaine dans la grande économie de la Rédemption, dans laquelle la première, l’action divine, se suffit totalement à elle-même tandis que la seconde, l’action humaine, la nôtre, tout en étant dans l’incapacité (cf. Jn 15, 5), n’est jamais dispensée d’une collaboration humble mais conditionnelle et anoblissante. En outre, l’Eglise l’invoque comme protecteur en raison d’un désir profond et très actuel de raviver son existence séculaire avec des vertus évangéliques véritables, telles qu’elles ont resplendi en saint Joseph ».

L’Eglise transforme ces exigences en prière. Rappelant que Dieu, à l’aube des temps nouveaux, a confié à saint Joseph la garde des mystères du salut, elle lui demande de lui accorder de collaborer fidèlement à l’œuvre du salut, de lui donner un cœur sans partage, à l’exemple de saint Joseph qui s’est consacré tout entier à servir le Verbe incarné, de nous faire vivre dans la justice et la sainteté, soutenus par l’exemple et la prière de saint Joseph. Déjà, il y a cent ans, le pape Léon XIII exhortait le monde catholique à prier pour obtenir la protection de saint Joseph, patron de toute l’Eglise. L’encyclique « Quamquam pluries » se référait à l’ « amour paternel » dont saint Joseph « entourait l’enfant Jésus », et à ce « très sage gardien de la divine Famille », elle recommandait « l’héritage que Jésus a acquis de son sang ». Depuis lors, l’Eglise, comme je l’ai rappelé au début, implore la protection de Joseph « par l’affection qui l’a uni à la Vierge immaculée, Mère de Dieu » et elle lui confie tous ses soucis, en raison notamment des menaces qui pèsent sur la famille humaine. Aujourd’hui encore, nous avons de nombreux motifs pour prier de la même manière : « Préserve-nous, ô Père très aimant, de toute souillure d’erreur et de corruption…; sois-nous propice et assiste-nous du haut du ciel, dans le combat que nous livrons à la puissance des ténèbres…; et de même que tu as arraché autrefois l’Enfant Jésus au péril de la mort, défends aujourd’hui la sainte Eglise de Dieu des embûches de l’ennemi et de toute adversité ». Aujourd’hui encore, nous avons des motifs permanents de recommander chaque personne à saint Joseph.

Je souhaite vivement que la présente évocation de la figure de Joseph renouvelle en nous aussi les accents de prière que mon prédécesseur, il y a un siècle, recommanda d’élever vers lui. Il est certain, en effet, que cette prière et la figure même de Joseph ont acquis un renouveau d’actualité pour l’Eglise de notre temps, en rapport avec le nouveau millénaire chrétien. Le Concile Vatican II nous a encore une fois tous sensibilisés aux « merveilles de Dieu », à « l’économie du salut » dont Joseph fut particulièrement le ministre. En nous recommandant donc à la protection de celui à qui Dieu même « confia la garde de ses trésors les plus précieux et les plus grands », nous apprenons de lui, en même temps, à servir « l’économie du salut ». Que saint Joseph devienne pour tous un maître singulier dans le service de la mission salvifique du Christ qui nous incombe à tous et à chacun dans l’Eglise : aux époux, aux parents, à ceux qui vivent du travail de leurs mains ou de tout autre travail, aux personnes appelées à vie contemplative comme à celles qui sont appelées à l’apostolat. L’homme juste, qui portait en lui tout le patrimoine de l’Ancienne Alliance, a été aussi introduit dans le « commencement » de l’Alliance nouvelle et éternelle en Jésus Christ. Qu’il nous indique les chemins de cette Alliance salvifique au seuil du prochain millénaire ou doit se poursuivre et se développer la « plénitude du temps » propre au mystère ineffable de  l’Incarnation du Verbe ! Que saint Joseph obtienne à l’Eglise et au monde, comme à chacun de nous, la bénédiction du Père et du Fils et du Saint-Esprit ! (Redemptoris custos)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Saint Jean-Paul II

Etudiant polonais en philologie, il joue dans un groupe de théâtre antinazi et entre au séminaire clandestin en 1942. Ordonné prêtre en 1946, après des études à Rome et en France, il est prêtre en Pologne communiste en 1948 auprès de la jeunesse. Il devient, en 1958, le plus jeune évêque polonais. En 1978, il est élu pape. C’est le premier pape non italien depuis le pape hollandais Adrien VI en 1522 et le premier pape polonais de l’histoire du catholicisme.

Son pontificat (26 ans, 5 mois et 18 jours) est à ce jour le troisième plus long de l’histoire catholique après celui de saint Pierre et de Pie IX. Il a parcouru plus de 129 pays pendant son pontificat, plus de cinq cents millions de personnes ayant pu le voir durant cette période, et institué de grands rassemblements, comme les Journées mondiales de la jeunesse. Il a béatifié 1 340 personnes et canonisé 483 saints, soit plus que pendant les cinq siècles précédents.

Son enseignement sur saint Joseph

Le climat de silence qui accompagne tout ce qui se réfère à la figure de Joseph s’étend aussi à son travail de charpentier dans la maison de Nazareth. Toutefois, c’est un silence qui révèle d’une manière spéciale le profil intérieur de cette figure. Les Evangiles parlent exclusivement de ce que « fit » Joseph ; mais ils permettent de découvrir dans ses « actions », enveloppées de silence, un climat de profonde contemplation. Joseph était quotidiennement en contact avec le mystère « caché depuis les siècles », qui « établit sa demeure » sous son toit. Cela explique par exemple pourquoi sainte Thérèse de Jésus, la grande réformatrice du Carmel contemplatif, se fit la promotrice du renouveau du culte rendu à saint Joseph dans la chrétienté occidentale.

Le sacrifice absolu que Joseph fit de toute son existence aux exigences de la venue du Messie dans sa maison trouve son juste motif « dans son insondable vie intérieure, d’où lui viennent des ordres et des réconforts tout à fait particuliers et d’où découlent pour lui la logique et la force, propres aux âmes simples et transparentes, des grandes décisions, comme celle de mettre aussitôt à la disposition des desseins divins sa liberté, sa vocation humaine légitime, son bonheur conjugal, acceptant la condition, la responsabilité et le poids de la famille et renonçant, au profit d’un amour virginal incomparable, à l’amour conjugal naturel qui la constitue et l’alimente ». Cette soumission à Dieu, qui est promptitude de la volonté à se consacrer à tout ce qui concerne son service, n’est autre que l’exercice de la dévotion qui constitue une des expressions de la vertu de religion.

La communion de vie entre Joseph et Jésus nous amène à considérer encore le mystère de l’Incarnation précisément sous l’aspect de l’humanité du Christ, instrument efficace de la divinité pour la sanctification des hommes : « En vertu de la divinité, les actions humaines du Christ ont été salutaires pour nous, produisant en nous la grâce tant en raison du mérite que par une certaine efficacité ». Parmi ces actions, les évangélistes privilégient celles qui concernent le mystère pascal, mais ils n’omettent pas de souligner l’importance du contact physique avec Jésus à propos des guérisons (cf. par exemple Mc 1,41) et l’influence qu’il exerce sur Jean-Baptiste lorsqu’ils étaient l’un et l’autre dans le sein de leur mère (cf. Lc 1, 41-44). Le témoignage apostolique, on l’a vu, n’a pas omis de décrire la naissance de Jésus, la circoncision, la présentation au Temple, la fuite en Egypte et la vie cachée à Nazareth, et cela en raison du « mystère » de grâce contenu dans de tels « gestes », tous salvifiques, parce que participant de la même source d’amour : la divinité du Christ. Si cet amour, par son humanité, rayonnait sur tous les hommes, les premiers bénéficiaires en étaient bien évidemment ceux que la volonté divine avait placés dans son intimité la plus étroite : Marie, sa mère, et Joseph, son père putatif. Puisque l’amour « paternel » de Joseph ne pouvait pas ne pas influer sur l’amour « filial » de Jésus et que, réciproquement, l’amour« filial » de Jésus ne pouvait pas ne pas influer sur l’amour « paternel » de Joseph, comment arriver à reconnaître en profondeur cette relation tout à fait singulière ? Les âmes les plus sensibles aux impulsions de l’amour divin voient à juste titre en Joseph un exemple lumineux de vie intérieure. En outre, l’apparente tension entre la vie active et la vie contemplative est dépassée en lui de manière idéale, comme cela peut se faire en celui qui possède la perfection de la charité. Selon la distinction bien connue entre l’amour de la vérité (charitas veritatis) et l’exigence de l’amour (necessitas charitatis), nous pouvons dire que Joseph a expérimenté aussi bien l’amour de la vérité, c’est-à-dire le pur amour de contemplation de la Vérité divine qui rayonnait de l’humanité du Christ, que l’exigence de l’amour, c’est-à-dire l’amour, pur lui aussi, du service, requis par la protection et le développement de cette même humanité.

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Saint Leonard de Port Maurice II

« Si, pour mieux faire admirer les grandeurs de notre saint patriarche comme juste et sur­tout comme époux, je l’ai mis en regard du premier Joseph, qui fut comme son ombre, et de Marie son épouse, cette aurore radieuse qui a réjoui le monde ; pour vous le montrer plus grand encore comme père, je dois le considérer dans ses rapports avec le divin Soleil de ju­stice : c’est ainsi que s’appelle celui dont Jo­seph fut le père. « N’est-ce pas le fils de cet artisan ? » disaient les Juifs avec mépris en par­lant de Jésus. Le fils d’un artisan, sans doute, mais de quel artisan ? Je vous l’apprendrai, répond saint Pierre Chry­sologue ; c’est le Fils de ce grand artisan qui a fabriqué le monde, non avec le marteau, mais par un ordre de sa volonté, de cet artisan qui a combiné les élé­ments, non par un effet de génie, mais par un simple commandement, de cet artisan qui a allumé le flambeau du jour à la voûte du ciel, non avec un feu ter­restre, mais par une chaleur supérieure, de cet artisan enfin, qui d’un seul mot a fait jaillir l’univers du néant. Vous avez rai­son, illustre docteur ; ils auraient dû reconnaitre que Jésus était le Fils du grand archi­tecte de l’univers. Mais souffrez que pour la gloire de Joseph, on dise aussi qu’il est le fils de ce pauvre charpentier qui dans une humble boutique manie la scie et le rabot. Et puisque la sainte Vierge elle-même donne à Joseph ce beau titre de père de Jésus, en disant à celui-ci : « Votre père et moi », titre qui lui convient d’ailleurs, attendu que ce fils est le fruit de Marie, laquelle appartient à Joseph en qualité d’épouse, convenez aussi qu’il est le fils de ce pauvre artisan, et que comme tel, il est son sujet et le compa­gnon de ses travaux. 0 quelle merveille, quand on y pense ! Jésus aida ce pauvre arti­san à travailler le bois, comme il aida le grand artisan de la nature à fabriquer l’univers. Lorsque le Créateur, c’est le Fils de Dieu, la Sagesse incréée qui parle ainsi, lorsque mon Père s’apprêtait à créer le monde, j’étais présent, et j’en présentais l’idée dans cette intelligence infinie ; quand il étendait la voûte des cieux, quand il posait des bornes à la mer, quand il sus­pendait les nuages en l’air, j’étais avec lui, arrangeant toutes choses. Cette même Sagesse incarnée peut également dire d’elle-même : lorsque Joseph mon père était dans son atelier pour travailler, j’étais avec lui comme compagnon de ses tra­vaux, quand il coupait ou façonnait le bois, j’étais avec lui, quand il le sciait et le rabotait, j’étais avec lui, quand il adap­tait les pièces ensemble, je les arrangeais avec lui. Comme lui, je mettais la main au rabot, et je mêlais mes sueurs aux siennes. Quelle sublime dignité, et quelle grandeur que celle qui nous fait apparaî­tre Joseph comme l’émule de Dieu même ! Un pauvre ouvrier en bois l’émule de l’archi­tecte du monde ! En voulez-vous davantage pour proclamer Joseph souverainement grand comme père, si Dieu lui-même ne peut faire un père plus grand que celui qui a un Dieu pour fils ? Il y a trois choses, dit saint Thomas, que Dieu ne peut faire plus grandes qu’elles ne sont, à savoir l’humanité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à cause de son union hyposta­tique avec le Verbe ; la gloire des élus à cause de son objet principal qui est l’essence infinie de Dieu ; et la Mère incomparable de Dieu, dont il a été dit que Dieu ne peut faire une mère plus grande que la mère d’un Dieu. Vous pouvez en un sens ajouter, à la gloire de Joseph, une quatrième chose : Dieu ne peut pas faire un père plus grand que le père d’un Fils qui est Dieu. Avouez donc que si saint Joseph fut grand comme juste, plus grand encore comme époux, il fut très grand surtout comme père.

Joseph n’eut sans doute aucune part à la production de Jésus-Christ, mais il n’en fut pas moins son père, ainsi que l’affirment tous les docteurs. Il eut à son égard l’autorité aussi bien que la sollicitude et les devoirs d’un père. Est-il, en effet, une seule des fonctions du meilleur des pères qui n’ait été glorieusement exercée par « ce serviteur fidèle et prudent que le Seigneur préposa au gouvernement de sa famille ? » N’est-ce pas Joseph qui recueil­lit dans ses bras l’Enfant Jésus à peine né, et le coucha sur la paille dans la crèche ? N’est-ce pas Joseph qui le déroba à la fureur d’Hérode ? N’est-ce pas lui qui lui fournit durant trente ans du travail de ses mains et à la sueur de son front, la nourriture, le vêtement et le loge­ment ? Combien de fois les bras de Joseph ne servirent-ils pas de berceau à l’Enfant Jésus ! Que de tendres baisers il lui prodigua ! Que de fois il lui donna à manger de sa main, l’ha­billa, lui apprit à parler, l’exerça au travail ! Car ce divin Enfant voulut paraître en tout semblable aux autres. Et lorsqu’il fut devenu grand, que de fois Joseph ne reposa-t-il pas sur son cœur ! Or, si Joseph se comporta en père si tendre, si dévoué à l’égard de Jésus, comment pensez-vous que dut se comporter Jésus à l’égard de Joseph ? Est-il besoin de dire qu’il a été pour lui le meilleur des fils, lui té­moignant un respect, une soumission, une obéissance parfaite en toute chose, comme à son père bien-aimé ? 0 toits, ô murs, ô bien­heureuse enceinte qui avez abrité cette au­guste famille, et avez été témoins de ses tra­vaux, de ses récréations, des célestes entretiens qui eurent lieu entre Jésus, Marie et Joseph, dites-nous combien de fois Joseph, pour se ranimer dans ses fatigues, répétait le doux nom de son Jésus, et avec quel empressement respectueux Jésus alors accourait à lui, comme s’il l’eût appelé, lui disant avec une joie céleste empreinte sur son visage : « me voici, mon père ; que voulez-vous ? Que m’ordon­nez-vous ? » Joseph, dont l’humilité fut si pro­fonde, que les quatre évangélistes ne rap­portent pas une seule parole de lui, Joseph, me semble-t-il, pour condescendre au désir de Jésus, dut parfois lui dire : « voyons, mon Fils, assistez-moi dans ce travail. » Et Jésus l’assistait. « Mon Fils, où est le rabot ? » Et Jésus apportait le rabot. « Nettoyons l’atelier », et Jésus se mettait à balayer, faisant chaque chose avec tant de modestie et de grâce que tous les ha­bitants de Nazareth accouraient quelquefois à la boutique de Joseph pour voir travailler cet intéressant enfant. Mais ils n’étaient pas seuls à venir : tous les prophètes y accouraient aussi de loin. O heureux Joseph, s’écrie Isaïe, cet Enfant qui travaille avec toi, et t’appelle son père, c’est l’admirable, le Dieu fort, le prince de la paix, l’ange du grand conseil. Celui que tu reconnais pour ton fils, dit le prophète Michée, c’est ce grand personnage dont l’origine date du commencement des jours de l’éternité. Je le reconnais aussi, dit le prophète royal, cet enfant qui t’appelle son père, c’est Celui à qui appartient la terre et tout ce qu’elle renferme. Si l’Apôtre a tiré un argument invincible en faveur de la souveraineté de Jésus-Christ sur toutes les créatures, du nom de Fils que Dieu lui a donné, nous pouvons de même déduire la souve­raineté de saint Joseph sur tous les saints, sur tous les anges, et son élévation sur le trône le plus sublime du ciel après celui de la Vierge, du nom de père que Dieu lui donna. Car quel est l’ange auquel le Seigneur ait jamais dit : « vous êtes mon père ? » Si Dieu, en présence de toute la cour céleste, l’appelle son père, le vénère comme son père, l’honore comme son père, jugez s’il ne fut pas d’une grandeur in­comparable comme père.

Mais pour se convaincre qu’il fut vraiment grand comme juste, plus grand comme époux, très grand comme père, il suffirait de le considérer entre les bras de Jésus et de Marie au moment de rendre son âme à son Créateur. Voyez ce bienheureux patriarche étendu sur une pauvre couche, Jésus d’un côté, Marie de l’autre, entouré d’une multitude infinie d’anges, d’archanges, de séraphins, qui dans une attente respectueuse s’apprêtent à recevoir sa sainte âme. 0 Dieu ! Qui pourra nous dire avec quels sentiments, à ce moment suprême, Joseph dit un dernier adieu à Jésus et à Marie ? Quelles actions de grâces, quelles protestations, quelles supplications, quelles excuses de la part de ce saint vieillard ses yeux parlent, son cœur parle, sa langue seule se tait ; mais que son silence dit de choses ! Tantôt il regarde Marie, et Marie le regarde à son tour, et avec quelle affection ! Tantôt il tourne ses yeux vers Jésus, et Jésus le regarde, mais avec quelle tendresse ! Il prend la main de Jésus, la presse sur son cœur, la couvre de baisers, l’arrose de ses larmes, et lui dit de temps en temps, plutôt de cœur que de bouche : « Mon Fils, mon bien-aimé Fils, je vous recommande mon âme » et pressant la main de Jésus sur son cœur, il tombe dans une défaillance d’amour. Ah ! Joseph, si vous ne cessez d’étreindre la main de Celui qui est la vie, vous ne pourrez mourir. Oh ! Qu’il est doux de mourir en te­nant la main de Jésus ! L’âme enfin achève presque de se détacher du corps, elle prend son élan ; mais à la vue de Jésus et de Marie, son élan est arrêté, et elle ne peut briser sa chaîne. Je le répète, Joseph, si vous ne cessez de regarder Celui qui est la vie, vous ne pourrez mourir ! Tendre et divin Rédempteur, Jésus, Joseph ne peut prendre son essor de cet exil, si vous ne lui en donnez la liberté. Divine Marie, Joseph ne peut partir de ce monde, si vous ne lui en donnez la permission. Jésus lève la main, il bénit et embrasse son bien-aimé père, et Joseph expire dans les embras­sements de Jésus.

Sainte Térèse, cette âme séraphique, avait une dévotion particulière à notre saint patriarche, et ne désirait rien tant que de le voir honoré dans le monde entier. Elle proteste qu’elle ne lui a jamais demandé aucune faveur sans être aussitôt exaucée, et elle exhorte tout le monde à faire l’essai de la bonté de ce grand saint, et de son crédit auprès de Dieu, en re­courant à lui dans toutes les nécessités temporelles et spirituelles, assurant qu’on se con­vaincra par sa propre expérience que, comme il est le plus grand de tous les saints dans la gloire, il est aussi le plus puissant à nous obte­nir des grâces. Et en effet, Dieu a voulu que les personnes de tout état eussent quelque chose de commun avec saint Joseph afin que tous eussent une confiance spéciale en sa protection, que tous eussent recours à lui comme à leur avocat parti­culier et à un intercesseur universel, attendu que dans la maison de Jésus et de Marie les autres saints supplient, et Joseph ordonne, les autres prient Joseph, et Joseph commande et en com­mandant obtient ce qu’il veut. Aussi les religieux de tous les ordres doivent-ils avoir une grande dévotion envers saint Joseph, et le reconnaître pour leur fondateur, puisque d’après l’opinion de plusieurs, il est le premier qui ait fait les saints vœux. Ecclésiastiques, vous trouvez en tête de votre hiérarchie saint Joseph, le pre­mier qui ait administré le patrimoine de Jésus-Christ : vous lui devez donc une dévo­tion spéciale. Séculiers, vous pouvez aussi compter saint Joseph dans vos rangs ; il a vécu vierge, il est vrai, mais marié et hors du temple, quoique sa maison fût un sanctuaire. Les grands et les nobles doivent être dévots à saint Joseph, puisqu’il était issu du sang royal le plus illustre. Et vous, hommes du peuple, ar­tisans, pauvres et indigents, vous devez avoir confiance en saint Joseph, qui vécut et mourut avec Celui qui est la vie. Voilà l’avocat uni­versel de tous les chrétiens ; tous les chrétiens appartiennent à saint Joseph, parce que Jésus et Marie lui ont appartenu. Bien plus, les infi­dèles eux-mêmes,  doivent avoir confiance en saint Joseph, car il les protégea d’une manière particulière dans son exil. Efforçons-nous donc à l’envie de l’aimer, de l’honorer. Comme époux de la Vierge, et comme père de l’Homme-Dieu, il est tout-puissant dans le ciel. Comme notre avocat, supplions-le de nous obtenir une seule grâce, celle d’une sainte mort suivie du paradis. Réjouissez-vous, pieux serviteurs de saint Joseph, car le paradis est près de vous, l’échelle qui y conduit n’a que trois degrés, Jésus, Marie et Joseph. Voici comment on monte et l’on descend par cette échelle : en montant, nos suppliques sont d’abord remises entre les mains de Joseph, Joseph les présente à Marie et Marie les donne à Jésus. En descendant, les rescrits viennent de Jésus qui les accorde à Marie, et Marie les remet à Joseph. Jésus fait tout pour Marie, parce qu’il est son Fils ; Marie obtient tout en qualité de Mère et Joseph peut tout en sa qualité de juste, d’époux et de père. » (Discours sur les grandeurs de saint Joseph)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Saint Leonard de Port Maurice

Religieux franciscain qui (peut-être) a inventé le chemin de croix, mais en fut certainement un grand propagateur au cours de ses missions intérieures, spectaculaires et étonnantes. Paul Jérôme Casanova est né à Porto Maurizio, province de Gênes dans une famille de marins. A 23 ans il entre chez les Franciscains et prend le nom de Léonard. Son maître des novices est un Corse très austère de la famille de Bernardin de Calenzana. Ordonné prêtre en 1702, à la suite d’une maladie, il décide de se consacrer aux missions populaires. Saint Alphonse de Liguori le nommait « le grand missionnaire de notre temps. » En bon contemporain de l’époque baroque, il cherchait à captiver son auditoire en encourageant un large retour à soi-même et une meilleure préparation à la Pénitence et à l’Eucharistie. Le moment le plus favorable semblait être la cérémonie du chemin de Croix… Il en érigea 572 dont une centaine en Corse.

Son enseignement sur saint Joseph

« Il n’est point au pouvoir d’une langue mor­telle d’exprimer le comble d’honneur où fut élevé notre saint en recevant pour épouse celle qui parut dans le monde « comme une aurore naissante » et qui croissant toujours de vertus en vertus, en fit une riche dot qu’elle apporta à Joseph son époux. Contem­plons, à la clarté de cette aurore céleste, les richesses du trop heureux Joseph, qui par cette sainte alliance devient en quelque sorte plus grand que lui-même. En effet, l’auguste Vierge ne voulut d’autres conditions sur le contrat de mariage, sinon que son époux fût en tout et pour tout semblable à elle, et dans l’innocence des mœurs et dans la pureté de l’âme. Et comme le contrat passa par les mains du Saint-Esprit, qui peut douter que Marie n’ait été exaucée en sa demande, et que Jo­seph n’ait été enrichi de qualités, de dons et de vertus semblables en tout point à ceux de Marie son épouse ? C’est le sentiment de saint Bernardin de Sienne.

Que les évangélistes gardent le silence sur Joseph, peu importe ; qu’ils s’abstien­nent d’exalter, comme ils auraient pu le faire, ces vertus et ces prérogatives excellentes qui relèvent sa dignité : il me suffit qu’ils le repré­sentent comme l’époux de Marie, c’est-à-dire comme celui de tous les mortels qui res­semble le plus à l’œuvre la plus parfaite entre les pures créatures qui soit sortie de la main de Dieu, savoir à sa Mère : « car, dit saint Ber­nard, Joseph a été fait à la ressemblance de la Vierge son épouse. Epoux de Marie, c’est-à-dire celui qui approcha le plus près de cette créature sublime laquelle s’éleva jusqu’au plus haut des cieux, et ravit en quelque sorte au sein du Père éter­nel son Fils unique, « époux de Marie, » c’est-à-dire un même cœur, une même âme avec ce cœur et cette âme qui porta le cœur et l’âme du Fils de Dieu, « époux de Marie » c’est-à-dire le chef de la première souveraine du monde, car « l’homme est le chef de la femme, » Marie, un « époux de Marie, » c’est-à-dire le maitre de cette auguste maîtresse qui connaissait ce précepte de la Genèse : « tu seras sous la puissance de l’homme, » et qui, si parfaite en tout le reste, ne surpassa pas moins toutes les autres femmes par le respect et la soumission qu’elle le portait à son époux. « Epoux de Marie, » c’est-à-dire de cette grande reine que les Dominations, les Principautés, les Ché­rubins et les Séraphins se font gloire de servir. « Epoux de Marie » c’est assez, dit saint Bernard, vous dites tout en disant qu’il a été semblable à la Vierge son épouse, semblable pour les traits, pour le cœur, pour les inclinations, pour les habitudes, semblable en vertu et en sainteté. Si Marie fut l’aube qui annonça le soleil de justice, Joseph fut l’ho­rizon illuminé par ses brillantes splendeurs. Concluez donc que si, comme juste, il alla jusqu’à surpasser en sainteté les plus grands saints, comme époux, il s’éleva même au-dessus des anges et put voir à ses pieds, hor­mis la sainte Vierge, toute autre sainteté créée.

Oui, Joseph fut incomparablement plus qu’un ange pour Marie. Jugeons de sa gran­deur par ces paroles de la loi qui dit que celui qui épouse la reine, par le fait même de­vient roi. Celui qui donne sa main à une reine en reçoit le sceptre royal ; au moment où il lui met l’anneau au doigt, elle dépose la couronne sur sa tête ; et fût-il un simple pâtre, il entre aussitôt dans tous les honneurs dus à un roi, et doit être respecté comme tel. Or, je tire de là un argument sans réplique. Marie est la reine des saints et des anges ; Joseph est l’époux de Marie : donc, d’après la loi, il est aussi le roi des saints et des anges. Si vous honorez sou­vent la sainte Vierge de ces glorieux titres « Reine de tous les saints, Reine des anges priez pour nous » vous devez honorer Joseph de la même manière, et lui dire « Roi de tous les saints, roi des anges priez pour nous. » Ce qui montre bien que Joseph était en effet supérieur à tous les anges, ce sont les fréquents messages qu’il re­cevait du ciel par leur entremise. Des anges sont députés vers Joseph pour lui confier le mystère de l’Incarnation. Des anges sont dé­putés vers Joseph pour lui faire part du mys­tère de la Rédemption. Des anges sont députés vers Joseph lorsque, inquiet de l’état où il voyait son épouse, il voulait se retirer. Des anges sont députés vers Joseph lorsqu’il s’agit de donner un nom au divin Enfant. Des anges sont envoyés à Joseph lorsque Jésus est menacé de la persécution d’Hérode. Des anges sont envoyés à Joseph lorsqu’il doit retourner d’Egypte en Palestine. Des anges lui sont en­voyés pour l’avertir de se réfugier en Galilée dans la crainte du roi Archelaüs. Vous voyez comment les affaires secrètes que ce grand homme avait à traiter avec l’auguste sénat de l’adorable Trinité mettent continuellement en mouvement les messagers célestes ; c’est là ce que nous font entendre ces paroles tant de fois répétées dans le texte sacré : « l’ange du Sei­gneur apparut en songe à Joseph. » Dites-moi maintenant si le titre de roi, et de roi des anges ne lui convient pas, et s’il n’est pas vrai qu’en qualité d’époux il fut plus grand que les anges les plus élevés dans le ciel.

Toutefois, ce qui rehausse principalement Joseph en qualité d’époux de Marie, c’est qu’à ce titre il est vénéré comme le chef de cette sainte famille, laquelle ne fut ni toute hu­maine, ni toute divine, mais qui tient de l’un et de l’autre, et qui pour cette raison a été ap­pelée à juste titre la trinité de la terre. Mais où trouver jamais des paroles pour peindre dignement cette admirable trinité de Jésus, Marie, Joseph ? Dieu ayant placé Joseph à la tête de cette trinité, nous donne droit de con­clure que s’il fut grand comme juste, il ne le fut pas moins comme époux. Rendez donc de fréquents hommages à l’adorable Trinité dans le ciel, au Père, au Fils, et au Saint-Esprit ; mais honorez aussi la trinité sainte qui a ha­bité visiblement parmi nous sur la terre, Jé­sus, Marie, Joseph. Gravez dans votre cœur en lettres d’or ces trois noms, ces noms célestes ; prononcez-les souvent, écrivez-les partout, Jé­sus, Marie, Joseph. Que ce soient les pre­mières paroles que vous enseigniez à vos en­fants. Répétez plusieurs fois par jour ces noms sacrés et qu’ils soient encore sur vos lèvres au moment où vous rendrez le dernier soupir. Laissez les anges imprimer en lettres de feu dans vos esprits, et plus encore dans vos cœurs, que si Joseph fut grand comme juste, il le fut plus encore comme chef de la sainte famille en qualité d’époux, et que ce qui met le com­ble à sa gloire, c’est sa grandeur comme père. » (Discours sur les grandeurs de saint Joseph)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Saint Alphonse de Liguori II

Son enseignement sur saint Joseph

« Nous devons avoir une grande confiance en la protection de saint Joseph, parce qu’il a été extrêmement cher à Dieu pour sa sainteté. Pour estimer la sainteté de Joseph, il suffit de savoir qu’il fut élu de Dieu pour remplir les devoirs de père auprès de Jésus-Christ. Or, saint Paul a dit : « Dieu qui nous a faits de dignes ministres de la nouvelle alliance, » ce qui signifie, selon saint Thomas, que toutes les fois que Dieu choisit quelqu’un pour une fonction, il lui donne toutes les grâces qui le rendent apte à la remplir. Dieu ayant donc destiné Joseph à exercer l’autorité de père sur le Verbe incarné, on doit tenir pour certain qu’il lui accorda tous les dons de sagesse et de sainteté qui convenaient à une pareille charge. On ne doit donc pas douter qu’il ne l’ait enri­chi de toutes les grâces et de tous les privilèges accordés aux autres saints.

Joseph était déjà saint avant d’être élevé à la dignité d’époux de la Vierge ; mais il fit en­core de bien plus grands progrès dans la sain­teté, après que Dieu lui eut accordé cet incom­parable honneur. Les seuls exemples de sa sainte épouse suffisaient pour le sanctifier. Mais si Marie, comme parle saint Bernardin de Sienne, est la dispensatrice de toutes les grâces que Dieu accorde aux hommes, avec quelle profusion devons-nous croire que Marie en avait enrichi son époux, qui lui était si cher et à qui elle était si chère ? Combien plus de­vons-nous ensuite penser que la sainteté de Joseph s’accrut par le commerce continuel et la familiarité qu’il eut avec Jésus-Christ tout le temps qu’ils vécurent ensemble ? Si les deux disciples qui allaient à Emmaüs se sentirent embrasés de l’amour divin pour le peu de mo­ments qu’ils accompagnèrent le Sauveur et l’entendirent parler, quelles vives flammes de sainte charité ne durent pas s’allumer dans le cœur de Joseph, pour avoir conversé pen­dant trente années avec Jésus-Christ, pour avoir entendu les paroles de vie éternelle qui sortaient de sa bouche, et avoir observé les ad­mirables exemples d’humilité, de patience et d’obéissance qu’il donnait en se montrant si prompt à l’aider dans tous ses travaux, à le servir dans tout ce qui était nécessaire pour l’intérieur de la maison ? Quel incendie de di­vin amour devaient opérer tous ces traits en­flammés de charité dans le cœur de Joseph ? N’en doutons pas, Joseph, tant qu’il eut le bonheur de vivre avec Jésus-Christ, accrut ses mérites et sa sainteté à tel point, que nous pouvons bien dire qu’il a surpassé les mérites de tous les autres saints.

Or, si Dieu, suivant l’Apôtre, doit rendre à chacun selon ses œuvres, quelle gloire devons-nous penser qu’il ait préparée à saint Joseph qui lui a rendu tant de services, et dont il a été tant aimé, tandis qu’il vécut sur la terre ?

Cette vue de la gloire de saint Joseph dans le ciel doit accroître notre confiance en sa pro­tection. Ecoutons saint Bernard : « Il est des saints qui ont le pouvoir de protéger dans certaines circonstances ; mais il a été accordé à saint Joseph de secourir dans toute espèce de nécessités, et de défendre tous ceux qui recourent à lui avec des sentiments de piété. »

Après saint Bernard, écoutons sainte Thé­rèse, qui s’exprime en ces termes : « le Très-Haut donne seulement grâce aux autres saints pour nous secourir dans tel ou tel besoin ; mais le glorieux saint Joseph, je le sais par expérience, étend son pouvoir à tous. »

Supplions ce grand saint de nous obtenir trois grâces en particulier : le pardon des péchés, l’amour de Jésus-Christ et une bonne mort. Relativement au pardon des péchés, voici une pensée qui doit nous encourager : lorsque Jésus-Christ vivait sur la terre dans la maison de Joseph, s’il y avait eu un pécheur qui eût désiré obtenir du divin Maitre le par­don de ses péchés, aurait-il pu trouver un moyen plus sûr d’être exaucé que l’interces­sion de saint Joseph ? Si donc nous voulons que Dieu nous pardonne, recourons à saint Joseph, qui maintenant dans le ciel est plus aimé de Jésus-Christ qu’il ne l’était sur la terre. De plus, demandons à saint Joseph l’amour de Jésus-Christ ; car je tiens pour assuré que la grâce la plus singulière que saint Joseph ob­tient à ceux qui l’honorent est un tendre amour envers le Verbe incarné, en récompense de toute la tendresse qu’eut saint Joseph pour Jésus en ce monde. Enfin, demandons-lui une bonne mort : c’est une chose connue de tous, que saint Joseph est le protecteur de la bonne mort ; ce grand saint eut le bonheur de mourir entre les bras de Jésus et de Marie. Ainsi tous ceux qui implorent son secours et qui mettent leur confiance en son crédit auprès de Dieu, doivent espérer que saint Joseph au moment de leur mort viendra les assister, accompagné de Jésus et de Marie. » (Œuvres ascétiques)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Saint Alphonse de Liguori

De noble famille napolitaine, Alphonse était promis à un brillant avenir, du moins son père en avait-il décidé ainsi. L’enfant est doué. A seize ans, il est docteur en droit civil et ecclésiastique. Il devient un avocat de renom et de succès. Il ne perd aucun procès quand il le plaide. Mais, de son côté, le Seigneur plaide tout doucement la cause du Royaume des cieux dans le cœur du jeune homme si bien parti pour réussir dans le monde. Alphonse décide d’abord de se consacrer à Dieu dans le monde et, pour cela renonce à un beau mariage. Désormais on le trouve assidu aux pieds du Saint-Sacrement et des statues de la Vierge Marie. Il fréquente les malades incurables et les condamnés à mort. A vingt-sept ans, il perd un procès, pourtant juste, à cause des pressions exercées sur les juges par des puissants fortunés. Désespérant de la justice humaine, il démissionne, devient prêtre et se consacre aux « lazzaroni », ces pauvres des bas-fonds de Naples et des campagnes. Il a choisi son camp, celui des pauvres rejetés. Pour eux, il fonde la Congrégation des Rédemptoristes sous le patronage de saint François de Sales. Toute sa vie, il se battra contre le rigorisme et fera triompher dans l’Eglise une pastorale de miséricorde et de liberté. Devenu malgré lui évêque, brisé par la maladie, il revient mourir parmi les siens.

Son enseignement sur saint Joseph

« Que ce soit pour nous un devoir d’honorer saint Joseph, qui peut en douter après que le Fils de Dieu lui-même a voulu l’honorer du nom de père ? Et certes les évangélistes n’ont pas fait difficulté de lui donner ce titre : « son père et sa mère, dit saint Luc, étaient dans l’admiration de tout ce qu’on disait de lui. » C’est encore le nom que lui donna la divine Vierge elle-même : « votre père et moi nous vous cherchions, désolés de vous avoir perdu. » Si donc le Roi des rois a voulu élever Joseph à un si grand honneur, il est bien convenable et bien juste que nous cherchions à l’honorer autant que nous pouvons. « Quel ange, ou quel saint, dit saint Basile, a jamais mérité d’être appelé père du Fils de Dieu ? » Nous pouvons donc appliquer à Joseph ce que saint Paul dit de Notre Seigneur : « Il a été autant au-dessus des anges, qu’il a reçu un nom plus excel­lent. » Par ce nom de père, Joseph a été plus honoré de Dieu, que tous les patriarches, les prophètes, les apôtres ; ils ont tous le nom de serviteurs, Joseph seul a celui de père.

Par cette qualité de père, Joseph est établi chef de cette petite famille, petite par le nom­bre, mais grande par les deux incomparables personnes qu’elle contenait, la Mère de Dieu, et le Fils de Dieu fait homme. Dans cette mai­son, Joseph commande, et le Fils de Dieu obéit. Tant que Joseph vécut, c’est-à-dire pendant trente an­nées, Jésus-Christ le respecta comme un père, lui obéit comme à un père. En sorte que pendant ces trente années l’occupation continuelle du Sauveur fut d’obéir à Joseph. Pendant tout ce temps-là ce fut à Joseph de commander comme le chef de cette famille, et à Jésus-Christ d’obéir comme soumis à Joseph qui lui avait été donné de Dieu pour lui servir de père. Ainsi toutes les actions de Jésus-Christ, ses démarches, sa nourriture, son repos, tout était réglé par les ordres de Joseph. Le divin Maître se montrait souverainement attentif à écouter et à exécuter ce qui lui était com­mandé. D’après la révélation que la très sainte Vierge en a faite à sainte Brigitte, « le Fils de Dieu était si obéissant, que lorsque Joseph lui disait : Faites ceci, ou cela, il le faisait sur-le-champ. »

Selon saint Bernard, Dieu n’a pas choisi seulement Joseph pour être le consolateur de sa Mère qui eut tant de tribulations en cet exil ; il ne l’a pas seulement choisi pour être le père nourricier de Jésus-Christ ; mais il a voulu encore qu’il fût en quelque sorte son coopérateur dans la rédemption du monde, qui fut l’œuvre du grand conseil des trois Personnes divines. En conséquence Dieu voulant qu’il tînt lieu de père à son Fils, lui confia le soin de le nourrir, et de le défendre contre les embûches de ses ennemis. « Pre­nez l’Enfant » comme s’il lui eût adressé les paroles du Psaume : « c’est à vous qu’a été abandonné le soin du pauvre. » Oui, Joseph, j’ai envoyé mon Fils sur la terre, et je l’ai envoyé pauvre, humble, sans l’éclat des richesses, ni des dignités extérieures : il sera méprisé dans le monde et appelé le fils d’un artisan, à cause de l’humble profession que tu exerces. J’ai voulu que tu fusses pauvre, parce que je te destinais à tenir lieu de père à mon Fils, pauvre comme toi. Car il n’est pas venu dans le monde pour dominer, mais pour sauver les hommes par ses souffrances et par sa mort. Tu seras donc sur la terre son gar­dien, et son père à ma place ; c’est à toi qu’a été abandonné le soin du pauvre : je le re­mets entre tes mains. Il sera persécuté, et tu auras part à ses persécutions. Sois attentif à le garder, et sois-moi fidèle. »

C’est pourquoi, dit saint Jean Damascène, Dieu a donné à Joseph l’amour, la vigilance, et l’autorité de père. Il lui donna l’af­fection d’un père, afin qu’il veillât sur Jésus-Christ avec une grande tendresse ; il lui donna la sollicitude d’un père, afin qu’il l’environnât de toutes les précautions possibles ; et enfin l’au­torité d’un père, pour lui donner l’assurance qu’il serait obéi dans toutes les mesures qu’il pour­rait prendre touchant la personne de son Fils.

L’ayant d’ailleurs admis à être le coopéra­teur de l’œuvre de la rédemption, comme dit saint Bernard, il voulut qu’il fût présent à la naissance de Jésus-Christ ; et cela, pour qu’il fût ensuite un fidèle témoin de la gloire ren­due à Dieu par les anges à la naissance de son Fils, et du récit qu’en firent les bergers quand ils vinrent adorer le Sauveur. Dieu voulait en­core qu’il fût le témoin de l’arrivée des Mages, qui, se laissant guider par l’étoile, vinrent de contrées lointaines pour adorer le saint En­fant, ainsi qu’ils le déclarèrent eux-mêmes : « nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l’adorer. »

Ensuite le Seigneur voyant qu’Hérode crai­gnant pour sa royauté cherchait le divin Enfant pour le faire mourir, envoya un ange à Joseph pour lui dire de sa part qu’il prit l’Enfant et sa Mère, et s’enfuit en Egypte. Et voilà que Joseph fidèle et docile à la voix de Dieu, se levant de nuit, et, comme l’affirment les interprètes, la nuit même où il reçut l’ordre de l’ange, prit l’Enfant et Marie sa mère, et se mit en chemin vers l’Egypte. Joseph, sans perdre de temps, prit les outils de sa profession autant qu’il put en porter, prévoyant qu’ils lui serviraient en Egypte pour sustenter sa pauvre famille. Marie, de son côté, prit entre ses bras l’Enfant avec le peu de langes qui devaient servir à son Fils, et tous deux par­tirent sans suite, comme de pauvres pèlerins, pour faire un voyage si long et si périlleux, ayant à traverser de si vastes déserts pour ar­river en Egypte, et ne devant y trouver ni parents, ni amis, mais seulement une nation barbare et inconnue. Le moment venu de quit­ter l’Egypte, Dieu envoya de nouveau l’ange à Joseph pour lui en donner l’ordre : « partez, prenez l’Enfant et sa Mère, et rendez-vous dans la terre d’Israël. » Joseph partit aussitôt d’Egypte et retourna en Judée. Mais là de nouveau averti par l’ange, il ne se fixa pas en Judée par la crainte d’Archélaüs qui régnait à la place d’Hérode son père, et il alla se fixer à Nazareth dans la Galilée, où il demeure ensuite jusqu’à sa mort, en la compa­gnie de son bien-aimé Jésus, continuant à vivre pauvrement dans son humble profes­sion.

Il arriva dans cet intervalle qu’étant allé avec Marie et Jésus, alors âgé de douze ans, à Jérusalem pour visiter le temple, comme il s’en retournait à la maison, il rejoignit Marie qu’il croyait accompagnée de son Fils, et il s’aperçut que Jésus n’était pas avec elle. Ainsi pendant trois jours, Joseph ne fit autre chose que s’affliger en se voyant éloigné de Jésus, l’unique amour de son cœur. Mais ce qui l’af­fligeait le plus, c’était la crainte que Jésus ne l’eût quitté pour quelque déplaisir qu’il lui aurait causé, et qu’il ne l’estimât plus digne de conserver un si grand trésor. Il fut ensuite bien consolé en apprenant de Jésus lui-même qu’il était demeuré dans le temple pour s’oc­cuper de la gloire de son Père.

Depuis ce temps, Joseph continua de don­ner ses soins à Jésus jusqu’à sa mort ; et alors il eut le bonheur de terminer sa vie entre les bras de Marie et de Jésus, qui l’assistèrent à ce dernier moment. Aussi, saint François de Sales dit-il qu’il faut tenir pour certain que Joseph mourut d’amour, comme la très sainte Vierge son épouse. » (Œuvres spirituelles)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Saint Jean Eudes

Il est contemporain de saint Vincent de Paul et sa vocation s’explique en grande partie par la situation religieuse de la France à son époque. Le peuple, écrit-il, « avait remplacé la foi par la sorcellerie et la superstition » ; les puissants « donnaient l’exemple de tous les vices » ; les prêtres étaient « ignorants et souvent corrompus, abandonnant leur troupeau dès qu’apparaissaient la peste ou une épidémie. » Pour y remédier, s’appuyant sur ses dons évidents pour la prédication, il organise des « missions paroissiales », en Bretagne, en Normandie, en Bourgogne et jusqu’à la cour du roi Louis XIV. Il fonde pour cela, à Caen, « la Congrégation de Jésus et de Marie » (les pères eudistes). En 1642, il crée également « l’Institut Notre-Dame de charité » dont les religieuses se consacrent, entre autres ministères, à la réhabilitation des femmes prostituées. Son action s’appuie sur la compassion du Cœur de Marie et la miséricorde du Cœur de Jésus. Ayant renoncé à la charge de premier supérieur général de sa congrégation, il s’éteint à Caen en 1680, à l’âge de soixante-dix-neuf ans. Il a été canonisé le 31 mai 1925.

Son enseignement sur saint Joseph

« Que vos démarches sont belles, dit le Saint-Esprit, ô Fille du grand Prince du ciel ! Que toutes vos démarches sont belles et ravissantes ! O les belles et saintes démarches que vous avez faites, dès l’âge de trois ans, pour aller vous offrir et vous consacrer à Dieu dans le temple de Jérusalem ! O les belles et charitables démarches que vous avez faites, allant visiter votre cousine Elisabeth pour sanctifier l’enfant qu’elle portait dans son sein, et pour remplir son père et sa mère du Saint-Esprit ! O les belles et divines démarches que vous ayez faites de Nazareth à Bethléem pour nous faire naitre un Rédempteur ! O les belles et sacrées démarches que vous avez faites de Bethléem à Jérusalem pour offrir à Dieu votre divin Enfant comme une très sainte Victime qui devait être un jour immolée sur la croix pour nos péchés, les belles et saintes démarches, lorsque, retournant de Jérusalem à Nazareth, et allant de Nazareth en Egypte, et revenant d’Egypte à Na­zareth, vous portiez entre vos bras et sur votre sein virginal votre adorable Jésus, qui vous por­tait aussi dans le plus intime de son cœur ! Oh avec quelle complaisance le Père Eternel rendait-il à ces trois merveilleuses personnes, Jésus, Marie et Joseph, qui lui rendaient infiniment plus de gloire que tous les habitants du ciel et toutes les créatures de l’univers ! avec quelle vénération et quelle admiration les anges contemplaient-ils cette admirable tri­nité, Jésus, Marie et Joseph ! 0 saint Joseph, n’étiez-vous pas dans une extase continuelle ! 0 Mère de mon Dieu, qui me donnera que je baise, quoique très-indigne, la terre sur la­quelle vous avez marché et tous les pas que vous avez faits ! 0 les belles et agréables dé­marches que vous avez faites, Mère de Jésus, suivant votre Fils bien-aimé partout où il allait prêcher son saint Evangile ! O les belles quoi­que douloureuses démarches que vous avez faites, lorsque vous l’avez suivi allant au Cal­vaire, à la croix, à la mort ! O les belles et joyeuses démarches que vous avez faites, allant sur la montagne des Oliviers pour voir la gloire et le transport de votre très-cher Fils lorsqu’il est monté au ciel ! O les belles et pieuses dé­marches que vous avez faites, lorsqu’après son Ascension vous alliez souvent visiter les saints lieux où il avait répandu son sang et souffert tant de tourments pour notre amour, afin de l’en remercier et de le prier pour son Eglise naissante, pour tous les pécheurs et même pour ceux qui l’avaient crucifié ! Oh ! que tous les anges, que tous les saints et toutes les créatures louent et bénissent à jamais votre cœur maternel tant embrasé d’amour envers votre Fils, et tout plein de charité envers nous, qui vous a portée à faire toutes ces choses pour la gloire de ce même Fils, et pour coopérer avec lui à l’œuvre de notre rédemption ! »

(Le cœur admirable de la très-sainte Mère de Dieu, tome I, livre VI, chap. 1)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Sainte Jeanne Françoise de Chantal

Jeanne-Françoise Frémyot, baronne de Chantal (23 janvier 1572 – 13 décembre 1641) a fondé, une fois veuve et dégagée de ses obligations familiales, l’ordre de la Visitation avec l’aide de saint François de Sales, ordre duquel est issu sainte Marguerite-Marie Alacoque, la voyante de Paray-le-Monial. Elle a été canonisée le 16 juillet 1767. Sainte Jeanne de Chantal, qui a eu six enfants est, entre autre, la grand-mère de la marquise de Sévigné au moins aussi célèbre qu’elle mais pas pour les mêmes raisons.

Son enseignement sur saint Joseph

« Etant si dévote à la sainte Vierge, elle l’était par une conséquence infaillible à son chaste époux saint Joseph ; aussi, avons-nous trouvé en écrit que, lorsqu’elle en parlait à notre bienheureux Père, elle disait : « ce cher Saint que notre cœur aime. » Cette bien­heureuse mère entra et nous fit entrer dans l’association de saint Joseph, et avait grand soin que les seconds dimanches du mois, l’on fit la sainte communion et la procession à l’honneur de saint Joseph ; elle avait une pe­tite image de Jésus, Marie, Joseph, qu’elle portait en ses règles ; nous la montrant une fois, elle dit : « tous les jours, lorsque je com­mence notre lecture, je baise les pieds à Jésus, Marie, Joseph. »

Elle allait tous les jours sans y manquer, prier devant le tableau de saint Joseph, qui est au-dessus de l’autel du chapitre ; la veille du jour qu’elle partit pour aller en Piémont, en l’année 1638, une sœur alla l’attendre au chapitre, et la pria de lui dire quelles prières elle faisait tous les jours devant ce ta­bleau, afin que, pendant son absence, elle les vint faire tous les jours en sa place ; cette sainte en témoigna grande joie, et lui dit : « Ma fille, je vous en prie, venez-y pour moi ; j’y vis un Laudate Dominum, omnes gentes, un Ave Maria et un Gloria Patri, pour rendre grâce à la Trinité éternelle de toutes les grandeurs, grâces et privilèges qui ont été donnés à la trinité terrestre, non que je fasse tous les jours des actes nouveaux, mais je les ai faits une fois pour toutes, faites-en ainsi. »

La dernière fois que cette bienheureuse mère vint à notre monastère de Thonon, elle pria une sœur de lui donner la copie d’un can­tique qui avait été composé en l’honneur de saint Joseph, et qu’elle le lui apportât lorsqu’elle monterait en litière, ce que la sœur fit, et cette bienheureuse lui dit agréablement : « grand merci » ajoutant « qu’elle avait envie de faire son voyage avec ce grand Saint. » Elle dit une fois qu’elle avait envie de prier, dans sa lettre commune qu’elle désirait faire et qu’elle n’a pas faite, toutes les supérieures de procurer que chacune de leurs filles eût une image de Jésus, Marie, Joseph, et une de notre bienheureux Père, pour la porter toujours sur elles ; « car, disait-elle, il me semble qu’il « fait si grand bien d’avoir toujours ses bons amis avec soi. »

Une fois, approchant d’un des petits autels des oratoires de la maison, et y voyant une image de saint Joseph tenant le petit Jésus, elle fit encore apporter une image de la sainte Vierge, et dit : « Quand Jésus, Marie et Joseph ne sont pas sur un autel, je n’y trouve pas tout ce que je cherche. »

Quelques-unes de nos sœurs les supérieures ayant écrit à notre bienheureuse mère pour lui demander si elles pouvaient prêter leur église aux associés de Saint-Joseph, pour y prêcher tous les seconds dimanches du mois, et y faire les fonctions de la confrérie ; elle répondit « que oui, et qu’elles devaient tenir à grand honneur et faveur que leur église fût choisie pour honorer celui que Dieu avait tant honoré ; mais qu’elles priassent les prieurs et prieures de l’association de prendre leur temps, en sorte que tant qu’il se pourrait, l’on dit l’office à l’heure ordonnée par la constitution. »

D’ordinaire lorsque l’on parlait de la dévo­tion à la sainte Vierge, à saint Joseph et aux saints, notre bienheureuse mère nous instrui­sait que la dévotion qui leur était le plus agréable, c’était l’imitation, et que la sainte Vierge et les saints avaient plus agréable que l’on fit à leur imitation un acte d’humilité, de support du prochain, d’oubli et renonce­ment de soi-même, que de leur faire de grandes prières vocales. » (Vie, par la mère de Chaugy, IIIème partie, chapitre XI)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Saint François de Sales III

Son enseignement sur saint Joseph

« On ne peut quasi pas bonnement douter que le grand saint Joseph ne fût trépassé avant la passion et mort du Sauveur, qui sans cela n’eût pas recommandé sa mère à saint Jean. Et comment pourrait-on donc imaginer que le cher enfant de son cœur, son nourrisson bien-aimé, ne l’assistât à l’heure de son passage ? Bienheureux sont les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Hélas ! Combien de douceur, de charité et de miséricorde furent exercées par ce bon père nourricier envers le Sauveur, lorsqu’il naquit petit enfant au monde. Et qui pourrait donc croire que sortant de ce monde, ce divin Fils ne lui rendit la pareille au centuple, le comblant de sua­vités célestes ? Quand le Sauveur était encore petit, le grand Joseph, son père nourricier, et la très glorieuse Vierge sa Mère l’avaient porté maintes fois, et spécialement au passage qu’ils firent de Judée en Egypte et d’Egypte en Judée. Hé ! qui doutera donc que ce saint père, par­venu à la fin de ses jours, n’ait réciproquement été porté par son divin nourrisson, au passage de ce monde en l’autre, dans le sein d’A­braham, pour de là le transporter dans le sien à la gloire, le jour de son ascension ? Un saint qui avait tant aimé dans sa vie ne pouvait mourir que d’amour, car son âme ne pouvant à souhait aimer son cher Jésus entre les dis­tractions de cette vie, et ayant achevé le ser­vice qui était requis au bas âge d’icelui, que restait-il, sinon qu’il dit au Père éternel : « 0 Père, j’ai accompli l’œuvre que vous m’aviez donnée en charge » ; et puis au Fils : « 0 mon Enfant, comme votre Père céleste remit votre corps entre mes mains au jour de votre venue en ce monde, ainsi en ce jour de mon départ de ce monde, je remets mon esprit entre les vôtres. » Telle, comme je pense, fut la mort de ce grand patriarche, homme choisi pour faire les plus tendres et amoureux offices qui furent ni seront jamais faits en l’endroit du Fils de Dieu, après ceux qui furent pratiqués par sa céleste épouse, vraie mère naturelle de ce même Fils, de laquelle il est impossible d’imaginer qu’elle soit morte d’autre sorte de mort que de celle d’amour ; mort la plus noble de toutes, et, par conséquent à la plus noble vie qui fut jamais entre les créatures ; mort de laquelle les anges mêmes désireraient de mourir, s’ils étaient capables de mort. »

(Entretien XIXème sur les vertus de saint Joseph)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Saint François de Sales III

Son enseignement sur saint Joseph

« Mais que de belles vertus à admirer encore en saint Joseph ! Car il fut toujours fort vaillant, constant et persévérant. Il y a beaucoup de diffé­rence entre la constance et la persévérance, la force et la vaillance. Nous appelons un homme constant, lequel se tient ferme et préparé à souffrir les assauts de ses ennemis, sans s’éton­ner ni perdre courage durant le combat ; mais la persévérance regarde principalement un cer­tain ennui intérieur qui nous arrive en la longueur de nos peines, qui est un ennemi aussi puissant que l’on en puisse rencontrer. Or, la persévérance fait que l’homme méprise cet ennemi, en telle sorte qu’il en demeure victorieux par une continuelle égalité et sou­mission à la volonté de Dieu. La force, c’est ce qui fait que l’homme résiste puissamment aux attaques de ses ennemis ; mais la vaillance est une vertu qui fait que l’on ne se tient pas seulement prêt pour combattre, ni pour ré­sister quand l’occasion s’en présente, mais que l’on attaque l’ennemi à l’heure même qu’il ne dit mot. Or, notre glorieux saint Joseph fut doué de toutes ces vertus, et les exerça merveilleusement bien. Pour ce qui est de sa cons­tance, combien, je vous prie, la fit-il paraitre, lorsque voyant Notre-Dame enceinte, et ne sachant point comment cela se pouvait faire (mon Dieu ! quelle détresse ! quel ennui ! quelle peine d’esprit n’avait-il pas !) ; néanmoins, il ne se plaint point, il n’en est point plus rude, ni plus malgracieux envers son épouse, il ne la maltraite point pour cela, demeurant aussi doux et aussi respectueux en­vers elle que de coutume. Mais quelle vail­lance et quelle force ne témoigne pas la victoire qu’il remporta sur les deux plus grands enne­mis de l’homme, le diable et le monde ? Et cela par la pratique exacte d’une très parfaite hu­milité, comme nous avons remarqué en tout le cours de sa vie. Le diable est tellement ennemi de l’humilité, parce que manque de l’avoir il fut déchassé du ciel et précipité aux en­fers, qu’il n’y a invention ni artifice duquel il ne se serve pour faire déchoir l’homme de cette vertu, et d’autant plus qu’il sait que c’est une vertu qui le rend infiniment agréable à Dieu ; si que nous pouvons bien dire : Vaillant et fort est l’homme qui, comme saint Joseph, persévère dans l’humilité, parce qu’il de­meure tout ensemble vainqueur du diable et du monde, qui est rempli d’ambition, de va­nité et d’orgueil.

Quant à la persévérance, contraire à cet en­nemi intérieur, qui est l’ennui qui nous sur­vient en la continuation des choses abjectes, humiliantes, pénibles, des mauvaises fortunes, s’il faut ainsi dire, ou dans les divers accidents qui nous arrivent ; ô combien ce saint fut éprouvé de Dieu et des hommes mêmes en son voyage ! L’ange lui commande de partir promp­tement, et de mener Notre-Dame et son Fils très cher en Egypte ; le voilà que soudain il part sans dire mot : il ne s’enquiert pas, où irai-je ? Quel chemin tiendrai-je ? De quoi nous nourrirons-nous ? Qui nous recevra ? Il part d’aventure avec ses outils sur son dos, afin de gagner sa pauvre vie et celle de sa famille à la sueur de son visage. 0 combien cet ennui dont nous parlons le devait presser, vu mêmement que l’ange ne lui avait point dit le temps qu’il y devait être ; si qu’il ne pouvait s’établir nulle demeure assurée, ne sachant quand l’ange lui commanderait de s’en retourner ! Si saint Paul a tant admiré l’obéissance d’Abraham, lorsque Dieu lui commanda de sortir de sa terre, d’au­tant que Dieu ne lui dit pas de quel côté il irait, et qu’Abraham se garda bien de lui de­mander : « Seigneur, vous me dites que je sorte ; mais dites-moi donc si ce sera par la porte du midi ou du côté de la bise ; mais il se mit en chemin, et allait selon que l’esprit de Dieu le conduisait. » Combien est admirable cette par­faite obéissance de saint Joseph ! Lange ne lui dit point jusques à quand il demeurerait en Egypte, et il ne s’en enquiert pas ; il y demeura l’espace de cinq ans, comme la plupart croient, sans qu’il s’informât de son retour, s’assurant que celui qui avait commandé qu’il y allât, lui commanderait derechef quand il s’en faudrait retourner ; à quoi il était toujours prêt d’obéir. Il était en une terre non seulement étrangère, mais ennemie des Israélites ; d’autant que les Egyptiens se ressentaient encore de quoi ils les avaient quittés, et avaient été cause qu’une grande partie des Egyptiens avait été submer­gée lorsqu’ils les poursuivaient. Je vous laisse à penser quel désir devait avoir saint Joseph de s’en retourner, à cause des continuelles craintes qu’il pouvait avoir parmi les Egyp­tiens. L’ennui de ne savoir quand il en sorti­rait, devait, sans doute, grandement affliger et tourmenter son pauvre cœur ; néanmoins il demeure toujours lui-même, toujours doux, tranquille et persévérant en sa soumission au bon plaisir de Dieu, auquel il se laissait plei­nement conduire ; car comme il était juste, il avait toujours sa volonté ajustée, jointe et con­forme à celle de Dieu. Être juste n’est autre chose qu’être parfaitement uni à la volonté de Dieu, et y être toujours conforme en toutes sortes d’événements soit prospères, soit adver­ses. Que saint Joseph ait été en toutes occa­sions toujours parfaitement soumis à la divine volonté, nul n’en peut douter ; et ne le voyez‑vous pas ? Regardez comment l’ange le tourne à toutes mains ; il lui dit qu’il faut aller en Egypte, il y va ; il commande qu’il revienne, il s’en revient ; Dieu veut qu’il soit toujours pauvre, qui est une des plus puissantes épreuves qu’il nous puisse faire, et il s’y sou­met amoureusement, et non pas pour un temps, car ce fut toute sa vie ; mais de quelle pau­vreté ? D’une pauvreté méprisée, rejetée et nécessiteuse. La pauvreté volontaire dont les re­ligieux font profession est fort aimable, d’autant qu’elle n’empêche pas qu’ils ne reçoivent et prennent les choses nécessaires, défendant et les privant seulement des superfluités ; mais la pauvreté de saint Joseph, de Notre Seigneur et de Notre Dame n’était pas telle ; car encore qu’elle fût volontaire, d’autant qu’il l’aimait chèrement, elle ne laissait pas pourtant d’être abjecte, rejetée, méprisée et nécessiteuse gran­dement ; car chacun tenait ce grand Saint comme un pauvre charpentier, lequel sans doute ne pouvait pas tant faire, qu’il ne leur manquât plusieurs choses nécessaires, bien qu’il se peinât avec une affection non pareille pour l’entretien de toute sa petite famille, après quoi il se soumettait très humblement à la vo­lonté de Dieu en la continuation de sa pau­vreté et de son abjection, sans se laisser aucu­nement vaincre ni terrasser par l’ennui intérieur, lequel sans doute lui faisait maintes attaques. Mais il demeurait toujours constant en la soumission, laquelle (comme toutes ses autres vertus) allait continuellement croissant et se perfectionnant ; ainsi que de Notre Dame, laquelle gagnait chaque jour un surcroît de vertus et de perfection qu’elle prenait en son Fils très saint ; lequel ne pouvant croître en aucune chose, d’autant qu’il fut dès l’instant de sa conception tel qu’il est et sera éternelle­ment, faisait que la sainte famille en laquelle il était, allait toujours croissant et avançant en perfection, Notre Dame tirant sa perfection de sa divine bonté, et saint Joseph la recevant (comme nous l’avons déjà dit) par l’entremise de Notre Dame.

Que nous reste-t-il plus à dire maintenant, sinon que nous ne devons nullement douter que ce glorieux Saint n’ait beaucoup de crédit dans le ciel, auprès de Celui qui l’a tant favo­risé que de l’y élever en corps et en âme ; ce qui est d’autant plus probable que nous n’en avons nulle relique ici-bas sur la terre ; et il me semble que nul ne peut douter de cette vé­rité : car comment eût pu refuser cette grâce à saint Joseph Celui qui lui avait été si obéissant tout le temps de sa vie ? Sans doute que lors­que Notre Seigneur descendit aux limbes, saint Joseph lui parla de la sorte : « Seigneur, ressouvenez-vous, s’il vous plaît, que quand vous vîntes du ciel en terre, je vous reçus en ma maison, en ma famille, et que dès que vous fûtes né, je vous reçus entre mes bras : maintenant que vous devez aller au ciel, conduisez-moi avec vous : je vous reçus en ma famille, recevez-moi maintenant en la vôtre, puisque vous y allez ; je vous ai porté entre mes bras, maintenant prenez-moi sur les vôtres ; et comme j’ai eu soin de vous nourrir et conduire durant le cours de votre vie mortelle, prenez soin de moi et de me con­duire en la vie immortelle. » Et s’il est vrai, ce que nous devons croire, qu’en vertu du très saint sacrement que nous recevons, nos corps ressusciteront au jour du jugement, comment pourrions-nous douter que Notre Seigneur ne fit monter avec lui au ciel, en corps et en âme, le glorieux saint Joseph, qui avait eu l’honneur et la grâce de le porter si souvent entre ses bénis bras : bras auxquels Notre Seigneur se plaisait tant. 0 combien de baisers lui donnait-il fort tendrement de sa bénite bouche pour récompenser en quelque façon son travail ! Saint Joseph donc est au ciel en corps et en âme ; c’est sans doute. 0 combien serons-nous heureux si nous pouvons mériter d’avoir part en ses saintes intercessions ! car rien ne lui sera refusé, ni de Notre-Dame ni de son Fils glorieux : il nous obtiendra, si nous avons confiance en lui, un saint accrois­sement en toutes sortes de vertus ; mais spécialement en celles que nous avons trouvé qu’il avait en plus haut degré que toutes autres, qui sont la très sainte pureté de corps et d’esprit, la très aimable vertu d’humilité, la constance, vaillance et persévérance ; vertus qui nous rendront victorieux en cette vie de nos enne­mis, et qui nous feront mériter la grâce d’aller jouir, en la vie éternelle, des récompenses qui sont préparées à ceux qui imiteront l’exemple que saint Joseph leur a donné étant en cette vie ; récompense qui ne sera rien moins que la félicité éternelle, en laquelle nous jouirons de la claire vision du Père, du Fils et du Saint­-Esprit. Dieu soit béni. »

(Entretien XIXème sur les vertus de saint Joseph)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.