17ème station : la pêche miraculeuse

La pêche miraculeuse, Konrad Witz

Méditons

Pierre a déjà vu le Ressuscité au moins deux fois (le soir de pâques dans le cénacle avec les dix, et huit jours plus tard avec Thomas.) mais il ne le reconnaît pas. Cependant, il risque le plongeon de la foi (car il s’agit bien de cela !) sur le témoignage de Jean qui, lui, le reconnait dès le premier instant.

Pierre ne réfléchit pas longtemps. Dès qu’il entend Jean dire « c’est le Seigneur », il quitte sa barque et ses compagnons pour aller le retrouver. Ce n’est pas comme lors de la première pêche miraculeuse où il tombe à genoux en disant «éloigne-toi de moi car je suis un homme pêcheur. » Ce n’est pas non plus comme lors dans la tempête où il demande à Jésus « si c’est bien toi, ordonne-moi de venir à toi.» Cette fois, il n’a pas peur. Il n’a pas non plus besoin que Jésus lui confirme que c’est bien Lui. Son amour pour le Seigneur, son désir de le retrouver, d’être avec Lui, malgré les risques, malgré les difficultés, l’emportent sur toute autre considération. Dans la spontanéité de Pierre, nous trouvons une illustration de ce qu’est l’aventure de la foi : le désir d’être avec Jésus qu’on a rencontré dans son âme, sur le témoignage de quelqu’un et qu’on a appris à aimer quoi qu’il en coûte.

Avant de plonger, Pierre passe un vêtement. Nager tout habillé n’est pas chose commode même pour un nageur aguerri car il faut tout de même couvrir une centaine de mètres jusqu’au rivage (symbole de la vie éternelle). Mais pour Pierre, le but n’est pas de nager à son aise mais d’être décent lorsqu’il se trouvera face à Jésus. Le vêtement est le signe d’une transformation intérieure et Pierre enfile son habit comme le catéchumène passe un vêtement blanc à son baptême. En effet, la foi suppose un changement de vie, une conversion du cœur, une attitude qui témoigne de notre appartenance au Christ.

Sur le rivage, Jésus demande qu’on apporte les poissons. Pierre remonte sur la barque. Il prend pour lui la demande du Seigneur. Dans le « vous » Pierre entend ce qui s’adresse à lui, il ne considère pas que ça s’adresse aux autres. Il ne regarde pas les autres faire le travail, mais il se remonte les manches pour obéir au commandement du Seigneur. En cela, Pierre nous donne une grande leçon d’humilité et d’amour de Dieu : il n’attend pas que les autres fassent, et la quantité de travail qu’il réalise n’est pas fonction de celle réalisée par ses compagnons. Il aime Jésus. Aussi fait-il en sorte d’aller au bout de tout ce qu’il est capable d’accomplir, pour l’amour du Seigneur et sans regarder sur ce que font (ou ne font pas) les autres.

Dans le filet qui, malgré l’abondance de la pêche ne se déchire pas, on dénombre 153 gros poissons. Ce nombre est significatif à plusieurs titres. En effet, il représente le nombre de variétés de poissons connues dans l’antiquité ; en cela, il est signe d’universalité. Les Apôtres que Jésus a institués pécheurs d’hommes, doivent porter la Bonne Nouvelle du salut au monde entier. Cette mission, difficile, au cours de laquelle, le filet peut rompre à tout instant, sera toujours couronnée de succès du moment que les Apôtres sont fidèles à accomplir la volonté du Seigneur. Notons, enfin, que le rosaire contient 153 Ave Maria, autant qu’il y a de poissons dans le filet de la pêche miraculeuse : le rosaire est le filet de tout pécheur d’hommes.

Que Marie, Notre-Dame du Rosaire (ou de la pêche miraculeuse !) nous aide à être fidèles à notre baptême en progressant dans la foi. Reine des Apôtres, qu’elle nous soutienne dans le témoignage pour que nous puissions indiquer, nous aussi, «c’est le Seigneur». Vierge Immaculée, qu’elle nous apprenne à garder intact la dignité d’enfants de Dieu. Mère du Bel Amour, qu’elle nous accompagne dans l’aventure de la foi, impatient de retrouver celui qui nous attend sur le rivage de la vie éternelle.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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