Chère Maman du Ciel,
C’est le premier jour de la semaine. Les premières lueurs du jour apparaissent… Tu es seule… Tu pries… Tu te répètes inlassablement les paroles de Jésus sur sa résurrection… Tu attends… Jésus ressuscitera, il l’a promis et il est fidèle à ses promesses. Il l’a dit : « j’ai le pouvoir de donner ma vie et j’ai le pouvoir de la reprendre. » Sa vie, il l’a donné. Il est sur le point de la reprendre.
Chère Maman du Ciel,
L’attente est toujours longue quand on attend un être aimé. Que dire de la longueur de ton attente, à toi qui n’es qu’amour, toi qui aimes Jésus plus que ta propre vie…
Chère Maman du Ciel,
Tout est prêt pour le retour de Jésus. Les apôtres sont réunis avec toi au cénacle. Tes paroles, ta foi, ton exemple, les ont quelque peu rassérénés. Lorsque Jésus reviendra, il trouvera tout en ordre, prêt à le recevoir, prêt à accueillir les fruits de la rédemption.
Chère Maman du Ciel,
Tu es le soutien indéfectible de Jésus. Dans la joie, comme dans la douleur, tu disposes tout pour que le Salut puisse nous atteindre. Tu interviens auprès de Jésus pour qu’il nous accorde sa grâce et tu nous aides à nous ouvrir à son action salvatrice. Comme à Cana, tu pries Jésus pour qu’il fasse éclater sa gloire et tu nous amènes à seconder sa grâce pour qu’elle produise en nous tous ses fruits de Salut.
Chère Maman du Ciel,
Les Evangiles ne nous disent rien de ta rencontre avec Jésus ressuscité au matin de Pâques. Tu ne te joins pas au groupe des saintes femmes, qui se rendent au tombeau de Jésus. Tu n’y cours pas non plus avec Pierre et Jean quand Marie-Madeleine leur dit qu’elle a vu le Seigneur ressuscité. La raison en est simple : tu sais déjà que Jésus s’est levé d’entre les morts. Il est déjà venu te visiter, vivant et glorieux, pour t’annoncer sa victoire.
Chère Maman du Ciel,
Jésus est le meilleur des fils et toi, la meilleure des mères. Était-il possible, envisageable, que Jésus ne vienne pas à toi en premier, au plus tôt, pour mettre fin à ta douleur de Mère ? Tu es celle qui a le plus souffert de sa Passion. Tu es celle qui a le plus souffert avec lui dans sa Passion. Tu es celle qui a le plus souffert à cause de ton pur amour pour lui.
Chère Maman du Ciel,
Jésus avait dit que le troisième jour il ressusciterait. Le troisième jour est à peine consommé. Est-il possible que tes prières si pures, si aimantes, si véhémentes, aient pu hâter le moment de son retour ? Tes prières, tes douleurs offertes, consenties par amour de Dieu et du prochain, ont-elles une puissance telle sur le Coeur de Dieu, qu’elles aient pu devancer l’heure de la résurrection ?
Chère Maman du Ciel,
C’est à ceux qui l’ont suivi jusqu’au bout, que Jésus ressuscité est apparu en premier. Il s’est présenté à Marie-Madeleine, qui l’a suivi jusque sur le Calvaire, la chargeant d’annoncer sa résurrection aux onze. Il fit d’elle l’apôtre des apôtres. Mais plus encore qu’à Marie Madeleine, c’est à toi que devait revenir la primauté de la nouvelle des nouvelles, la résurrection de Jésus, car personne, plus que toi, n’a été unie à sa Passion.
Chère Maman du Ciel,
Te voilà donc en ce matin de Pâques, en ce premier jour de la semaine, ce premier jour de la création nouvelle, le premier jour de ce monde rénové dans le sang rédempteur de ton Fils, de ton Jésus. Comme à ton habitude, mais aujourd’hui avec une intensité accrue par la douleur de l’attente, tu repasses dans ton cœur tous les événements de la vie de Jésus. Tu es plongée dans la parole de Dieu… Tu la médites… Tu la scrutes…. Même abimée en prière, ton attente est tout sauf passive… Tu es le modèle de tous les contemplactifs…
Chère Maman du Ciel,
Voilà que Jésus se tient devant toi, comme plus tard au milieu des apôtres, toutes les portes étant closes… Ton cœur bondit de joie… Il va exploser… Il y a encore un instant, il se serait brisé de douleur sans le soutien de la grâce… A présent, il est près de se rompre tant il est débordant de joie…
Chère Maman du Ciel,
En toi, aucun étonnement, aucune surprise. Pour toi, c’est comme si Jésus revenait, non pas du séjour des morts mais d’un long voyage. Tu ne savais pas quand il rentrerait mais tu l’attendais de pied ferme car il n’y avait nul doute qu’il reviendrait.
Chère Maman du Ciel,
A Marie-Madeleine, Jésus a dit « ne me touches pas, je ne suis pas encore monté vers mon père ». Mais toi, la toute-pure, la nouvelle Eve, sa Mère bien-aimée, dont le cœur a été son paradis sur terre, tu peux l’enlacer sans retenue. En recevant la dépouille de Jésus sur tes genoux le Vendredi-saint, tu n’as pas pu t’épancher. A présent, dans sa chair glorifiée, il peut recevoir tous les témoignages de ton amour.
Chère Maman du Ciel,
En recevant Jésus sur tes genoux le Vendredi-saint, tu aurais voulu baiser ses plaies pour réparer tant d’offenses au Dieu d’amour. A présent, tu peux baiser ses plaies glorieuses, les trophées de son amour victorieux, en action de grâce pour son œuvre de rédemption.
Chère Maman du Ciel,
Que vous êtes-vous dit, Jésus et toi, en ce matin béni entre tous ? Jésus a -il dit plus que « Mère » ? Toi, as-tu dit plus que « Fils » ? L’émotion de vos retrouvailles est si grande, qu’elle se passe de mots. Ils sont en-dessous de ce que le cœur veut et peut exprimer. Sur le chemin du Calvaire, vous n’avez prononcé aucune parole. Un échange de regards et tout était dit. Votre communion, votre union de cœurs étaient si parfaites, que les mots étaient inutiles. Rien n’a changé en ce matin de Pâques. Il n’y a rien à dire. Il n’y a qu’à se laisser porter par l’émotion de ce moment unique entre tous.
Chère Maman du Ciel,
Je veux me retirer sur la pointe des pieds, sans bruit, pour ne pas troubler la beauté, l’harmonie, la douceur, la quiétude sublimes de cet instant d’intimité avec Jésus, qui t’es dû par tout ce que tu as concédé pour son amour et le nôtre.
Chère Maman du Ciel,
Avec toi, j’exulte de joie en Dieu, mon Sauveur. La résurrection de Jésus signifie qu’une vie nouvelle m’est accordée, une vie d’enfant de Dieu car désormais, en lui, par lui, avec lui, je suis fils (fille) de Dieu.
Chère Maman du Ciel,
C’est une grâce si insigne d’être l’enfant chéri de Dieu, une telle élection, une si auguste élévation, qu’elle dépasse ma compréhension. Tant que je ne me tiendrai pas devant la Sainte et indivisible Trinité, je ne pourrai pas réaliser toute l’ampleur du don, qui m’est fait en Jésus. Pour cela, il me faut attendre de la voir face à face. Et, encore, ce don est tellement grand, que l’éternité ne suffira pas pour le réaliser.
Chère Maman du Ciel,
Ne permet pas que cette joie pascale ne dure que ce jour, qu’elle s’estompe et disparaisse une fois retourné à la monotonie du quotidien. Ne permets pas que j’oublie de seconder la rédemption, que Jésus a réalisé à si haut prix, par les œuvres de miséricorde qu’il a rendues indispensables pour compléter mon Salut. Ne permets pas que je mésestime la grâce que Jésus me fait en me donnant de contribuer à sa Passion, de la compléter chaque jour par tout ce que je fais de bien et supporte de pénible pour l’amour de lui.
Chère Maman du Ciel,
Prends chacun de nous par la main. Conduis-nous en Galilée où Jésus nous attend tous. Aide-nous à tenir en mémoire le grand amour, qui a présidé à notre Salut. Fais grandir en nous le désir de lui rendre une part de son amour, d’aller jusqu’au bout du possible pour le rendre présent dans notre monde rénové par sa Passion.
Chère Maman du Ciel,
Que notre vie soit un perpétuel alléluia. Que l’amour indéfectible du Seigneur, uni au tien, nous donne l’audace des saints, confiants que Jésus seconde nos efforts d’évangélisation par les signes qui parlent au cœur des hommes et femmes de notre temps.
Chère Maman du Ciel,
Avec toi, avec tous les Saints, avec tous les Anges, avec toute l’Eglise dans la joie de ce jour, je rends grâce à Dieu, un et trine, pour tant d’amour créateur, rédempteur et sanctificateur. À lui honneur, amour, louange et gloire dans les siècles des siècles. Amen. Alléluia.
Chère Maman du Ciel,
Mon cœur est pauvre car il est pécheur mais il est tout à toi. Garde-le comme ta propriété. Amen, alléluia.
Ton enfant aimant et reconnaissant.
X (signez de votre nom)