L’admiration des plus grands

Contemplons

Le Crucifiement, Cranach

Méditons

En parcourant les écrits des Pères, des docteurs de l’Eglise, des saints, des auteurs spirituels, nous recueillons bien des titres décernés au Bon Larron, qui expriment autant leur dévotion que leur admiration.

Commençons par les Pères et les docteurs. « Maitre en philosophie, docteur, avocat de Jésus, figure et précurseur de tous les élus, prince de Dieu, prophète », voilà qui en dit long sur ce que Jean Chrysostome pensait du Bon Larron.

« Docteur de la charité » poursuit saint Augustin ; « évangéliste » renchérit saint Athanase d’Alexandrie. Saint Cyrille de Jérusalem écrit de lui : « O larron, quelle puissance t’a illuminé ? Qui t’apprit à adorer un homme méprisé, crucifié avec toi ? O lumière éternelle éclairant les aveugles. Il est juste que tu entendes ce mot : « Aie confiance ! » Ou encore : « tu ne trouveras personne avant le larron qui ait mérité la promesse du paradis, ni Abraham, ni Isaac, ni Jacob, ni Moïse, ni les prophètes, ni les apôtres. Avant tous, tu trouveras le larron. »

Et plus proche de nous, n’oublions pas sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui se confiait souvent aux bons soins du Bon Larron. Elle écrit à ce sujet : « Mes protecteurs du Ciel et mes privilégiés sont ceux qui l’ont volé, comme les saints Innocents et le Bon Larron. Les grands saints l’ont gagné par leurs œuvres ; moi, je veux imiter les voleurs, je veux l’avoir par ruse, une ruse d’amour qui m’en ouvrira l’entrée, à moi et aux pauvres pécheurs. L’Esprit-Saint m’encourage, puisqu’il dit dans les Proverbes : « o tout-petits, venez, apprenez de moi la finesse. »

Poursuivons avec les saints : « prémices de tous les élus, leur figure, il est prince du ciel, consolateur de Jésus et consolateur de Marie » pour saint Bernardin de Sienne. « Cèdre du paradis, astre resplendissant du Ciel » pour saint Pierre Damien.

Les écrivains ecclésiastiques leur emboitent le pas. « Il est un aigle céleste aux ailes immenses. Son vol le porte jusqu’au paradis » selon Athanase le Sinaïte. « Il est le portier du paradis » pour Prochus de Jérusalem. Arnaud de Chartres parle de lui comme les « prémices des désespérés. » Et, Cornelius a Lapide écrit de lui : « Fils premier-né du Christ crucifié, martyr, apôtre, prédicateur de l’univers, car de la chaire de la croix, il prêcha le Christ à l‘univers entier, archange de paradis, séraphin. »

Tous ces titres peuvent nous paraitre excessifs car appliqués à quelqu’un qui, somme toute, a passé sa vie à faire le mal, ne trouvant le chemin du bien que dans les dernières heures. Pourtant, ce sont les plus brillants esprits, ceux dont l’Eglise reconnait, et la science, et la sagesse, qui parlent de lui de manière aussi dithyrambique. Cela dit, s’ils ne tarissent pas d’éloges sur lui, c’est d’abord parce qu’il est l’image et la preuve même de l’infinie miséricorde de Dieu qui ne rechigne pas à s’abaisser jusqu’au plus misérable d’entre nous pour le rendre digne du Ciel. Ensuite en Dismas, le bon Larron, nous pouvons espérer que Jésus reproduira pour nous aussi le même miracle. En effet, nous sentons qu’au fond de nous-mêmes, nous sommes aussi peu dignes du Ciel que Dismas, et plus nous avançons en âge, moins le bilan de notre vie, nous semble fameux.

Eh oui ! Il nous faut nous rendre à l’évidence : nous ne sommes tous que des larrons. Mais, ce n’est pas grâve, du moment que choisissons d’être un Dismas plutôt qu’un Gesmas.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

Saint Bon Larron, toi qui, malgré tes péchés passés fut assuré d’une entrée immédiate au Ciel par la gratuité de l’amour de Dieu, qui en un instant t’a transformé en un saint, demande, je t’en supplie, à Jésus mon Sauveur, de faire tomber sur moi ce même regard de miséricorde, qui fera plonger mes yeux dans les siens, pour en recevoir le pardon et la sainteté.

Aussi, envahi par le feu de l’amour divin consumant et transformant, je pourrai entendre à mon tour la promesse que Jésus t’a faite : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. » Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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