La vie en Egypte

Contemplons

Le repos de la sainte Famille en Egypte, Gentileschi

Méditons

On dit communément que les voies de Dieu sont impénétrables. Cette formule colle parfaitement à la situation de Joseph. En effet, il n’a pu aller au bout d’aucun de ses projets et, dès que Jésus est entré dans sa vie, il en a perdu le contrôle. Imaginons-le, en Egypte, s’essuyant la sueur du front, se reposer quelques instants, au milieu de son labeur, et refaire le film de sa vie.

Il y a quelques années, une jeune-fille, d’une réputation excellente lui est donnée en mariage. En homme responsable et avisé, il s’emploie à tout disposer pour accueillir convenablement sa future épouse. Dans sa tête, il forme des projets pour assurer la subsistance de sa future famille. Au fur et à mesure de l’avancée du temps, il apprend à mieux connaître Marie, s’en éprend et se rend compte de son éminente sainteté. Alors que tout semble baigner dans une harmonie parfaite, voilà que Marie conçoit un Fils de l’Esprit-Saint. Même si la prudence de Joseph  le conduit à envisager chaque chose sous tous ses angles, pour anticiper les problèmes, jamais il n’aurait pu imaginer être confronté à une telle situation. Il n’aura pas la vie de famille escomptée, et traversera une profonde crise intérieure à laquelle Dieu lui-même devra mettre fin. Il avait pensé rester à Nazareth et y exercer son métier de charpentier. Il y était un habitant connu et respecté, un artisan habile et estimé. Voilà qu’il faut partir pour Bethlehem et laisser derrière lui tout ce qui a fait sa vie jusque-là. Le Fils de Dieu va y naître et il n’a aucun endroit décent à lui offrir. Le voilà à  supplier un à un les habitants de Bethlehem, pour lui trouver une place. Finalement, il s’installe dans une étable et, pour tout berceau, arrange une mangeoire, pour ménager un peu de confort à Jésus. Et ce n’est pas encore la fin. Il ne pourra pas non plus rester à Bethlehem, sa ville d’origine, car Hérode fait chercher Jésus pour le tuer. En pleine nuit, il lui faut fuir, laissant, encore une fois, derrière lui, le peu qu’il possède. A présent, il est en Egypte, une terre, lointaine, inconnue, hostile, où il est un ouvrier pauvre, probablement exploité, qui ne maîtrise pas la langue, et vit au milieu d’un peuple adorateur de faux-dieux. Vraiment, Joseph n’a tiré aucun avantage à être le Père légal de Jésus.

Souvent, nous méditons le « oui » de Marie (et avons raison de le faire) car ce simple mot, sur les lèvres et dans le cœur de la « servante du Seigneur » acquiert une telle dimension qu’il en devient insondable. Mais, uni à celui de Marie, il y a le « Fiat » silencieux, mais tout aussi radical de Joseph. Il n’a rien refusé à Dieu et s’est dépouillé de tout pour son amour : maison, travail, famille, argent, patrie, réputation… Il n’a pas donné que de son superflu : il a donné jusqu’à son absolu nécessaire, jusqu’à sa personne toute entière. Et qu’a-t-il récolté en retour ? A vue humaine, sa vie est une lente dégringolade vers la précarité.

Essayons d’imaginer comment Joseph réagit à ces instants de « vague à l’âme. » Nous le voyons d’abord le regard vide, puis froncer les sourcils pour, enfin, esquisser un sourire qui, doucement, s’élargit et illumine tout son visage. A présent, il se lève pour se remettre, ragaillardi, au travail. A quoi a-t-il pu penser ? Il s’est déjà vu rentrer à la maison, où l’attend Marie, sur le seuil de la porte. Il imagine Jésus s’élancer vers lui, comme chaque fois qu’il rentre, et se jeter dans ses bras pour s’y blottir. Son fils, son Dieu se donne et s’en remet à lui, pauvre charpentier de Nazareth, exilé en Egypte. Quel mystère. Qui est-il, lui,  pour que le Fils de Dieu, en personne, condescende à remettre sa vie entre ses mains ? Ce mystère le dépasse complètement, mais le remplit également d’une joie aussi sainte que profonde.

Suivre Jésus, n’est décidément pas facile, mais il y a de belles compensations.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…).

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Cœur Sacré de Jésus, uni au Cœur Immaculé de Marie et au Cœur très chaste de Joseph, nous vous consacrons nos personnes, nos biens et nos projets. Guidez-nous selon la volonté du Père Eternel et accordez-nous la vivification des dons du Saint-Esprit pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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