LA FLAGELLATION

Contemplons

Ecoutons

Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié. (Matthieu 15, 15)

Méditons

On ne sait ce que Pilate est davantage : troublé ou effrayé. Il ne sait que faire de Jésus et, pour essayer d’apaiser la soif du peuple qui de­mande sa mort, il ordonne de le flageller. Contemplons comment Jésus se laisse conduire, avec la douceur d’un agneau, au terrible sup­plice de la flagellation…

La flagellation était quasi systématique avant toute crucifixion. Pour cela, on utilisait un flagrum, sorte de fouet à manche court comportant plusieurs lanières épaisses et larges, munies, à leur extrémité, de balles de plomb ou d’os de mouton. Les lanières coupaient la peau cependant que les balles ou les osselets imprimaient de profondes plaies contûses. Il en résultait une hémorragie non négligeable et un affaiblissement du condamné, qui avait pour conséquence d’abréger son agonie sur la croix.

Le nombre de coups de fouet était strictement limité à 40 par la loi hébraïque, mais les pharisiens, pour être certains de ne pas enfreindre la loi, n’en faisaient donner que 39. Par contre, pour les Romains, il n’existait pas de limite, hormis le fait que le condamné devait encore être capable de porter sa croix jusqu’au lieu du supplice. Sainte Brigitte, ainsi que la bienheureuse Anna Katarina Emmerich, rapporte dans ses révélations, que les juifs soudoyèrent les flagellateurs romains et leurs firent porter du vin afin que, dans leur ivresse, ils exécutent la sentence avec une particulière sévérité. Saint Jérôme, ainsi que saint Pierre Damien, assure que les bourreaux frappèrent Jésus jusqu’à ce que les forces leurs manquèrent. Isaïe avait tout prophétisé : « mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment, qui nous donne la paix, est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris » (Is 53, 5).

C’est ainsi que, sur le corps de Jésus, déjà couvert de meurtrissures et brisé de fatigue, les bourreaux déchargent, avec la plus cruelle frénésie, leurs verges et leurs fouets. Tous ses os sont ébranlés dans la plus terrible douleur. D’innombrables blessures le déchirent. Des lambeaux de sa chair volent, emportés par les verges. Le sang jaillit de tous ses membres et il est bientôt réduit à un état si pitoyable, qu’il n’a même plus l’apparence d’un homme. A sainte Brigitte, Jésus révéla que, dans sa passion, il reçut 5480 coups. Il lui fut encore révélé, qu’un de ses bourreaux ordonna d’abord à Jésus de se dépouiller lui-même de ses vêtements et qu’on le flagella si cruellement, que son corps fut tout déchiré. La révélation à sainte Brigitte ne dit pas simplement qu’on frappait, mais qu’on sillonnait ses chairs sacrées. Les coups portèrent jusque sur la poitrine, au point que les côtes furent mises à découvert.

Laissons-nous saisir par le silence assourdissant, que Jésus oppose à tout ce déferlement de violence… Par cette douloureuse flagellation, à laquelle il se soumet entièrement, Jésus répare, et à quel prix, toutes nos concupiscences… Saint Alphonse de Liguori écrit : « Il voulut, dans sa passion, être cloué à la croix, pour expier l’abus que nous avons fait de notre liberté. Il voulut expier notre avarice par sa nudité, notre orgueil par ses humiliations, notre envie de dominer par sa soumission aux bourreaux, nos mauvaises pensées par sa couronne d’épines, notre intempérance par le fiel qu’il goûta, et nos plaisirs sensuels par les souffrances de son corps. »

Et Benoit XVI ajoute : « Ne regarde plus tes blessures, regarde les siennes. Ne regarde pas ce qui te sépare encore de lui et des autres ; regarde l’infinie distance qu’il a abolie en prenant ta chair, en montant sur la croix que lui ont préparée les hommes et en se laissant mettre à mort pour te montrer son amour. Dans ses blessures, il te prend ; dans ses blessures, il te cache, ne te refuse pas à son amour ! »

Prions

Une dizaine du chapelet (1 Notre Père, 10 Je vous salue Marie, 1 Gloire au Père)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Père Eternel, par le Cœur Immaculé de Marie et le Cœur Sacré de Jésus, nous vous offrons 33 000 fois avec tous les Anges et tous les Saints,

le Corps, le Sang, l’Ame, la Divinité, la Sainte-Face, l’amour eucharistique, toutes les blessures, larmes, souffrances de votre très cher Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ que nous aimons tant,

en union avec les douleurs, les larmes, l’amour de la Très-Sainte-Vierge Marie,

les mérites de tous les anges et de tous les saints,

de toutes les saintes Messes et Communions passées, présentes, futures,

les saints rosaires et autres prières,

et dans les Plaies de Jésus-Christ notre propre néant avec Lui, en Lui et par Lui,

pour la conversion des pauvres pécheurs, en réparation des péchés du monde entier, pour la sainte Eglise catholique, le Saint-Père, les cardinaux, les évêques, les prêtres, les consacrés, les pauvres âmes du purgatoire, les malades, les agonisants et toutes les personnes qui nous ont été recommandées. Amen.

Saint Joseph, Père nourricier de Notre-Seigneur Jésus-Christ et chaste époux de la Vierge Marie, Mère de Dieu, priez pour nous et pour tous les besoins de la sainte Eglise catholique.

Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts, reposent en paix. Amen.

Les reliques de la passion du Christ

La colonne de la flagellation se trouve en l’église sainte Praxède à Rome.

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