Le corps de Jésus a été déposé dans le sépulcre qui, à présent, est scellé. Jérusalem vit encore dans l’effroi de l’obscurité, du tremblement de terre qui ont suivi la mort de Jésus, de la déchirure du voile du Temple ; par ailleurs, des morts sont revenus à la vie et sont entrés dans la ville pour se montrer à un grand nombre (Matthieu 27, 51-53). Marie est restée avec Jean, Madeleine et quelques fidèles ; probablement se trouvent-ils au cénacle ! Marie est au comble de la douleur ; elle lutte contre la désespérance ! Une à une, elle repasse dans son esprit, les paroles de Jésus sur sa résurrection ; elle scrute les passages de l’écriture qui parlent du Messie et qui sont liés à sa Passion pour y trouver la force de persévérer dans la foi ! Elle prie de toute la ferveur de son âme ! Elle est l’image de l’Eglise qui veille dans l’attente du Salut !
Par sa prière, elle soutient non seulement son espérance mais aussi celle des apôtres. Ils sont dispersés et chacun lutte avec ses remords. Probablement qu’un à un, à la demande Marie, Jean les cherche et les rassemble au cénacle. Surmontant à chaque instant sa propre douleur, Marie leur rappelle tout ce que Jésus a dit de sa Passion, qu’elle a été nécessaire et qu’elle se conclura par la Résurrection. Probablement qu’elle leur rappelle la résurrection de Lazare leur expliquant qu’elle préfigure celle de Jésus ! Elle console un à un les apôtres de leur abandon de Jésus, notamment Pierre, qui ne parvient pas à dominer sa douleur d’avoir renié Jésus par trois fois. Probablement qu’elle fait chercher Judas pour lui dire que Jésus Lui pardonne et qu’Il s’est aussi donné pour lui ! Quelle douleur pour elle lorsqu’elle apprend le suicide de Judas : le sacrifice de Jésus, inutile pour lui ?!
Parce qu’elle a été la seule à persévérer dans la foi le samedi-saint, Marie est la Mère de la sainte espérance, celle qui nous donne de garder la foi au milieu des épreuves, malgré l’apparente absence de Dieu !