20ème station : la mission apostolique

Allez dans le monde entier, William Blake

Méditons

Jésus-Christ est le Verbe de Dieu. Il est non seulement le porteur du message d’amour de Dieu pour les hommes mais aussi le message lui-même : le don suprême de Dieu à l‘humanité toute entière. Il est celui dont elle a un besoin vital même si, dans son aveuglement et son attachement aux choses de ce monde, elle ne s’en rend pas toujours compte. En Jésus, « la voie, la Vérité et la vie » (Jean 14, 6) nous trouvons le seul chemin qui mène au salut, à la vraie joie, au bonheur véritable. Il est le seul qui puisse répondre aux aspirations profondes de l’être humain. Tant dans notre faiblesse humaine que dans notre orgueil, nous cherchons les solutions à nos problèmes chez les faux-prophètes alors que les réponses à toutes nos détresses sont contenues dans un seul nom : Jésus. Ce message d’amour de Dieu doit être annoncé à tout homme.

Marie a connu les premiers balbutiements apostoliques des Apôtres ainsi que les premières persécutions de l’Eglise. Elle a entendu parler du martyr d’Etienne. On lui a rapporté ses paroles de pardon pour ses persécuteurs. Parmi eux se trouvait Saül, aux pieds duquel ont été déposés les vêtements d’Etienne. En pardonnant à Saül, Etienne a permis à la grâce divine d’œuvrer en lui, de changer « son cœur de pierre en cœur de chair » et d’engager le processus de transformation de Saül en Paul, du plus acharné des persécuteur des chrétiens au plus ardent des Apôtres : à deux mille ans distance, la sincérité de ses accents nous touche encore.

Saint Paul, qui témoigne de la puissance de transformation de la grâce, est pour nous l’exemple parfait de tout ce que Jésus peut accomplir par l’intermédiaire de ceux qui se confient à lui et l’illustration du zèle apostolique. Suite à sa conversion sur le chemin de Damas, il a entièrement consacré sa vie au Christ et à l’annonce de l’Evangile jusqu’aux extrémités du monde connu. Rempli de l’Esprit-Saint, Il n’avait jamais peur de proclamer la Bonne Nouvelle à ceux qu’il rencontrait. Rien ne l’arrêtait, pas même les nombreuses difficultés auxquelles, il a été confronté : « Cinq fois, j’ai reçu des Juifs les trente-neuf coups de fouet ; trois fois, j’ai subi la bastonnade ; une fois, j’ai été lapidé ; trois fois, j’ai fait naufrage et je suis resté vingt-quatre heures perdu en mer. Souvent à pied sur les routes, avec les dangers des fleuves, les dangers des bandits, les dangers venant des Juifs, les dangers venant des païens, les dangers de la ville, les dangers du désert, les dangers de la mer, les dangers des faux frères. J’ai connu la fatigue et la peine, souvent les nuits sans sommeil, la faim et la soif, les journées sans manger, le froid et le manque de vêtements, sans compter tout le reste: ma préoccupation quotidienne, le souci de toutes les Eglises. Si quelqu’un faiblit, je partage sa faiblesse ; si quelqu’un vient à tomber, cela me brûle… » (2 Corinthiens 11,22-29).

Les premiers Apôtres n’ont pas attendu des temps favorables pour commencer à évangéliser. L’Esprit-Saint est à peine sur lui, le matin de la Pentecôte, que Pierre s’adresse déjà à la foule, dont une bonne part se convertit et croit en l’Evangile. L’Esprit-Saint fait sortir les Apôtres du cénacle pour les envoyer dans le monde entier porter la Bonne Nouvelle du salut, comme Jésus le leur a demandé juste avant de les quitter, le jour de l’Ascension. Ils ne reculeront devant aucune difficulté, conscients que le Seigneur est avec eux, voyant qu’Il confirme « la parole par les signes qui l’accompagnent » ; ils ne reculeront pas non plus quand l’annonce de l’évangile les mènera (pour onze d’entre eux) jusqu’au martyre.

Par sa prière et son exemple, Marie a soutenu et secondé les Apôtres dans leur mission d’évangélisation. Aujourd’hui encore, par la prière du rosaire, elle nous obtient tous les dons de l’Esprit-Saint grâce auxquels nous trouvons le courage de surmonter, dans la joie et l’espérance, toutes les difficultés qui ne manquent jamais de surgir sur le chemin de l’évangélisation.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

19ème station : Pierre, m’aimes-tu ?

Pierre, m’aimes-tu ?, EL Greco

Méditons

« Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Voilà une question bien embarrassante qui, au premier abord, ne peut que gêner l’Apôtre, un pécheur aux manières un peu frustes et au caractère bien trempé ; une telle question ne peut susciter qu’une réponse approximative, voire aléatoire. Qui peut dire qu’il aime Jésus plus qu’un autre ? Personne, à priori, ne sait dans quelle mesure un autre aime Jésus. Et même, qui dispose des outils adéquats pour mesurer son amour pour Jésus ? Pierre donne la réponse la moins mauvaise possible : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » En d’autres mots, Pierre dit : « Seigneur, tu sais tout. Tu sais que je t’aime de toutes mes forces ; mon amour n’est pas aussi grand que je le voudrais parce que je ne dispose que de forces humaines. Tu sais que mon désir de t’aimer dépasse mes capacités… Je t’ai trahi au moment où tu avais le plus besoin de moi mais tu sais que c’est par faiblesse et que je m’en repends douloureusement.»

La seconde question va plus loin : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu? » En d’autres mots : « M’aimes-tu, tout court ? Quoi qu’il en soit des autres, toi, m’aimes-tu plus que tout ? » Enfin, la troisième question touche Pierre en plein cœur et le bouleverse. Elle résonne dans son cœur comme le chant du coq au petit matin du vendredi-saint. L’insistance de Jésus appuie sur des blessures non encore cicatrisées. Avec Pierre, Jésus applique la même pédagogie qu’avec les enfants d’Israël lorsque, dans le désert, ils mourraient à cause des morsures de serpents (la punition pour leurs péchés). Sur l’ordre de Dieu, Moïse a fait dresser un serpent d’airain ; ceux qui le regardaient, guérissaient de leurs blessures. Jésus amène Pierre à considérer les blessures qu’il s’est faites à l’âme par son triple reniement pour que, par une sincère contrition et le pardon divin, il puisse en guérir. Pierre comprend alors que Jésus veut lui faire revivre en souvenir sa trahison, tout en lui faisant redire sa foi et son amour, pour qu’il sente à quel point il est pardonné.

« Seigneur, toi, tu sais tout ; tu sais bien que je t’aime. » Avec ces mots, a été dit, tout ce qu’il y avait lieu de dire. Et, Jésus n’insistera plus. Pierre est pardonné, ses fautes sont effacées, la miséricorde a fait son œuvre. Jésus ne demande pas que nous vivions au-dessus de notre condition de pauvres pécheurs (ça ne nous est pas possible !) mais que nous l’aimions de toutes nos pauvres forces humaines. Lorsque nous tombons, notre amour pour Lui doit nous entrainer à nous laisser relever par Lui (notamment par le sacrement du pardon).

Non content de liquider le passé, Jésus, par trois fois, confie une mission à Pierre. Non seulement, Il lui pardonne mais en plus, pour le manifester concrètement, il lui confie une mission éminente entre toutes, une mission de bras-droit, d’homme de confiance : « Pais mes agneaux, pais mes brebis. » Jésus lui offre de participer à sa propre tâche de pasteur et de l’imiter jusqu’au bout du don de soi. Le bon berger, disait Jésus, donne sa vie pour ses brebis. Pierre est prévenu que son imitation du Maître ira jusque-là c’est-à-dire jusqu’au don de sa propre vie.

Étendre les mains pour se laisser faire, voilà pour Pierre, le sacrifice de l’âge mûr (ou de la maturité spirituelle) et la réponse ultime à la confiance que le Seigneur a mis en lui. Quand viendra l’heure pour chacun de nous de s’abandonner totalement à Dieu dans la mort, quel plus beau geste pourrions-nous trouver que d’étendre nos mains fatiguées comme pour dire au Seigneur : « Seigneur, tu sais tout, tu vois bien que je t’aime. »

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

18ème station : la primauté de Pierre

La pêche miraculeuse, aquarelle de M. DIENER : les Apôtres peinent à remonter un filet rempli de gros poissons ; sur la berge, Jésus les attend à côté d’un feu de braises.

Méditons

La scène de la pêche miraculeuse est riche en symboles relatifs à l’Eglise et, dans la progression de l’action, on peut même discerner un mode opératoire pour l’annonce de l’Evangile et l’appel à la conversion. En effet, les poissons représentent les âmes, la barque, c’est l’Eglise, le filet, c’est la parole de Dieu, les Apôtres, ce sont les pécheurs, le rivage, c’est la vie éternelle, le feu de braise, c’est la foi, le lac de Tibériade, c’est le monde.

Les Apôtres ont peiné toute la nuit sans prendre aucun poisson. Sur le mandement de Jésus, ils lancent encore une fois leur filet sur la droite de la barque. Cette fois, ils prennent une grande quantité de gros poissons. Jésus est le pécheur d’hommes, les Apôtres sont les bras avec lesquels, Jésus lance le filet de l’Evangile et la fécondité de leur ministère dépend de leur fidélité à transmettre la parole de Dieu. A vouloir travailler selon leurs propres forces, ils s’épuisent pour n’obtenir qu’un résultat décevant. Par contre, en s’appuyant sur la puissance salvifique du Christ ressuscité, tout ce qui semble impossible devient réalisable.

Cette pêche compte 153 gros poissons, pris dans le lac de Tibériade. Le salut doit être annoncé dans toutes les parties du monde et proposé à tous les hommes, de toutes les races. 153 est un chiffre d’universalité car il représente le nombre de variétés de poissons connues dans l’antiquité. Le lac représente le monde ; il est le lieu de la plus fantastique des aventures mais aussi celui de tous les dangers car la tempête peut s’y lever et faire chavirer les pécheurs (nous l’avons vu dans la scène de la tempête où les Apôtres ont failli périr). L’Evangile doit être annoncé à tous les peuples, quelles que soient les circonstances, quels que soient les dangers encourus. Mais que les Apôtres n’aient crainte, le Christ ressuscité est avec eux et il a pouvoir sur tous les éléments contraires.

Le filet de poissons est chargé sur la barque, puis Pierre le porte tout seul à Jésus. La barque représente l’Eglise au sein de laquelle, par le travail conjugué de l’ensemble des Apôtres, sous la conduite de Pierre, les âmes sont accueillies. Parmi les Apôtres, Pierre détient la primauté car c’est sur lui que Jésus a fondé son Eglise. Il lui a remis les clés du royaume des cieux, lui disant devant ses frères : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » (Matthieu 16, 18). Pierre est celui qui marche en tête des Apôtres, chargé de guider le peuple de Dieu vers le rivage éternel (le Royaume des cieux) où il rencontrera Jésus, c’est-à-dire Dieu-même.

Sur le rivage, brule un petit feu de braises avec du poisson et du pain. Le feu c’est la foi, le pain c’est l’Eucharistie, le poisson c’est nous. C’est par l’Eucharistie, célébrée en Eglise, dont Pierre est le fondement, que grandit notre foi. Aussi, la mission de Pierre, le premier des Apôtres, consiste-t-elle à mener les âmes à l’Eucharistie, la porte vers la vie éternelle ou Jésus les attend toutes.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

17ème station : la pêche miraculeuse

La pêche miraculeuse, Konrad Witz

Méditons

Pierre a déjà vu le Ressuscité au moins deux fois (le soir de pâques dans le cénacle avec les dix, et huit jours plus tard avec Thomas.) mais il ne le reconnaît pas. Cependant, il risque le plongeon de la foi (car il s’agit bien de cela !) sur le témoignage de Jean qui, lui, le reconnait dès le premier instant.

Pierre ne réfléchit pas longtemps. Dès qu’il entend Jean dire « c’est le Seigneur », il quitte sa barque et ses compagnons pour aller le retrouver. Ce n’est pas comme lors de la première pêche miraculeuse où il tombe à genoux en disant «éloigne-toi de moi car je suis un homme pêcheur. » Ce n’est pas non plus comme lors dans la tempête où il demande à Jésus « si c’est bien toi, ordonne-moi de venir à toi.» Cette fois, il n’a pas peur. Il n’a pas non plus besoin que Jésus lui confirme que c’est bien Lui. Son amour pour le Seigneur, son désir de le retrouver, d’être avec Lui, malgré les risques, malgré les difficultés, l’emportent sur toute autre considération. Dans la spontanéité de Pierre, nous trouvons une illustration de ce qu’est l’aventure de la foi : le désir d’être avec Jésus qu’on a rencontré dans son âme, sur le témoignage de quelqu’un et qu’on a appris à aimer quoi qu’il en coûte.

Avant de plonger, Pierre passe un vêtement. Nager tout habillé n’est pas chose commode même pour un nageur aguerri car il faut tout de même couvrir une centaine de mètres jusqu’au rivage (symbole de la vie éternelle). Mais pour Pierre, le but n’est pas de nager à son aise mais d’être décent lorsqu’il se trouvera face à Jésus. Le vêtement est le signe d’une transformation intérieure et Pierre enfile son habit comme le catéchumène passe un vêtement blanc à son baptême. En effet, la foi suppose un changement de vie, une conversion du cœur, une attitude qui témoigne de notre appartenance au Christ.

Sur le rivage, Jésus demande qu’on apporte les poissons. Pierre remonte sur la barque. Il prend pour lui la demande du Seigneur. Dans le « vous » Pierre entend ce qui s’adresse à lui, il ne considère pas que ça s’adresse aux autres. Il ne regarde pas les autres faire le travail, mais il se remonte les manches pour obéir au commandement du Seigneur. En cela, Pierre nous donne une grande leçon d’humilité et d’amour de Dieu : il n’attend pas que les autres fassent, et la quantité de travail qu’il réalise n’est pas fonction de celle réalisée par ses compagnons. Il aime Jésus. Aussi fait-il en sorte d’aller au bout de tout ce qu’il est capable d’accomplir, pour l’amour du Seigneur et sans regarder sur ce que font (ou ne font pas) les autres.

Dans le filet qui, malgré l’abondance de la pêche ne se déchire pas, on dénombre 153 gros poissons. Ce nombre est significatif à plusieurs titres. En effet, il représente le nombre de variétés de poissons connues dans l’antiquité ; en cela, il est signe d’universalité. Les Apôtres que Jésus a institués pécheurs d’hommes, doivent porter la Bonne Nouvelle du salut au monde entier. Cette mission, difficile, au cours de laquelle, le filet peut rompre à tout instant, sera toujours couronnée de succès du moment que les Apôtres sont fidèles à accomplir la volonté du Seigneur. Notons, enfin, que le rosaire contient 153 Ave Maria, autant qu’il y a de poissons dans le filet de la pêche miraculeuse : le rosaire est le filet de tout pécheur d’hommes.

Que Marie, Notre-Dame du Rosaire (ou de la pêche miraculeuse !) nous aide à être fidèles à notre baptême en progressant dans la foi. Reine des Apôtres, qu’elle nous soutienne dans le témoignage pour que nous puissions indiquer, nous aussi, «c’est le Seigneur». Vierge Immaculée, qu’elle nous apprenne à garder intact la dignité d’enfants de Dieu. Mère du Bel Amour, qu’elle nous accompagne dans l’aventure de la foi, impatient de retrouver celui qui nous attend sur le rivage de la vie éternelle.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

16ème station : le doute de Thomas

Jésus ressuscité et saint Thomas, détail d’une fresque du XIVème siècle dans l’église supérieure du Sacro Speco à Subiaco

Méditons

Imaginons l’état émotionnel des Apôtres après avoir été visités par le Christ ressuscité, juste après l’avoir touché, avoir mangé avec Lui. Imaginons la joie, l’enthousiasme avec lesquels les dix rapportent toute la scène à Thomas lorsqu’il les rejoint. Leur témoignage, si crédible qu’il puisse être, ne suffit pourtant pas à Thomas pour l’entrainer à croire en la résurrection de Jésus. L’épreuve de la Passion, la mort de Jésus et l’esprit cartésien de Thomas l’amènent à douter de tout ce que ses compagnons peuvent lui raconter avec tant de conviction. En cela, son attitude s’oppose totalement à celle de Jean qui, lui, a cru en ne voyant que le tombeau vide.

Jésus permet que Thomas soit rongé par le doute pendant huit jours, au cours desquels, les dix ne cessent de lui décrire les détails de l’apparition de Jésus afin de l’amener à croire et ramener la paix dans son âme. Cette épreuve, voulue par Jésus, vise un plus grand bien : elle permet que ce disciple, sous l’empire du doute, touche en Jésus les blessures de la chair et guérisse en nous les blessures de l’incrédulité. D’une certaine manière, en effet, l’incrédulité de Thomas nous est plus utile que la foi de Jean qui a cru sans voir. Thomas touche les plaies de Jésus, « met le doigt dans ses plaies et sa main dans le côté de Jésus. » Par ces gestes, Thomas nous délivre de nos doutes sur la résurrection de Jésus et nous conforte dans notre propre foi. L’incrédulité de Thomas nous permet même d’accueillir avec foi la béatitude pascale par excellence : « heureux ceux qui croiront sans avoir vu. » Enfin, elle nous permet d’affirmer, d’une part que Jésus mort sur la croix est vraiment Seigneur et Dieu, d’autre part qu’il a vaincu la mort, qu’il est le maître de la vie.

Thomas ne demande pas simplement à voir ou à toucher les plaies du Christ mais à y enfoncer ses mains, c’est-à-dire à s’assurer au-delà même du moindre soupçon de supercherie, qu’il s’agit bien de Jésus et qu’Il est bien vivant. Suivant sa logique scientifique, Thomas finit par aller plus loin dans la foi que les autres Apôtres : puisque Dieu seul peut vaincre la mort, alors Jésus qui, par sa propre puissance est ressuscité, est nécessairement Dieu. L’incrédulité de Thomas nous donne ainsi un témoignage suprême de la divinité de Jésus. Le Seigneur permet que Thomas doute sans pourtant l’abandonner dans son doute. Et ce disciple en doutant puis en touchant devient le témoin de la vérité de la Résurrection pour toute l’Eglise.

Lorsqu’on doute de quelque chose, on a pris l’habitude de dire : « je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois… » Or, on oublie que Thomas, non seulement a fini par croire mais qu’en plus, il ne s’est pas appesanti sur son doute mais qu’il s’en est servi comme tremplin vers une foi admirable. Thomas ne demandait qu’à croire mais dans son exigence intellectuelle, les faits devaient venir appuyer sa foi. En saint Thomas, nous voyons que science et foi ne sont pas incompatibles et même, que la science, bien loin de desservir la foi, vient l’appuyer.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

15ème station : la réconciliation

Hortus deliciarum, 12ème siècle, Mont Sainte-Odile : création d’Adam – Dieu lui insuffle son esprit

Méditons

Les premiers mots du Christ ressuscité à ses Apôtres sont pour leur apporter paix et consolation. « La paix soit avec vous », leur dit-il. Cette salutation contient tout l’amour de Jésus pour ses Apôtres mais aussi pour l’humanité entière. En effet, les Apôtres, à l’exception de Jean, ont tous trahi Jésus et pourtant, non seulement Il leur pardonne mais Il leur fait le don de la paix intérieure. Jésus nous aime vraiment et son amour se manifeste dans le fait qu’il ne cesse de nous accueillir, de nous pardonner et de nous inonder de sa paix. Comme les Apôtres ont trahi Jésus dans sa Passion, l’humanité ne cesse de trahir Jésus chaque jour par ses nombreux péchés. Pourtant l’amour de Jésus ne se dément jamais et, jamais il ne s’arrête de pardonner aux cœurs repentants.

Dans son amour, Jésus va plus loin encore : Il fait de nos faiblesses, le moyen par lequel, Il nous fait avancer en sainteté. En effet, après leur avoir donné la paix, Jésus souffle sur les Apôtres (comme Dieu a soufflé sur Adam pour lui insuffler la vie), leur conférant le pouvoir de remette les péchés. Il leur délègue un pouvoir immense qui appartient à Dieu seul, celui de pardonner les péchés. L’exercice de ce pouvoir demande beaucoup de discernement, de délicatesse, d’humilité et un grand sens des responsabilités car il convient de décider, au nom de Dieu, quels sont les péchés à remettre et lesquels doivent être maintenus. Or, seul un cœur contrit, conscient de ses propres limites, de ses propres faiblesses, de la douleur qu’induit le péché, est à même d’exercer ce redoutable pouvoir avec justice et miséricorde. On pourrait presque conclure que la trahison des Apôtres et la douleur qu’ils en ont éprouvée, a été une épreuve nécessaire, voire salutaire, permise par Jésus en vue d’un plus grand bien, celui d’user saintement du pouvoir d’absoudre les péchés.

Si Jésus confère aux Apôtres le pouvoir d’absoudre, c’est pour l’utiliser en vue du salut de tout le peuple de Dieu. En effet, les Apôtres sont appelés à remettre les péchés, par le ministère de l’Eglise, aux cœurs repentants et il revient au peuple de Dieu de recourir à leur ministère pour obtenir l’absolution. Le sacrement de pénitence (ou confession) n’est pas une invention de l’Eglise mais le moyen par lequel elle répond à l’injonction de Jésus de remettre les péchés et nous fait participer à sa pâques : le passage de l’esclavage du péché à la liberté des enfants de Dieu.

Par la confession, Jésus nous rend la grâce, efface en nous les péchés commis après le baptême (et une partie des peines éternelles qu’ils ont induits) et nous confère sa paix à la manière dont Il l’a donnée aux Apôtres le soir de pâques. Le saint curé d’Ars passait jusqu’à 17 heures au confessionnal chaque jour et la dernière année de sa vie, on estime à environ 100 000 le nombre de pénitents auxquels il a donné l’absolution dans son pauvre confessionnal. Lui-même a dit un jour : « Tous ceux qui vont au confessionnal ne se convertissent pas, mais on trouve toujours les saints parmi ceux qui se confessent. » Saint Jean-Paul II se confessait tous les jours.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

14ème station : apparition de Jésus au Cénacle

Le Christ apparait toutes portes closes, Maesta

Méditons

Nous voilà au soir de Pâques. Il doit faire nuit noire à présent ; les disciples d’Emmaüs étaient dans l’auberge avec Jésus au soir tombant et il leur a fallu parcourir encore deux heures de marche pour arriver à Jérusalem. Dans la joie d’avoir rencontré le Christ ressuscité, ils doivent avoir couru et être à bout de souffle. Dans leur enthousiasme, ils voudraient raconter aux Apôtres leur extraordinaire rencontre avec Jésus mais ils sont dans un tel état d’exultation qu’ils trébuchent sur les mots, cafouillent et paraissent peut-être même un peu exaltés. Auprès des Apôtres, ils se heurtent à un mur d’incrédulité ; la nuit est profonde, non seulement au-dehors mais aussi dans l’esprit et le cœur des Apôtres. Ils ont été traumatisés par la Passion de Jésus, par la lâcheté qui les a conduit à abandonner le Maître au moment où il avait le plus besoin d’eux (Jésus les avait prévenus : « l’esprit est prompt mais la chair est faible. ») ; par ailleurs, ils doivent se sentir humiliés que de faibles femmes (dont une pécheresse notoire.) aient accompli ce qu’eux auraient dû faire à savoir se tenir aux côtés de Jésus jusque sous la croix. Dans leur vulnérabilité, ils pensent probablement que les deux disciples d’Emmaüs se jouent de leur douleur ; ces-derniers ont beau insister, rien n’y fait, rien ne parvient à ramener la paix et la foi dans leur âme.

Tout d’un coup, Jésus est là, au milieu d’eux. Personne ne L’a vu entrer, pourtant Il est bien là, debout devant eux et leur dit « La paix soit avec vous ». On imagine sans peine, ce qui se passe à ce moment : les Apôtres sont pétrifiés, abasourdis, pris dans l’œil d’un cyclone de surprise et de doute, passant des larmes de remords aux débordements de joie. Ils  ne savent que répondre à la salutation de Jésus. « La paix soit avec vous ». Ces paroles ne se réduisent pas à une simple formule de salutation mais traduisent le don pascal de Jésus à savoir la paix intérieure, fruit du pardon qu’il leur accorde. Les premiers fruits de la Rédemption sont la paix et la joie.

Comme pour les disciples d’Emmaüs, Jésus explique les écritures à ses Apôtres. La première partie des prophéties est réalisée : le Messie est mort et ressuscité le troisième jour, Il se tient là, devant eux, dans son corps glorieux. Il s’agit maintenant d’aborder la seconde partie des prophéties, celle qu’il appartient aux Apôtres de réaliser à savoir « l’annonce de la conversion et du pardon des péchés à toutes les nations ». Pour cela, ils partiront chacun de leur côté après la Pentecôte et annonceront la Bonne Nouvelle du Salut dans le monde entier. Cette fois, ils ne failliront pas et resteront tous fidèles au Christ et, pour onze d’entre eux, jusqu’au martyre.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

13ème station : La fraction du Pain

Les disciples d’Emmaüs, Barth

Méditons

C’est une grâce insigne que Jésus accorde aux disciples d’Emmaüs qui le retiennent auprès d’eux pour qu’Il continue de les enseigner. Les deux pèlerins invitent Jésus à leur table mais c’est Jésus qui les accueille pour son repas eucharistique.

Les pèlerins d’Emmaüs vont assister à une messe célébrée par Jésus-Christ, lui-même. En effet, à chaque messe, le prêtre commence par proclamer la parole de Dieu et la commenter (les lectures et l’homélie) puis il renouvelle les gestes du Seigneur lors de la dernière Cène : il célèbre l’Eucharistie (la fraction du pain). Pendant leur voyage de Jérusalem à Emmaüs, Jésus a expliqué aux pèlerins tout ce qui le concerne dans les Ecritures de l’Ancien Testament et a ouvert leur intelligence à son Evangile, qu’ils entendent maintenant dans la lumière de la résurrection. Puis, dans l’auberge, Il a rompu le pain avec eux. A chaque messe, nous sommes invités, comme les pèlerins d’Emmaüs, à deux tables où Jésus se rend réellement présent : la table de la Parole de Dieu et la table de l’Eucharistie.

Jésus disparait à la fraction du pain et dès cet instant, les disciples d’Emmaüs le reconnaissent avec les yeux de la foi. Jésus leur montre ainsi qu’Il est réellement présent dans le Pain de Vie et que c’est le moyen qu’Il a choisi pour, désormais, se rendre présent à eux, pour répondre à leur prière adente, « Reste avec nous, Seigneur, le jour décline » et accomplir sa promesse d’être avec nous « tous les jours jusqu’à la fin du monde. » En même temps, Jésus qui est infiniment respectueux de notre liberté, nous donne de lui faire l’hommage de notre foi, par laquelle nous lui témoignons à chaque instant, et notre amour, et notre confiance.

Dorénavant, c’est un regard de foi que les pèlerins d’Emmaüs vont devoir poser sur Jésus. Ils ne le verront plus dans son apparence physique mais le reconnaitront sous les espèces du pain et du vin, consacrés lors de chaque messe. Jésus montre par son geste de disparaitre à leurs yeux au moment de la fraction du pain, que dans l’Eucharistie, Il est aussi présent et agissant que s’Il se tenait debout, là, physiquement devant nous. Enfin, Jésus nous montre qu’Il est Celui qui préside à toute Eucharistie et qu’en chaque prêtre, quel qu’il soit, c’est lui qui consacre, qui s’offre et se donne en nourriture pour notre Salut.

A la disparition de Jésus, il ne reste plus sur la table que deux morceaux de pain (celui que Jésus a rompu). Jésus, Dieu vivant, « celui que le ciel et la terre ne peuvent contenir », est présent dans deux simples morceaux de pain. Nous ne pouvons qu’admirer l’extrême humilité de Dieu qui, pour se faire notre compagnon de route, choisit de se faire notre nourriture et de se rendre présent, non dans un met unique, délicat, rare et délicieux mais dans un simple morceau de pain. Nous ne méditerons jamais assez l’insondable mystère de l’humilité de Dieu.

L’humilité nous rend semblables à Dieu et nous donne d’entrer plus avant en communion avec Lui dans l’Eucharistie. Marie a été la seule à le comprendre et c’est pour cela qu’elle a voulu se faire son humble servante. Demandons-lui de nous obtenir un véritable amour pour Jésus-Christ, mort et ressuscité, réellement présent dans le sacrement de son amour.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

12ème station : Un cœur brûlant d’amour

Les disciples d’Emmaüs, Arcabas (détail)

Méditons

Dans le livre du prophète Isaïe, nous lisons : « Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée » (Isaïe 55, 10). C’est ce qu’expérimentent les disciples d’Emmaüs : les mots qui sortent de la bouche de Jésus, le Verbe de Dieu, allument en eux le feu de l’amour divin.

Dans la nature, la pluie et la neige sont au commencement du cycle de la vie. Il en est de même de la Parole de Dieu qui est indispensable à la vie de l’âme. Elle a des effets rapides (c’est ce qui se produit dans le cœur des disciples d’Emmaüs) et d’autres qui ne sont pas forcément immédiats. Après la pluie, la terre est abreuvée, comme on peut l’être après avoir entendu la Parole de Dieu ou une bonne homélie (qui en est le prolongement). En même temps, entre le moment où il pleut, celui qui voit germer la semence et celui qui voit le pain sortant du four, il y a tout un processus qui prend du temps, qui semble invisible, mais qui, néanmoins, se réalise.

Souvent, dès les premières gouttes de pluie, on court se mettre à l’abri pour ne surtout pas se mouiller ; c’est aussi, ce que nous avons tendance à faire quand tombe la pluie de la parole de Dieu ou d’une homélie un peu « décapante. » Or, pour que la pluie de la parole de Dieu puisse relancer le cycle de la vie spirituelle et générer en nous des fruits en abondance, il faut au contraire nous laisser mouiller jusqu’au fond de nous-mêmes.

La pluie peut tomber sur la terre de diverses manières : en pluie fine, en bruine, en rosée mais aussi en averse, en bourrasque et même en orage.  Le but de la Parole de Dieu n’est pas de nous conforter dans nos erreurs mais de nous montrer le chemin qui mène à la Vie éternelle : « ce chemin est étroit et semé d’embuches » (c’est pourquoi, peu cherchent à l’emprunter). Aussi, la Parole de Dieu nous dérange-t-elle souvent. Mais c’est précisément parce qu’elle nous dérange qu’elle peut nous stimuler, nous réveiller, nous féconder.

La Parole de Dieu est appelée à lui revenir. Elle a une efficacité par elle-même mais elle a aussi besoin d’être exposée, expliquée et prêchée. La qualité d’une bonne prédication ne se mesure pas d’abord à la clarté de sa structure, la beauté de ses phrases, la logique de ses arguments, la passion de son auteur (même si cela compte) mais à sa capacité de nous remettre en question. Entre le moment où la Parole est prêchée et le moment où elle revient à Dieu, celle-ci est appelée à contribuer à des transformations. Une homélie est bonne si elle suscite des fruits de sainteté chez ses auditeurs : ainsi la Parole aura « réalisé ce pour quoi Dieu l’a envoyée. »

Jésus, le Verbe incarné, est la pluie qui descend sur terre (en s’incarnant dans le sein de Marie), la féconde (par son ministère de trois années) et ensuite s’en retourne à Dieu (le jour de l’ascension) ; dans les disciples d’Emmaüs, elle n’est pas restée sans effet puisque « leur cœur était tout brulant en eux tandis qu’Il leur parlait sur la route. »

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

11ème station : Une âme de désir

Les disciples d’Emmaüs, Wilhelm Steinhausen

Méditons

Personne ne nous aime autant que Jésus. Cet amour nous dépasse complètement, conscients que nous sommes de n’en rien mériter et même d’en être totalement indignes. Mais, Jésus nous aime pour ce que nous sommes et malgré ce que nous sommes. Son amour pour nous ne se résume pas à de belles paroles mais se traduit en actes ; il a donné sa vie pour nous dans sa Passion, qui est une déclaration d’amour personnelle à chaque être humain, et respecte de manière absolue, notre liberté de répondre ou pas à son amour.

Lorsque les disciples d’Emmaüs arrivent au bout du chemin, Jésus fait semblant de s’éloigner et d’emprunter un autre chemin. Certains pourraient voir dans ce geste une simple attitude de politesse alors que dans sa pédagogie, faite autant de prévenance que de délicatesse, Jésus nous rend attentif à un élément essentiel de notre relation à lui. Si dans son amour incommensurable pour nous, il ne demande qu’à nous combler de sa grâce, qu’à nous aider en toute situation et même (ne craignons pas les mots !) qu’à construire notre bonheur (car Lui seul en a le pouvoir !), Il veut néanmoins que ses dons répondent à un désir préalable de notre part. Nous pouvons tout obtenir de lui mais il nous faut le lui demander.

La prière est à la base de tout : elle nous fait désirer, puis demander à Jésus ce qu’Il veut nous donner. En Lui accordant notre confiance, en Le laissant nous mener là où Il veut, nous avons toujours raison car les grâces qu’Il nous accorde, sont toujours plus grandes, plus salutaires que toutes celles que, dans notre médiocrité, nous pourrions Lui demander. Si les disciples d’Emmaüs n’avaient pas eu la hardiesse de demander au voyageur de rester avec eux, ils n’auraient pas pu accueillir la grâce insigne que Jésus leur fera une fois dans l’auberge : la foi en lui réellement présent dans l’Eucharistie.

Prier, c’est être conscient de trois choses : la première est notre néant de créature totalement dépendante de Dieu et de son amour pour nous ; la seconde est que nous sommes des êtres libres qui, à chaque instant, doivent choisir librement d’accueillir le Règne de Dieu ; la troisième est que Jésus veut que nous lui fassions l’aumône de tout l’amour dont nous sommes capables.

La sainteté est affaire de désir car « on obtient de Dieu autant qu’on en espère » (sainte Thérèse de Lisieux). Les saints ont tous été des âmes de désir. Pour devenir des saints à notre tour, demandons à Marie de creuser en nous le désir de le devenir.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.