La Fuite en Egypte

Méditons

Le jour de la présentation de Jésus au Temple, Siméon prophétise à Marie que « Jésus sera en butte à la contradiction et qu’un glaive de douleur lui transpercera l’âme ». Ce glaive s’enfonce chaque jour un peu plus dans le cœur très pur de Marie ; à chaque fois, il pénètre plus profondément ; à chaque fois la douleur est plus aigüe jusqu’à atteindre son paroxysme le jour de la crucifixion. Le glaive de douleur est le symbole de la souffrance de Marie de voir Jésus en butte à la contradiction. Marie, la mère, est accablée de la souffrance de l’homme, son Fils ; Marie, la croyante, est affligée du rejet de Dieu.

Essayons d’imaginer les pensées de Marie alors qu’en pleine nuit, Joseph lui demande de rassembler rapidement quelques affaires, de prendre Jésus, un enfant de quelques mois, pour fuir en toute hâte. Etant l’arche d’alliance, celle par qui Jésus est venu à nous, elle jouit d’une connaissance aussi intime que profonde du mystère de l’Homme-Dieu ; elle sait que Jésus est un Dieu d’amour et qu’Il ira jusqu’au sacrifice de sa vie pour le Salut de tous les hommes. Pour cela, Jésus mériterait d’être accueilli, aimé et c’est le contraire qui se produit. Comme tous les croyants, elle s’interroge et s’afflige d’un tel déferlement de haine ; pourquoi persécute-t-on celui qui est l’amour même, pourquoi s’en prendre à un enfant ? Dieu est tout-puissant ; s’il le voulait, il pourrait tout arrêter et mettre un terme aux exactions d’Hérode ; pourquoi permet-il tout ce mal alors que l’ange lui a précisé : « A Dieu rien n’est impossible » ? Pourquoi Jésus, le roi des rois, accepte-t-il de fuir devant un roi de pacotille ? Pour le Seigneur, qu’elle a choisi de servir et auquel elle a dit « oui » à l’Annonciation », Marie a tout quitté et a renoncé à sa volonté propre ; chaque jour ce « oui » est plus exigeant et implique davantage de dépouillement de sa part ; être Mère de Dieu n’a décidément rien de glorieux aux yeux du monde. Elle regarde Joseph avec amour, compassion et reconnaissance ; par son mariage avec elle, Joseph a dû renoncer à ses rêves, à ses projets et maintenant il doit fuir en Egypte où ne l’attend qu’une vie misérable.

Essayons à présent d’imaginer son attitude. Il n’y a chez Marie aucune révolte et pas la moindre trace de plaintes ou d’exigences pour elle-même. Le « oui » de l’Annonciation est d’une telle plénitude qu’il est un perpétuel dépassement d’elle-même pour l’amour de Dieu et des hommes. Bien qu’affligée de la situation, elle cherche, comme elle le fera pendant toute sa vie (et aussi pendant toute son éternité.), à réparer les péchés des hommes par un surcroit d’amour de Jésus, le rejet de Dieu par un plus grand abandon à sa volonté. Ainsi, même si cette fuite lui coûte, elle ne pose aucune question, ne se plaint de rien et prend sur elle ; si Jésus, Dieu fait homme, se laisse persécuter, alors qu’il pourrait changer la donne en un instant, pourquoi voudrait-elle s’y soustraire ? Jésus dira plus tard que le serviteur n’est pas plus grand que le maître et elle-même se désigne comme la servante du Seigneur. Ce qui importe à Marie, c’est d’être avec Jésus où qu’il aille. On ne sait jusqu’où Marie pénétrait le mystère du mal et de la liberté humaine mais une chose est certaine, c’est qu’à tout instant de sa vie elle a choisi de se livrer en toute liberté au Dieu d’amour pour contrer le mal.

Marie ne se plaint de rien car cela ne ferait qu’ajouter à la souffrance de Joseph, son époux qu’elle aime et respecte profondément. La plus grande richesse de la sainte famille ne sera pas entamée par la fuite en Egypte, au contraire, elle s’en trouvera augmentée : cette richesse, c’est l’amour mutuel. Ni Marie, ni Joseph ne se plaignent afin de ne pas ajouter à la douleur de l’autre et chacun prend sur lui pour l’amour de Jésus. Retenons tous ces événements pour les méditer dans notre cœur.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple qui ne savoure pas les tristesses, un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion, un cœur fidèle et généreux qui n’oublie aucun bienfait et ne tienne rancune d’aucun mal. Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s’effacer dans un autre cœur devant votre divin Fils, un cœur grand et indomptable qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse, un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel. Amen. (Léonce de Grandmaison)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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