Lettre à saint Joseph pour le 1er mai

Cher saint Joseph,

L’Église va te célébrer ce 1er mai et, encore une fois, ta fête va passer inaperçue au milieu des manifestations syndicales et des harangues des vendeurs de muguet. Les plus pieux n’y penseront même pas : ils seront concentrés sur les cérémonies d’ouverture du mois de Marie.

Cher saint Joseph, je sais que tu ne te formalises pas. Tu t’es toujours fait un honneur et un devoir d’amour de laisser la préséance à Marie dans le cœur des enfants de l’Église comme toi-même tu l’as fait. Aucun sacrifice ne te rebutait quand il s’agissait de protéger Marie, de subvenir à ses besoins, de lui témoigner ton amour et ton attachement.

Cher saint Joseph, en cela tu es un modèle pour chacun d’entre nous. 2000 ans après, ton exemple est toujours aussi édifiant, lumineux, évocateur et riche d’enseignement. C’est pourquoi, en ce jour qui t’est dédié, je veux tout de même passer un peu de temps avec toi, pour te contempler, méditer ton exemple. D’ailleurs, Marie n’est-elle pas la première à dire : « tu me fais plaisir en honorant mon Joseph, mon patriarche, celui à qui je dois tant, celui qui m’a tant aimé et que j’ai aimé de tout mon cœur. Médite ses exemples. Imite-le, lui, que l’Esprit-Saint appelle le juste. »

Cher saint Joseph, Marie n’est pas la seule à nous inciter à recourir à toi. Combien de Saints nous disent, qu’après ton épouse, c’est ta sainteté qui est la plus digne d’être imitée. Si l’Église a voulu placer une image de toi dans chacun de ses sanctuaires, c’est bien parce que ta vie édifie le peuple de Dieu et le fait grandir en sainteté.

Cher saint Joseph, aujourd’hui, c’est le 1er mai, la fête du travail. En ce jour, l’Église te présente à nous comme le patron des travailleurs chrétiens. Si elle le fait, c’est que tu as des choses à nous apprendre sur la valeur du travail, sa place dans l’économie du salut, sur la dignité qu’il nous confère.

Cher saint Joseph, permets-moi de m’étonner que les évangiles ne nous transmettent aucune de tes paroles. Ils n’en rapportent que très peu de Marie pourtant la Mère de Dieu, la Reine des docteurs, la Reine des Apôtres, celle qui a conservé les paroles de Jésus les méditant dans son cœur. Mais de toi, il n’y en a aucune. N’as-tu jamais rien dit ? Avais-tu fait vœu de silence ? Bien-sûr que non puisque tu as éduqué Jésus à devenir le rédempteur. Tu as travaillé avec lui, tu lui as transmis les arcanes de ton métier de charpentier, tu as prié avec lui, tu lui as enseigné les fondements de la foi… Inouï quand on y pense ! Jésus, le Fils de Dieu et Dieu lui-même, la sagesse incarnée, consent à recevoir de toi, un humble charpentier, les premiers enseignements de la foi ?!… Quelle éminente considération il avait pour toi…  Jusqu’à quel sommet de sainteté t’a-t-il élevé …

Cher saint Joseph, nous ne connaissons aucune de tes paroles. Il n’y en a qu’une seule dont nous sommes sûrs que tu l’as dite, c’est « Jésus » le nom que tu as imposé à l’enfant de Marie le jour de sa circoncision, nom révélé par le ciel et indiqué par l’ange.

Cher saint Joseph, nous savons pourtant l’essentiel : tu es un homme de foi et d’action. Tu nous es présenté comme un juste dans le sens chrétien du terme, comme celui qui accomplit en tout point et sans retard la volonté du Seigneur. En fait, ton silence, nous parle davantage que ne le feraient les mots, même les plus choisis, les formules les plus éloquentes. Par ton silence, tu nous montres que tu es un serviteur de l’Évangile, au même titre que Marie, qui se déclare devant Dieu et le monde, l’humble servante du Seigneur. Tu nous fais comprendre que le but de toute ton existence est de servir le Seigneur et le prochain, que servir est un honneur, une élection.

Cher saint Joseph, tu as servi ton Dieu, ton Jésus, dans des circonstances extraordinaires. Tu surmontes tes doutes et reçoit de Dieu, la Vierge Marie comme épouse. Lorsque Marie est enceinte et arrive presque au terme de sa grossesse, tu entreprends le voyage pour Bethléhem ; tu y cherche en vain un abri pour elle qui va donner le jour au Créateur du monde. Tu fuis en Égypte. Tu cherches ton enfant pendant trois jours à Jérusalem. Ta foi a souvent été mise à rude épreuve et tu t’es illustré par ta vertu.

Cher saint Joseph, quand on évoque ton nom, on parle rarement de tout le temps que tu as passé à travailler pour gagner le pain quotidien de ta famille. Jamais aucun artiste n’a pensé à représenter tes mains calleuses, la sueur qui coule de ton front… Pourtant, c’est par ton travail, humble, effacé mais consciencieux, appliqué, fidèle, soigneux que tu as le plus édifié ton fils, ton épouse et ton Dieu.

Tu as passé le plus clair de ta vie d’ouvrier avec Jésus à qui tu as appris le métier de charpentier. Tu as travaillé d’un seul cœur avec lui. Tu étais tourné vers celui qui est le principe et la fin de toutes tes actions. Vos travaux étaient l’occasion d’échanges entre vous sur l’aspect technique des choses mais aussi et surtout sur leur portée spirituelle. Pendant que tu transmettais ton savoir-faire à Jésus, lui t’enseignait à unir chacun de tes gestes, de tes pensées, de tes intentions, à la rédemption qui culminera dans son offrande de lui-même au Père sur le Calvaire. Il t’amenait à faire de chaque coup de rabot, de ciseau, un acte de pur amour pour Dieu et le prochain.

Cher saint Joseph, en te contemplant, je réalise à quel point Jésus a sanctifié le travail pour en faire un moyen de salut. Par toi, je me rend compte que le travail nous fait contribuer à l’œuvre de Dieu, qui nous a faits à son image et nous a soumis sa Création. Nous participons aussi à l’œuvre de Rédemption car Jésus, avant de partir annoncer le Royaume de Dieu, a voulu, pendant trente ans, vivre caché avec Marie et toi à Nazareth, pour nous enseigner la valeur du travail comme moyen de sanctification.

Cher saint Joseph, tu nous enseignes qu’il n’est pas nécessaire d’accomplir de grandes choses pour devenir un saint. Tu nous rappelles que, faites dans l’amour, les plus petites choses deviennent grandes aux yeux de Dieu. Tu nous rappelles que la sainteté est à la portée de chacun d’entre nous. Notre devoir d’état, c’est le moyen que Dieu met à notre disposition pour notre sanctification. C’est même le moyen essentiel pour parvenir au Ciel.

Cher saint Joseph, tu as fait des choses ordinaires de manière extraordinaire. J’aurais bien aimé que nous soient transmis l’un ou l’autre objet que tu as fabriqué. On aurait pu y voir ta compétence, ton amour du travail bien fait, le soin apporté à chaque détail. On aurait pu y lire ton amour de Dieu et du prochain.

Cher saint Joseph, je suis persuadé que s’il s’était trouvé un seul de tes objets parmi des milliers d’autres, on aurait pu le reconnaitre, non pas par sa valeur extérieure mais par sa qualité d’exécution, ta sainteté qu’il révèle au plus haut point.

Cher saint Joseph, plus j’avance dans la contemplation de ton exemple, plus je le médite, plus je me rend compte qu’il nous est plus nécessaire que jamais. Je poursuis donc ma lettre, tout en priant Marie, notre douce maman du Ciel, ton épouse, ainsi que les anges auxquels elle commande, de me donner les mots pour célébrer dignement ton nom et pour que cette lettre contribue à ta gloire et celle de Dieu.

Cher saint Joseph, autour de ta personne tout est silence. Dans ton échoppe de Nazareth, tout respire la paix, le recueillement, l’atmosphère est imprégnée de présence divine. On n’y entend que le bruit de tes outils qui travaillent le bois. Tu ne te laisses distraire par aucun bavardage. Tu es tout à ton travail dont tu fais une prière continuelle.

Cher saint Joseph, au temple de Jérusalem, lors de la présentation de Jésus, tu entendais Siméon prophétiser que Jésus sera en butte à la contradiction et que le Cœur de Marie sera transpercé d’un glaive de douleur. Tu n’as rien dit mais tu en as éprouvé un grand chagrin. Siméon ne s’est pas adressé à toi, signifiant probablement que tu ne seras plus de ce monde quand ces prophéties s’accompliront. Ces paroles de Siméon, tu les as pourtant gardées et méditées dans ton cœur ta vie durant. Chaque jour que Dieu a fait, tu as pensé à l’échéance de la Passion. Tu sentais que tu ne serais plus là pour soutenir Marie dans cette épreuve, pour te tenir avec elle au pied de la croix de Jésus… Chaque jour, ton cœur si doux s’est probablement brisé de douleur à cette pensée. Des mystiques affirment qu’il te fut accordé, comme aux âmes victimes, de ressentir en ton âme les affres de la Passion de Jésus. D’ailleurs, combien de fois en auras-tu parlé avec Marie, elle qui savait que Jésus sera appelé l’homme des douleurs, le serviteur souffrant ? Combien de fois, Jésus aura-t-il évoqué sa Passion avec vous sans vous en dévoiler cependant tous les détails afin de vous épargner, lui qui souffrait de vous voir souffrir.

Cher saint Joseph, tu n’étais plus de ce monde au moment de la Passion mais tu y a participé par la souffrance intérieure que tu as portée pendant tant d’année dans le secret de Nazareth. D’ailleurs, le Vendredi saint, c’est un Joseph qui est intervenu pour accomplir les rites que toi-même, en tant que père, tu aurais dû accomplir si tu avais été là. C’est Joseph d’Arimathie qui fournit à Jésus le linceul et le tombeau, comme toi tu lui as fourni le vêtement et le toit dans son enfance.

Cher saint Joseph, par avance, tu as souffert pour Jésus et avec Jésus. Dans le silence de Nazareth, tu as connu un vrai martyre. Tu as eu ta part de la rédemption par ton travail réalisé pour l’amour de Dieu et dans l’abandon total à sa volonté. Comme chacun d’entre nous, tu avais envisagé une autre vie que celle que tu as eu mais tu n’as rien discuté, rien demandé pour toi si ce n’est la grâce de vivre pour Jésus et Marie. C’est ton travail qui te confère les lettres de la plus haute noblesse tant il imprégné de foi, d’espérance, de charité. Tout ce que tu as fait, tu l’as fait pour plaire à ton Dieu  et tu l’as ajouté à son œuvre de rédemption.

Cher saint Joseph, en te voyant au travail et en contemplant l’excellence de tes œuvres, je pense au psaume 126 qui nous dit : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain ; si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes. » Oui, le Seigneur a secondé et béni toutes tes œuvres, c’est pour cela qu’elles sont si fécondes. Avec toi, nous comprenons, que Dieu nous demande de lui faire une place dans nos vies d’où il pourra œuvrer avec nous et prendre sur lui l’essentiel de la charge qu’il nous faut porter. Pour les voir du point de vue de l’éternité, Il sait les choses mieux que nous. Son plan est toujours meilleur que le nôtre. Avec lui tout fardeau devient léger. Le psaume 126 se poursuit par les paroles : « Dieu comble son bien-aimé quand il dort » signifiant qu’il nous faut nous reposer sur lui qui fait toujours l’essentiel. Et les évangiles nous rapportent que tu as été un bon « dormeur. » En effet, c’est dans tes songes que Dieu s’est adressé à toi, qu’il t’a donné de guider la sainte famille, de la protéger des dangers qui la menaçait.

Cher saint Joseph, aujourd’hui, je te demande de m’aider à devenir aussi bien un bon travailleur qu’un bon dormeur. Obtiens-moi la grâce de mieux estimer la valeur de mon travail, son importance pour mon salut ainsi que celui de mon entourage. Obtiens-moi la grâce de le réaliser dans un esprit de prière, de pénitence mais aussi de joie de pouvoir contribuer, un peu, à glorifier Dieu et à sauver le monde. Obtiens-moi la grâce de ne pas toujours rechercher la facilité mais développe en moi le goût de l’effort, de la persévérance. Accorde-moi d’être comme toi, un héros du quotidien, ignoré mas zélé, un serviteur de Dieu qui ne cherche pas à se distinguer mais juste à faire ce que Dieu attend de lui. Accorde-moi de tenir toute ma place mais rien que ma place, me souvenant toujours que le bien ne fait pas de bruit et le bruit ne fait pas de bien.

Cher saint Joseph, accorde moi aussi d’être comme toi un « dormeur. » Je ne demande pas de pouvoir dormir plus que de raison mais de savoir m’abandonner à Dieu, me reposer sur lui, de faire mon travail sous la mouvance de l’Esprit-Saint, ouvert à ses inspirations. Que je sache aussi m’arrêter pour reprendre mon souffle et consacrer du temps à la prière, au soin de ma famille, de mon entourage.

Cher saint Joseph, obtiens-moi toutes ces grâces ainsi que celles que je ne pense pas à te demander alors qu’elles me sont nécessaires. Je sais, je te demande beaucoup et te donne peu en échange mais ces grâces sont déterminantes pour mon devenir éternel dont je sais que tu as souci. Les obtenir n’est pas inatteignable pour toi puisqu’avec Marie, la Médiatrice de toutes les grâces, à laquelle tu unis toujours ta prière, vous formez la toute-puissance d’intercession.

Cher saint Joseph, pour te plaire, je t’offre mon amour. C’est l’amour d’un pauvre pécheur, capable que de peu mais de bonne volonté. Si cela ne te suffit pas, regarde tout l’amour que j’ai pour Marie, ta chère et tendre épouse, pour Jésus, que tu aimes plus que toi-même. Exauce-moi, ainsi que tous ceux qui aujourd’hui recourent à toi dans leurs soucis de travail, quels qu’ils soient, pour l’amour de Jésus et de Marie que tu as si bien servis.

Cher saint Joseph, merci de tout ! Merci d’être ! Merci pour ton amour ! Merci Jésus ! Merci d’avoir choisi saint Joseph et de l’avoir mené à de tels sommets de sainteté, de lui avoir un donné un cœur de père pour nous.

Cher saint Joseph, qu’avec ton aide, ton intercession et éclairé par ton exemple, tout ce que nous faisons soit toujours réalisé pour la plus grande gloire de Dieu et le salut de toutes les âmes.

Ton enfant aimant.

X

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

O bienheureux Joseph, vous que Dieu a choisi pour porter le nom et la charge d’un père à l’égard de Jésus, vous qu’il a donné comme époux très pur à Marie toujours vierge et comme chef à la Sainte-Famille sur terre, vous que le vicaire du Christ a choisi comme patron et avocat de l’Eglise universelle fondée par Jésus-Christ Lui-même, c’est avec la plus grande confiance possible que j’implore votre secours très puissant pour cette même Eglise qui lutte sur terre.

Protégez, je vous en supplie, d’une sollicitude particulière et de cet amour vraiment paternel dont vous brûlez notre pape François, tous les évêques et prêtres unis au Saint-Siège de Pierre. Soyez le défenseur de tous ceux qui peinent pour sauver les âmes au milieu des angoisses et adversités de cette vie. Soyez le refuge et le secours de tous les chrétiens persécutés pour leur foi en Jésus-Christ.

Acceptez et agréez aussi, très saint Joseph, la donation de moi-même que je vous fais pleinement. Je me voue entièrement à vous pour que vous soyez toujours pour moi un père, un protecteur et un guide sur le chemin du salut.

Obtenez-moi une grande pureté de cœur, un amour ardent de la vie intérieure. Faites que je suive aussi moi-même vos traces et que je dirige toutes mes actions à la plus grande gloire de Dieu en les unissant aux affections du divin Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie.

Priez enfin pour moi afin que je puisse participer à la paix et à la joie dont vous avez joui vous-même autrefois en mourant si saintement. Amen. (Léon XIII)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Cette lettre a été enregitrée ; retrouvez-la sur YouTube :

https://youtu.be/267tmMySuHU?si=DIEHgHaYh58NNFau