Contemplons
Méditons
Le 14 décembre 1927, sainte Thérèse est proclamée par le pape Pie XI, patronne principale, à l’égal de saint François-Xavier, des missions et des missionnaires ; pourtant, Thérèse n’est jamais sortie de son carmel de Lisieux, où elle est entrée à 15 ans. Mais, justement, c’est la vocation missionnaire de Thérèse qui la conduit au carmel !
Thérèse Martin naît en 1873 et meurt à l’âge de 24 ans, en 1897. Elle voit croître sous ses yeux l’anticléricalisme et la déchristianisation. À treize ans, la petite Thérèse reçoit une grâce eucharistique en la cathédrale Saint-Pierre de Lisieux : «Un Dimanche en regardant une photographie de Notre-Seigneur en Croix, je fus frappée par le sang qui tombait d’une de ses mains divines ; j’éprouvai une grande peine en pensant que ce sang tombait à terre sans que personne ne s’empresse de le recueillir et je résolus de me tenir en esprit au pied de la Croix pour recevoir la divine rosée qui en découlait, comprenant qu’il me faudrait ensuite la répandre sur les âmes. Le cri de Jésus sur la Croix retentissait aussi continuellement dans mon cœur : ‘J’ai soif !’ Ces paroles allumaient en moi une ardeur inconnue et très vive. Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes. Ce n’était pas encore les âmes de prêtres qui m’attiraient mais celle des grands pécheurs ; je brûlais du désir de les arracher aux flammes éternelles. » Thérèse interprète le cri du Christ sur la croix comme un ‘j’ai soif des âmes’ et les gouttes de Son sang comme le signe de toutes les âmes qui se perdent dans l’indifférence. C’est donc une pure vocation missionnaire qui naît en ce dimanche de juillet 1887 !
Or la première terre de mission que rencontre la petite Thérèse est la France elle-même où s’ouvre le procès Pranzini. La petite Thérèse entend parler de ce grand criminel sans remords, condamné à mort, refusant le secours du prêtre. Après la grande grâce qu’elle a reçue, Thérèse veut donner à boire au Christ l’âme de Pranzini. Elle prie nuit et jour pour la conversion de cet homme qu’elle appelle « son pécheur. » Or la jeune fille découvre en lisant La Croix que le condamné à mort a baisé le crucifix avant d’être exécuté et reconnaît le signe que Dieu l’a exaucée. Cet événement n’est pas qu’une anecdote ; l’auteur de « l’Histoire d’une Âme » y accorda toute sa vie une place déterminante. Elle y voit l’avènement de sa vocation : « Il me semblait entendre Jésus me dire comme à la samaritaine : ‘Donne-moi à boire ! C’était un véritable échange d’amour ; aux âmes je donnais le Sang de Jésus, à Jésus j’offrais ces mêmes âmes rafraîchies par sa rosée divine. Ainsi, il me semblait Le désaltérer et plus je Lui donnais à boire, plus la soif de ma pauvre petite âme augmentait et c’était cette soif ardente qu’Il me donnait comme le plus délicieux breuvage de son amour. »
La petite Thérèse sait que dorénavant, elle sera « pêcheur d’hommes. » Naît également de cet événement la conviction que Dieu l’exauce tout particulièrement. Thérèse place une foi et une espérance inébranlables en la force de la prière. Elle ose tout demander à son Bien-Aimé : la conversion d’un grand pécheur, la venue de sa sœur au carmel, la souffrance. Nul objet de prière n’est trop grand ni trop petit !
Cette vocation missionnaire dirige peu à peu les prières de Thérèse vers les prêtres. La jeune carmélite veut désaltérer son époux des âmes qui se perdent en les nourrissant de la parole du Christ et Thérèse voit dans l’Eucharistie le signe de cette mutuelle désaltération. C’est pourquoi elle écrit à plusieurs reprises qu’elle se sent une vocation de prêtre : « Je sens en moi la vocation de prêtre. Avec quel amour, ô Jésus, je te porterais dans mes mains lorsque, à ma voix, tu descendrais du Ciel. Avec quel amour je te donnerais aux âmes ! » Thérèse aura deux « petits frères » missionnaires : Maurice Bellière, parti en 1897 pour le noviciat des Pères blancs à Alger, et Adolphe Roulland, de la Société des missions étrangères de Paris. Elle leur écrit jusqu’au jour de sa mort et leur enseigne la « petite voie. » En priant pour ces prêtres missionnaires, la jeune carmélite accomplit à la fois sa vocation de prêtre et sa vocation de moniale. La prière au carmel lui permet d’unir ces deux vocations : « L’unique fin de nos prières et de nos sacrifices est d’être l’apôtre des apôtres. » Ces apôtres ne sont pas seulement les missionnaires, ce sont aussi « les simples prêtres dont la mission parfois est aussi difficile à remplir que celles des apôtres prêchant les infidèles. » Il faut surtout prier pour les prêtres, tel est le leitmotiv de Thérèse. Le prêtre est l’homme de l’Eucharistie, celui qui révèle sous nos yeux le vrai sens de la mission : abreuver d’âmes le Christ assoiffé, en désaltérant les âmes elles-mêmes du Sang du Crucifié. En ce sens, tout prêtre est missionnaire et apôtre, particulièrement en cette fin de dix-neuvième siècle où croît un anticléricalisme militant. Thérèse voit se répandre le Sang de Jésus dans la plus grande indifférence, mais ne désespère pas. Elle ne doute jamais de l’efficacité de la prière ; elle prie sans relâche pour les âmes infidèles dont elle veut désaltérer son Époux et pour le plus simple prêtre, le missionnaire par excellence, celui qui nourrit dans l’Eucharistie le Christ et les âmes !
Cette prière incessante, infatigable, cette prière fidèle au monde, Thérèse nous l’a promise au-delà de la mort. Il y a, bien sûr, son fameux « je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. » Mais il y a aussi toutes les promesses que Thérèse a faites à ses « petits frères. » Ainsi écrit-elle à l’abbé Bellière pour le consoler de sa mort prochaine : « je ferai plus qu’écrire à mon cher petit frère, je serai tout près de lui, je verrai tout ce qui lui est nécessaire et je ne laisserai pas de repos au Bon-Dieu qu’Il ne m’ait donné tout ce que je voudrai. »
Prions
1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)
O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.
Vierge Marie, Mère du Christ-prêtre, Mère des prêtres du monde entier, vous aimez tout particulièrement les prêtres parce qu’ils sont les images vivantes de votre Fils unique. Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre et vous l’aidez encore dans le Ciel. Nous vous en supplions, priez pour les prêtres.
« Priez le Père des Cieux pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson. » Priez pour que nous ayons toujours des prêtres qui nous donnent les Sacrements, nous expliquent l’Evangile du Christ et nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu.
Vierge Marie, demandez vous-même à Dieu le Père les prêtres dont nous avons tant besoin. Et puisque votre Cœur a tout pouvoir sur lui, obtenez-nous, ô Marie, des prêtres qui soient des saints. Amen.
Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.