L’Assomption

 

L’Assomption de Marie, Palma Vecchio

Méditons

Le jour de la Visitation, Elisabeth, remplie de l’Esprit-Saint, s’écrie : « D’où m’est-il donné que vienne jusqu’à moi la Mère de mon Seigneur ? » (Luc 1, 43). Oui, comment se peut-il que Marie, à qui est conférée une aussi haute dignité que la maternité divine, condescende à venir aider et réjouir une vieille femme, même si c’est sa cousine ? Plus encore, comment se peut-il que Dieu, si grand, se soucie de nous, pauvres créatures, pour nous tirer de notre misère de pauvres pécheurs et nous élever jusqu’à nous rendre dignes de sa vie divine ? Même Marie, qui, pourtant, a pénétré le plus loin dans le secret de Dieu, ne possède pas de réponse à cette question. Aussi, nous dit-elle que, pour une telle faveur, il n’y a pas d’explication, si ce n’est l’amour de Dieu et qu’on ne peut qu’en rendre grâce : « Le Seigneur a jeté les yeux sur son humble servante ; désormais toutes les générations me diront bienheureuse » (Luc 1, 48).

Quelle a dû être la joie de tous les anges et de tous les Saints, lorsque Jésus a accueilli Marie à l’entrée du paradis, lorsque son âme et son corps ont été réunis à nouveau, qu’elle est entrée pleinement dans la gloire du Ciel. Quelle a dû être la joie des habitants du Ciel de contempler en Marie, leur propre devenir après le jugement dernier. Aujourd’hui, seules leurs âmes sont glorifiées au Ciel mais, lors de la résurrection générale, leur chair sera à nouveau réunie à leurs âmes pour entrer, comme Marie, dans la vie divine des corps glorieux. Quelle joie pour le Ciel, lorsque Jésus dévoile une à une toutes les merveilles que Marie lui a permis de réaliser en elle, pour sa gloire et le salut de tous les hommes. Quelle joie de découvrir toutes les bénédictions que Marie a semées sur terre et d’en discerner clairement tous les prolongements, jusque dans les générations les plus éloignées. Quelle joie pour le Ciel, de découvrir toute la perfection de l’âme et de la sainteté de Marie pourtant si discrète, si humble, si effacée sur la terre. Quelle joie pour le Ciel, d’admirer toute l’étendue de la gloire dont Jésus comble sa Mère. Quelle joie pour le Ciel de savoir que cette gloire ne fera qu’augmenter jusqu’à la fin du monde, car du haut du Ciel, Marie continue à œuvrer puissamment pour notre salut à tous. Quelle joie pour le Ciel de pouvoir contempler Marie pendant toute l’éternité et de trouver en elle, après Dieu, la cause de leur béatitude.

Pour nous aussi, le Ciel sera dans la joie lorsque nous y serons admis. Tout ce que nous aurons fait pour Dieu et pour le prochain, sera dévoilé par Jésus et porté à l’action de grâce de tous. Tout le bien que nous aurons fait, fera la joie de tous les habitants du Ciel et pas seulement un instant, un jour, mais toujours. Et, la joie de tous se démultipliera à l’infini, car nous trouverons notre béatitude dans la participation à la gloire de chacun. Vous trouvez que j’exagère ? Je dois avouer que  je me surprends parfois à le penser aussi. Pourtant Simon le Nouveau Théologien, a eu un jour une expérience mystique de Dieu tellement forte qu’il se dit en lui-même : « Si le paradis n’est que cela, ça me suffit ! » Mais la voix du Christ lui dit : « Tu es bien médiocre si tu te contentes de cela. La joie que tu as éprouvée, comparée à celle du paradis, est comme un ciel peint sur une toile comparé au vrai ciel. » Dieu n’a jamais rien fait à moitié, ni dans les miracles qu’il a opérés, ni dans sa Passion. Pourquoi en serait-il autrement au Ciel ?

Une ancienne tradition, reprise par Gerson et saint Pierre Damien, raconte qu’au moment de sa Dormition et de son Assomption, Marie a demandé à Jésus de lui faire la grâce de libérer toutes les âmes du purgatoire, grâce que son Fils lui a accordée. Le jour de l’Assomption de Marie, le purgatoire aurait donc été vidé de toutes les âmes, qui ont pu assister au triomphe de leur bienfaitrice dans les Cieux. De là, vient que Jésus a conféré une particulière efficacité à la prière de Marie pour les âmes du purgatoire. Saint Pierre Damien rapporte qu’une certaine Marosie est apparue, après sa mort, à une femme de sa connaissance et lui a dit que le jour de l’Assomption elle a été délivrée du purgatoire avec une infinité d’autres âmes, dont le nombre excède celui des habitants de Rome. Et la sollicitude de Marie pour ces âmes souffrantes est sans limite. De la révélation des Saints, nous apprenons, que chaque jour, elle visite les âmes du purgatoire, les consolent et les encouragent dans leurs peines. Jamais, nous disent aussi ces mêmes saints, elle ne quitte le purgatoire sans emmener une foule innombrable d’âmes pour le Ciel, notamment celles qui lui ont été les plus dévotes.

Puisque Marie aime tant les âmes souffrantes du purgatoire, puisqu’elle est si puissante pour les aider, puisque nous aimons Marie et nos défunts, disons notre chapelet chaque jour : beaucoup d’âmes sont secourues par la prière du rosaire. « Marie est la raison de toute mon espérance », nous dit le grand saint Bernard. Elle l’est pour nous ici-bas encore en chemin. Mais combien plus l’est-elle pour nos défunts en purgatoire.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet).

O saints patriarches et prophètes ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, le désir que vous avez eu de l’Incarnation de Jésus et faites que j’aspire ardemment après Lui que vous avez désiré et si longtemps attendu.

O saints apôtres ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, la fidélité et la persévérance avec laquelle vous avez prêché l’Evangile de par le monde, pour former à Jésus un peuple fidèle. Faites que j’aime toujours davantage Celui que vous-même avez aimé de tout votre cœur.

O saints martyrs ! Je vous en conjure, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la patience avec laquelle vous avez supporté votre martyre. Obtenez-moi que je me dépense sans compter au service de Jésus pour l’amour duquel vous avez livré votre corps à la mort.

O saints confesseurs ! Je vous en supplie, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la sainteté héroïque en laquelle vous avez montré aux autres la voie de la vie. Faites que je m’élève au sommet de la perfection pour l’amour de Jésus  pour qui vous avez tout abandonné.

O saintes vierges ! Offrez pour moi, je vous en conjure, à l’adorable Trinité, votre pureté et votre intégrité qui vous ont mérité d’être les plus rapprochées de Dieu. Faites que je triomphe dans la chasteté de l’esprit et du corps, et en toutes choses pour l’amour de Jésus à qui vous avez consacré votre virginité.

Et Vous, Seigneur ! Précédez l’assemblée de vos saints et faites pour moi l’offrande à Dieu le Père de toute votre très sainte et parfaite vie sur terre avec le fruit de votre Passion en réparation de tous mes péchés et omissions, en sorte que par Vous, tout ce qui est de moi, reçoive son supplément et sa perfection. Amen (Jésus à sainte Mechtilde : «  Prie ainsi chacun des groupes de mes saints afin qu’ils offrent pour toi leurs mérites »).

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel et que la lumière sans fin brille sur elles.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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