Chère Maman du Ciel,
Quel silence à présent… Le corps de Jésus repose dans le sépulcre… La pierre a été roulée… Avec les derniers fidèles, tu regagnes la ville…
Chère Maman du Ciel,
Qui dira ta douleur ? Elle est proportionnée à ton amour pour Jésus, que tu aimes plus que toi-même. Ta douleur dépasse tout ce qu’une simple créature est capable de supporter. Sans le soutien de la grâce, elle t’aurait anéantie.
Chère Maman du Ciel,
A l’Annonciation, Gabriel t’a dit que le Seigneur est avec toi. Il l’a été chaque jour de ta vie et aujourd’hui plus que jamais. S’il ne te soutenait pas de sa force comment survivrais-tu à cette heure ? A l’Annonciation, Gabriel t’a dit que l’Esprit-Saint va te couvrir de son ombre. Il ne l’a pas fait juste le temps de féconder ton sein virginal mais toute ta vie et, plus que jamais, pendant la Passion. Sans son soutien, comment aurais-tu pu rester debout sous la croix ? Où aurais-tu trouvé la force de souffrir par amour, en union avec Jésus, dans l’offrande au Père pour notre Salut.
Chère Maman du Ciel,
Tu as assisté au dépouillement de Jésus sur le Calvaire. Tu as vu les soldats lui arracher sa tunique. Tout lui a été enlevé : santé, honneur, dignité, amitié… On ne lui a rien laissé. Comme pour lui, rien ne t’a été épargné. Il t’a fallu assister à la déchéance physique de ton enfant, à sa détresse morale, à son crucifiement, à son agonie sur la croix… En recevant sa dépouille sur tes genoux, tu as contemplé ses plaies… Quand tu as vu celle de son côté, ta douleur fut si vive, que tu ne parvins plus à la contenir… L’amour de Jésus, l’amour de Dieu, l’amour de ton Fils, vrai Dieu et vrai homme, repoussé, bafoué… Tant d’amour, tant de souffrances consenties par amour méprisés, dénigrés… l’amour de Dieu incompris et traité pour rien…
Chère Maman du Ciel,
Tu aurais voulu panser ses blessures. Tu n’as pu le faire. Tu n’as pas pu accomplir les rites funèbres. Tu aurais voulu rester au sépulcre pour y veiller en attendant la résurrection, que Jésus a maintes fois annoncé. Par charité, il t’a fallu retourner à la ville pour t’occuper de rassembler les apôtres, qui se repentent amèrement d’avoir abandonné Jésus : ils ne se pardonnent pas leur trahison…
Chère Maman du Ciel,
Tu es affligée mais ton cœur est en paix car il est en Dieu. Il est rempli de cette paix, qui vient de Dieu, qu’il est seul à pouvoir donner, cette paix que Jésus ressuscité communiquera aux apôtres quand il leur apparaitra au Cénacle. Tu n’as pas pu faire la toilette funèbre de Jésus, embaumer son corps meurtri. Mais ce n’est pas ce qui t’inquiète car le corps de Jésus n’est pas destiné à la décrépitude du tombeau. Jésus est Dieu. Il est maître de la vie et de la mort. Il est au sépulcre comme dans le lieu de son repos. C’est le septième jour, le sabbat, le jour du repos de Dieu. Comme lors de la première création, Jésus se repose de tout ce qu’il a fait, de toute l’œuvre de Salut qu’il a réalisée. A présent, il est ce grain de blé tombé en terre dont il parlait à ses disciples. Il est mort, pour que de sa mort jaillisse la vie, pour porter beaucoup de fruits de Salut.
Chère Maman du Ciel,
Même si tu es entourée de l’affection des derniers fidèles de Jésus, Marie-Madeleine, Marie d’Alphée, Jean et quelques autres, tous animés des meilleures intentions, ta douleur ne s’adoucit pas car aucun ne se souvient des paroles de Jésus, qui annoncent la résurrection. Tous ont été ébranlés par l’épreuve de la Passion dont ils ne comprennent pas le sens.
Chère Maman du Ciel,
Tu dois affronter à la fois l’incrédulité des derniers fidèles, des apôtres et les doutes que Satan murmure à ton cœur pour te faire vaciller dans la foi. Quelle victoire pour lui s’il avait pu t’amener à douter des paroles de Jésus, de sa victoire annoncée… Satan a tenté Jésus après quarante jours de jeûne au désert alors qu’il avait faim, alors qu’il était vulnérable. Pourquoi t’épargnerait-il ? Pourquoi n’essaierait-il pas de tenter toi au moment de ta plus grande douleur ?
Chère Maman de Ciel,
A présent, tu es seule. Jésus s’en est allé. Il est retourné au Père. Te voilà comme il y a 31 ans quand tu as perdu Jésus à Jérusalem sans qu’il y ait de ta faute. Pendant trois jours, tu l’as cherché dans l’angoisse de ne jamais le retrouver. Tu lui as reproché doucement son escapade. Tu n’as jamais rien demandé pour toi-même, tu ne t’es jamais plainte de rien. Tu aurais traversé n’importe quelle épreuve, du moment que tu pouvais rester aux côtés de Jésus. Aujourd’hui, cette séparation se répète. Celle d’il y a trente et un ans était une préparation à celle de ce jour. Une fois de plus Jésus est parti s’occuper des affaires du Père…
Chère Maman du Ciel,
Tu as prié, tu as veillé dans la foi, l’espérance, l’amour, te répétant les paroles de Jésus pour soutenir ta foi. « Détruisez ce sanctuaire et après trois jours, je le rebâtirai », « j’ai le pouvoir de donner ma vie et j’ai le pouvoir de la reprendre », « le fils de l’homme sera livré aux mains des pécheurs mais après trois jours, il ressuscitera d’entre les morts » … Oui, Jésus a annoncé sa résurrection et Dieu est fidèle à ses promesses. Il a accompli sa promesse d’envoyer le Messie pour nous sauver de la mort éternelle. Il respectera sa promesse de ressusciter d’entre les morts. Il l’a dit, donc ce sera…
Chère Maman du Ciel,
Tu es l’image de l’Eglise qui attend dans la foi le retour du Maître, qui se tient prête à le recevoir. Tu es le modèle des vierges sages de la parabole de Jésus. Ta lampe est allumée et elle brille d’un tel éclat, qu’elle éclaire toute nuit. Tu veilles, tu jeûnes, tu pries, tu attends…
Chère Maman du Ciel,
Pour surmonter ta douleur, tu t’emploies à soulager celle des autres et à les préparer au retour glorieux de Jésus. Tous les apôtres ont fui après l’arrestation de Jésus. Jésus ne leur en tient pas rigueur ; il connait la faiblesse de notre nature. Lui seul devait s’offrir en sacrifice au Père pour les pécheurs. Il ne voulait perdre aucun de ceux que le Père lui a donné. Toi non plus, tu ne leur fais aucun reproche. Jésus pardonne de cœur et toi aussi pour l’amour de lui, pour l’amour d’eux…
Chère Maman du Ciel,
Ce n’est pas un hasard, si le jour de Pâques les apôtres sont tous réunis au cénacle alors que le Jeudi-saint, ils se sont enfuis chacun de son côté. Avec Jean, tu les as rassemblés au lieu de la dernière cène où Jésus leur a témoigné son amour, leur a lavé les pieds, a institué le sacerdoce, l’Eucharistie… Tu as passé cette journée du Samedi-saint à consoler les apôtres affligés, en leur rappelant que Jésus est miséricorde, qu’il pardonne aux cœurs repentants, qu’il est mort pour la vie de chacun d’eux. Une à une, tu leur rappelles les paroles de Jésus sur la résurrection pour les préparer à son retour du séjour des morts.
Chère Maman du Ciel,
Par ton exemple, tu nous enseignes tant de choses. Dans la souffrance, il ne faut pas chercher de consolation auprès des créatures mais en Dieu et en sa parole car il est fidèle à ses promesses. Il ne faut pas se laisser aller à des bavardages aussi inutiles qu’impuissants à nous soulager. Au contraire, ils ne sont bons qu’à augmenter la douleur. Tu nous enseignes que, pour surmonter nos souffrances, il faut s’employer à soulager celle de nos frères, à prier pour eux, le cas échéant leur pardonner comme Jésus nous l’a enseigné et nous en a donné l’exemple, leur rappeler l’amour de Dieu pour eux et les aider à cheminer vers lui.
Chère Maman du Ciel,
Aujourd’hui, plus que jamais, ton exemple nous est précieux. Chaque jour de notre vie est un Samedi-saint car nous avons le sentiment que tout s’écroule autour de nous, que tous nos repères disparaissent, que tout est remis en question jusqu’aux plus élémentaires vérités de la foi.
Chère Maman du Ciel,
Aide-nous à ne pas vaciller dans la foi. Aide-nous à rester fidèles à Jésus, à sa parole, au magistère de l’Église. Aide-nous à croire malgré les scandales à répétition, malgré les doutes que la société et notre propre esprit murmurent à notre cœur. Comment pourrions-nous, nous, pauvres pécheurs, persévérer dans la foi sans ton aide, sans ta prière, sans ton lumineux exemple.
Chère Maman du Ciel,
Au secours ! C’est un cri de détresse que nous te lançons. Viens nous sauver. Nous sommes pécheurs mais nous restons tes enfants. Prie pour nous. Obtiens-nous, une fois de plus, pardon et miséricorde. Obtiens-nous la foi qui sauve et nous aide à traverser les épreuves inévitables en cette vie. Rappelle-nous sans relâche que Jésus est victorieux de la mort et du péché, que par sa victoire l’espérance nous est toujours permise même au-delà du raisonnable.
Chère Maman du Ciel,
Viens nous sauver. Ne tarde pas. Il y va de la gloire de Dieu et de notre Salut.
Chère Maman du Ciel,
Cette prière est l’expression de la plus grande détresse, mais aussi d’une confiance inébranlable en ton amour et ta puissance.
Chère Maman du Ciel,
Merci d’être ! Merci à Jésus de nous avoir confié à toi. Merci à Dieu de nous avoir donné une maman aussi digne de tout notre amour.
Merci ! Merci ! Merci !
Ton enfant aimant, éperdu d’espérance et de reconnaissance.
X (signez de votre nom)