La Résurrection

 

« Noli me tangere », la rencontre de Jésus ressuscité et de Marie-Madeleine, Le Corrège

Méditons

Accompagnée par un groupe de femmes, Marie-Madeleine se rend au tombeau de Jésus. Elle voit que la pierre a été enlevée, et que le tombeau est vide. Un homme, qu’elle tient pour le jardinier, l’interroge : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Puis Jésus l’appelle par son nom : « Marie. » Aux inflexions de sa voix, elle reconnaît son Jésus : « Rabbouni » dit-elle. Elle voudrait le toucher pour s’assurer qu’elle ne rêve pas et le serrer contre elle pour ne plus jamais être séparée de lui. Mais Jésus l’en empêche. « Ne me retiens pas », dit-il, « je ne suis pas encore monté vers mon Père » (Jean 20). En effet, la douceur de l’étreinte divine ne se fera qu’en paradis, dans la maison du Père. Marie-Madeleine doit accepter de laisser Jésus s’en aller et d’attendre dans la foi et l’espérance de le retrouver au Ciel au moment qu’Il fixera.

Nous avons tous beaucoup de mal à laisser partir ceux que nous aimons et redoutons plus que tout de nous retrouver sans eux. Marie-Madeleine ne pleure pas seulement sur Jésus qui a été outrageusement mis à mort mais aussi sur elle-même, parce que la mort la prive de la présence physique de son bien-aimé. Lorsque la mort vient nous enlever ceux que nous aimons, nous redoutons de nous retrouver seuls, privés de leur affection, de leur soutien, de leur amour et nous sentons comme amputés d’une partie de nous-mêmes. Comme Madeleine, nous ressentons un grand vide.

Comme Jésus à Marie-Madeleine, nos défunts nous demandent de ne pas les retenir, nous assurant qu’ils ne nous quittent pas, mais qu’ils partent devant. L’étreinte que Jésus refuse à Marie-Madeleine, le matin de Pâques, lui sera donnée à l’infini, dès son entrée au paradis. Sachant quel bonheur attend nos défunts, comment pourrions-nous ne pas les laisser partir devant vers celui qui les comblera de toutes joies et les récompensera de tous leurs efforts. Parlant du bonheur qui nous attend dans l’au-delà, le révérend père Brun écrit : « la vue de Dieu ! Oh ! Ravissement profond qu’à peine l’éternité suffira pour le porter ! Oh ! Ce regard d’amour, à jamais attaché sur Dieu, ce flux et reflux perpétuel des flammes d’amour divin reçues et renvoyées dans l’âme par Dieu et de l’âme en Dieu ! Et le dernier mot du bonheur du Ciel, ce n’est pas la contemplation, mais la possession. L’infini nous embrasera, indicible jouissance où l’âme humaine connaîtra l’enivrement de la divine suavité. Oh ! Cette étreinte de Dieu ! Ne fut-elle que d’un jour ! Et elle ne doit jamais finir puisque cet embrassement de Dieu durera l’éternité ! »

En Jésus ressuscité, nous restons unis à tous les Saints du Ciel, à tous nos défunts. Si nous ne pouvons communiquer avec nos frères du Ciel par les sens, nous entrons avec eux dans une communion et une intimité bien plus profondes. Des trois vertus cardinales que sont la foi, l’espérance, la charité, la seule qui subsiste dans le temps et l’éternité, c’est la charité. Ceux que nous avons aimés en cette vie, nous restent unis, et la mort, loin de rompre les liens de l’amour, les renforce, les transforme et les élève à une plénitude que nos pauvres esprits humains ne sauraient imaginer. Ceux que nous avons aimés continuent de nous aimer et continuent de nous accompagner jusqu’à ce que nous les ayons rejoints. Car, rien ne préoccupe davantage nos défunts en paradis que le salut de tous ceux qu’ils laissent derrière eux.

En purgatoire, se trouvent ceux de nos défunts qui ont quitté cette terre insuffisamment préparés à rencontrer Dieu et à recevoir son étreinte. Ayant aperçu une étincelle de la sainteté infinie de Dieu, lors du jugement particulier, aucun d’entre eux ne veut se présenter devant Lui avant d’avoir entièrement revêtu le vêtement des noces. Après tout, lorsque nous nous sommes rendus à notre premier rendez-vous amoureux, nous n’avons rien laissé au hasard et veillé à paraître au meilleur de nous-mêmes. Ainsi en est-il aussi de nos défunts, qui se préparent au plus important rendez-vous de leur existence. Et malgré leurs tourments, si on leur proposait de quitter le lieu de purification sur le champ, sans être entièrement lavés de toute souillure, aucun d’entre eux n’accepterait.

En priant pour nos défunts, nous faisons la joie d’une foule innombrable. En effet, nous réjouissons Dieu, impatient de prendre dans ses bras les enfants qu’il a créés, rachetés et sanctifiés. Nous réjouissons Marie qui, comme toutes les mamans se languit de ses enfants. Nous réjouissons tous les Saints, tous les anges qui jubilent à l’entrée au Ciel de tous les nouveaux bienheureux, de nos défunts qui sont enfin arrivés au terme du chemin.

Si nous aimons vraiment nos défunts, alors, cessons de pleurer, prions pour eux. Plutôt que de vouloir les ramener égoïstement à nous, demandons-leur de nous donner l’espérance de les rejoindre.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet).

O saints patriarches et prophètes ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, le désir que vous avez eu de l’Incarnation de Jésus et faites que j’aspire ardemment après Lui que vous avez désiré et si longtemps attendu.

O saints apôtres ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, la fidélité et la persévérance avec laquelle vous avez prêché l’Evangile de par le monde, pour former à Jésus un peuple fidèle. Faites que j’aime toujours davantage Celui que vous-même avez aimé de tout votre cœur.

O saints martyrs ! Je vous en conjure, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la patience avec laquelle vous avez supporté votre martyre. Obtenez-moi que je me dépense sans compter au service de Jésus pour l’amour duquel vous avez livré votre corps à la mort.

O saints confesseurs ! Je vous en supplie, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la sainteté héroïque en laquelle vous avez montré aux autres la voie de la vie. Faites que je m’élève au sommet de la perfection pour l’amour de Jésus  pour qui vous avez tout abandonné.

O saintes vierges ! Offrez pour moi, je vous en conjure, à l’adorable Trinité, votre pureté et votre intégrité qui vous ont mérité d’être les plus rapprochées de Dieu. Faites que je triomphe dans la chasteté de l’esprit et du corps, et en toutes choses pour l’amour de Jésus à qui vous avez consacré votre virginité.

Et Vous, Seigneur ! Précédez l’assemblée de vos saints et faites pour moi l’offrande à Dieu le Père de toute votre très sainte et parfaite vie sur terre avec le fruit de votre Passion en réparation de tous mes péchés et omissions, en sorte que par Vous, tout ce qui est de moi, reçoive son supplément et sa perfection. Amen (Jésus à sainte Mechtilde : «  Prie ainsi chacun des groupes de mes saints afin qu’ils offrent pour toi leurs mérites »).

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel et que la lumière sans fin brille sur elles.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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