Méditons
Le jour de l’Annonciation, l’archange Gabriel dit à Marie : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un Fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et Il sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu, Lui-même, Lui donnera le trône de David son Père et son règne n’aura pas de fin ». A Pilate, Jésus répondra : « Tu l’as dit, je suis roi mais mon royaume n’est pas de ce monde ». Jésus est roi et Marie, sa reine. Le règne de Jésus ne connait pas de fin ; aussi le règne de Marie n’en connait-il pas non plus. Marie règne partout où règne Jésus, c’est-à-dire sur l’univers entier.
Nous aimerions parvenir à imaginer ce qu’ont pu être l’Assomption et le couronnement de Marie dans le ciel et nous nous aidons, pour cela, des nombreuses représentations qui tentent d’en donner un aperçu. Nous abandonnons finalement très vite car, s’agissant de « l’autre monde » nos représentations ne peuvent être que réductrices et décevantes. Bernadette disait qu’il faudrait le langage des anges pour décrire la gloire de Marie : « elle est un être de lumière et cette lumière ne l’entoure pas mais semble plutôt venir d’elle, comme si elle en était la source ». Souvenons-nous de la patience qu’il a fallu au sculpteur de la statue de la grotte ; tout le monde l’applaudissait pour son chef-d’œuvre et Bernadette ne cessait de lui dire, déçue, « ce n’est pas elle » ; mais, comment traduire la gloire de Marie !?
La gloire n’a rien à voir avec la gloriole : elle est le degré de félicité et d’union à Dieu. En raison de son adhésion sans réserve à Jésus en sa vie terrestre, Marie est comblée, à présent, d’une gloire sans réserve dans le royaume de son Fils. Tous les Saints du ciel jouissent d’une gloire qui les comble entièrement, d’une félicité sans commune mesure (rappelons-nous les paroles de Jésus : « Amen, je vous le dis : parmi les hommes il n’en a pas existé de plus grand que Jean-Baptiste et cependant le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui ») ; cette gloire est, cependant, inégale car fonction des mérites de chacun… Marie se trouve au sommet de la gloire : elle est celle qui, selon les mots même de la parabole des invités à la noce, a choisi la dernière place (en cette vie) et à qui le maître du repas a dit d’avancer et de s’installer à sa droite (dans l’autre vie). En fait, c’est elle qui nous donne les mots les plus justes pour parler d’elle : « Le Seigneur s’est penché sur son humble servante ; voici que désormais toutes les générations me diront bienheureuse » (magnificat).
Nous sommes destinés à partager la gloire de Marie, dans le royaume de Jésus. En elle se trouve couronnée toute vie chrétienne réussie, y compris la nôtre, si nous le voulons bien. L’Eglise applique à Marie les paroles extraites du livre de Judith : « Tu es la gloire de Jérusalem. Tu es la joie d’Israël. Tu es la grande fierté de notre peuple. ». Reprenons-les en union avec l’Eglise tout entière et pour conclure ce mois de mai, prions Marie de nous donner l’espérance de la rejoindre.
NB : Saint Thomas de Canterbury (1117-1170) priait chaque jour 7 Ave en l’honneur des sept allégresses terrestres de Marie (Annonciation, Visitation, Nativité, Adoration des Mages, Recouvrement de Jésus au Temple, Résurrection et Assomption). Un jour la bienheureuse Vierge Marie lui apparut et lui dit : « Thomas, tes prières me sont très agréables mais commémore dorénavant aussi mes sept allégresses célestes par 7 Ave Maria. Celui qui commémorera mes allégresses terrestres et célestes, sera consolé et je lui communiquerai la joie en cette vie ; à l’heure de sa mort, je le présenterai à mon très cher Fils ». La bienheureuse Vierge Marie énonça alors ses sept allégresses célestes. « Je me réjouis de ce que, après la très sainte Trinité, je reçois les honneurs les plus éminents, au-dessus de toute créature ; de ce que je surpasse de beaucoup tous les rangs des anges et des Saints par l’auréole de ma très pure virginité ; de ce que la grande lumière de ma gloire éclaire comme un soleil toute la cour céleste ; de ce que tous les habitants du Ciel m’honorent et me vénèrent comme Mère de Dieu ; de ce que j’ai le pouvoir d’obtenir de mon Fils tout ce que je veux ; de ce que, après avoir obtenu sur la terre une immense grâce, une grande gloire a été préparée au ciel à mes serviteurs par mon Fils ; de ce que ma gloire s’augmente jusqu’à la fin du monde d’un éclat nouveau pour de là durer pendant toute l’éternité. »
Prions
1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)
O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.
Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple qui ne savoure pas les tristesses, un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion, un cœur fidèle et généreux qui n’oublie aucun bienfait et ne tienne rancune d’aucun mal. Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s’effacer dans un autre cœur devant votre divin Fils, un cœur grand et indomptable qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse, un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel. Amen. (Léonce de Grandmaison)
Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.
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