L’espérance chrétienne

La vallée de larmes, Gustave Doré

Méditons

Aux messes des défunts, l’Eglise nous propose de relire un extrait de la première Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens : « Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts » (1 Thessaloniciens 4, 13-14). Si difficile que soit le deuil, le chrétien n’est pas écrasé par la douleur car il sait où il va, et où sont ses défunts. Jésus-Christ, notre Sauveur, est mort, ressuscité, monté aux Cieux où il nous attend tous.

Dès que nous venons à la vie, nous sommes voués à la quitter. La mort viendra frapper avec certitude à la porte de chaque vie pour la dépouiller, sans ménagement, de toutes ses attaches matérielles. Oui, nous quitterons ce monde sans toutes ces choses que nous accumulons au prix de beaucoup d’efforts et qui nous font souvent oublier que nous sommes un peuple sur le départ. Parce que l’idée de la mort peut être effrayante, « ceux qui sont sans espérance » s’efforcent de l’évacuer, et se comportent comme si elle devait ne jamais se produire. Pourtant, la mort n’oublie personne…

Pour le chrétien, il n’en va pas de même. D‘abord, parce que la mort est une porte qui s’ouvre sur la vie éternelle, une porte derrière laquelle se trouve Jésus-Christ, qui est mort et ressuscité pour que tous, nous ayons la vie éternelle et que nous l’ayons en abondance. La mort n’est pas une fin, mais le vrai commencement. En nous quittant, le jour de son Ascension, Jésus nous a tous assurés qu’il part devant, auprès de son Père, pour nous préparer une place. La mort est une porte qui s’ouvre sur le Royaume de Dieu, où nous avons une place réservée, unique, qui ne sera occupée par personne d’autre. Voilà ce que Dieu, qui nous aime tous d’un amour infini et personnel, a inventé pour chacun d’entre nous.

C’est dans la douleur que le chrétien vit la séparation avec ses chers disparus. Et c’est normal, nous sommes tous des êtres de chair. Mais, même si la douleur liée à l’absence peut l’affliger, elle ne l’écrase pas, parce qu’il sait que les défunts ne le quittent pas, mais qu’ils le devancent. Les défunts partent devant, dans le Royaume des Cieux qui nous réunira tous à nouveau au temps fixé par Dieu. Le chrétien sait que ses défunts continuent de vivre, et que la tombe n’anéantit que la partie éphémère de leur personne. Le chrétien sait que ses défunts restent en capacité d’aimer, de l’aimer, et, même, que leur capacité d’amour se décuple à l’infini dans le Royaume des cieux. Le chrétien sait que les joies de ce monde ne sont rien, comparées à celles que connaissent les trépassés. La pensée du bonheur dont les morts sont comblés, console le chrétien et l’aide à emprunter, lui-même, le chemin qui mène à la vie éternelle.

Les liens avec nos défunts ne sont pas rompus pour autant ; ils sont transfigurés. La mort approfondie et intensifie la communion avec ceux que nous avons connus et aimés. Dans son amour miséricordieux, Dieu nous donne de pouvoir contribuer au bonheur éternel de tous, et notamment de nos défunts. Si en ce monde, nous pouvons nous aider mutuellement et surtout ceux que nous disons aimer, en priant les uns pour les autres, combien plus l’amour doit-il nous porter à accompagner nos défunts vers le Ciel de nos prières. Nous sommes en capacité d’aimer nos défunts, non seulement en paroles mais aussi en actes, en priant pour eux, afin d’abréger leur purgatoire et de hâter leur entrée au Ciel. Et, nos défunts, lorsqu’ils verront Dieu face à face, intercéderont sans cesse pour nous, jusqu’à ce que nous soyons, nous aussi, assurés de notre bonheur éternel dans la maison du Père.

« Car j’ai l’assurance que rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ » nous dit encore saint Paul. Oui, rien ne le pourra, pas même la mort. C’est bien l’espérance d’un chrétien : la mort n’enlève pas la vie. Au contraire, elle l’ouvre sur la vraie Vie, dans laquelle sont plongés tous nos chers disparus. Ce que nous sommes, ils l’étaient ; ce qu’ils sont, nous le serons.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet).

O saints patriarches et prophètes ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, le désir que vous avez eu de l’Incarnation de Jésus et faites que j’aspire ardemment après Lui que vous avez désiré et si longtemps attendu.

O saints apôtres ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, la fidélité et la persévérance avec laquelle vous avez prêché l’Evangile de par le monde, pour former à Jésus un peuple fidèle. Faites que j’aime toujours davantage Celui que vous-même avez aimé de tout votre cœur.

O saints martyrs ! Je vous en conjure, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la patience avec laquelle vous avez supporté votre martyre. Obtenez-moi que je me dépense sans compter au service de Jésus pour l’amour duquel vous avez livré votre corps à la mort.

O saints confesseurs ! Je vous en supplie, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la sainteté héroïque en laquelle vous avez montré aux autres la voie de la vie. Faites que je m’élève au sommet de la perfection pour l’amour de Jésus  pour qui vous avez tout abandonné.

O saintes vierges ! Offrez pour moi, je vous en conjure, à l’adorable Trinité, votre pureté et votre intégrité qui vous ont mérité d’être les plus rapprochées de Dieu. Faites que je triomphe dans la chasteté de l’esprit et du corps, et en toutes choses pour l’amour de Jésus à qui vous avez consacré votre virginité.

Et Vous, Seigneur ! Précédez l’assemblée de vos saints et faites pour moi l’offrande à Dieu le Père de toute votre très sainte et parfaite vie sur terre avec le fruit de votre Passion en réparation de tous mes péchés et omissions, en sorte que par Vous, tout ce qui est de moi, reçoive son supplément et sa perfection. Amen (Jésus à sainte Mechtilde : «  Prie ainsi chacun des groupes de mes saints afin qu’ils offrent pour toi leurs mérites »).

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel et que la lumière sans fin brille sur elles.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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