12ème station : Un cœur brûlant d’amour

Les disciples d’Emmaüs, Arcabas (détail)

Méditons

Dans le livre du prophète Isaïe, nous lisons : « Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée » (Isaïe 55, 10). C’est ce qu’expérimentent les disciples d’Emmaüs : les mots qui sortent de la bouche de Jésus, le Verbe de Dieu, allument en eux le feu de l’amour divin.

Dans la nature, la pluie et la neige sont au commencement du cycle de la vie. Il en est de même de la Parole de Dieu qui est indispensable à la vie de l’âme. Elle a des effets rapides (c’est ce qui se produit dans le cœur des disciples d’Emmaüs) et d’autres qui ne sont pas forcément immédiats. Après la pluie, la terre est abreuvée, comme on peut l’être après avoir entendu la Parole de Dieu ou une bonne homélie (qui en est le prolongement). En même temps, entre le moment où il pleut, celui qui voit germer la semence et celui qui voit le pain sortant du four, il y a tout un processus qui prend du temps, qui semble invisible, mais qui, néanmoins, se réalise.

Souvent, dès les premières gouttes de pluie, on court se mettre à l’abri pour ne surtout pas se mouiller ; c’est aussi, ce que nous avons tendance à faire quand tombe la pluie de la parole de Dieu ou d’une homélie un peu « décapante. » Or, pour que la pluie de la parole de Dieu puisse relancer le cycle de la vie spirituelle et générer en nous des fruits en abondance, il faut au contraire nous laisser mouiller jusqu’au fond de nous-mêmes.

La pluie peut tomber sur la terre de diverses manières : en pluie fine, en bruine, en rosée mais aussi en averse, en bourrasque et même en orage.  Le but de la Parole de Dieu n’est pas de nous conforter dans nos erreurs mais de nous montrer le chemin qui mène à la Vie éternelle : « ce chemin est étroit et semé d’embuches » (c’est pourquoi, peu cherchent à l’emprunter). Aussi, la Parole de Dieu nous dérange-t-elle souvent. Mais c’est précisément parce qu’elle nous dérange qu’elle peut nous stimuler, nous réveiller, nous féconder.

La Parole de Dieu est appelée à lui revenir. Elle a une efficacité par elle-même mais elle a aussi besoin d’être exposée, expliquée et prêchée. La qualité d’une bonne prédication ne se mesure pas d’abord à la clarté de sa structure, la beauté de ses phrases, la logique de ses arguments, la passion de son auteur (même si cela compte) mais à sa capacité de nous remettre en question. Entre le moment où la Parole est prêchée et le moment où elle revient à Dieu, celle-ci est appelée à contribuer à des transformations. Une homélie est bonne si elle suscite des fruits de sainteté chez ses auditeurs : ainsi la Parole aura « réalisé ce pour quoi Dieu l’a envoyée. »

Jésus, le Verbe incarné, est la pluie qui descend sur terre (en s’incarnant dans le sein de Marie), la féconde (par son ministère de trois années) et ensuite s’en retourne à Dieu (le jour de l’ascension) ; dans les disciples d’Emmaüs, elle n’est pas restée sans effet puisque « leur cœur était tout brulant en eux tandis qu’Il leur parlait sur la route. »

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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