16ème station : le doute de Thomas

Jésus ressuscité et saint Thomas, détail d’une fresque du XIVème siècle dans l’église supérieure du Sacro Speco à Subiaco

Méditons

Imaginons l’état émotionnel des Apôtres après avoir été visités par le Christ ressuscité, juste après l’avoir touché, avoir mangé avec Lui. Imaginons la joie, l’enthousiasme avec lesquels les dix rapportent toute la scène à Thomas lorsqu’il les rejoint. Leur témoignage, si crédible qu’il puisse être, ne suffit pourtant pas à Thomas pour l’entrainer à croire en la résurrection de Jésus. L’épreuve de la Passion, la mort de Jésus et l’esprit cartésien de Thomas l’amènent à douter de tout ce que ses compagnons peuvent lui raconter avec tant de conviction. En cela, son attitude s’oppose totalement à celle de Jean qui, lui, a cru en ne voyant que le tombeau vide.

Jésus permet que Thomas soit rongé par le doute pendant huit jours, au cours desquels, les dix ne cessent de lui décrire les détails de l’apparition de Jésus afin de l’amener à croire et ramener la paix dans son âme. Cette épreuve, voulue par Jésus, vise un plus grand bien : elle permet que ce disciple, sous l’empire du doute, touche en Jésus les blessures de la chair et guérisse en nous les blessures de l’incrédulité. D’une certaine manière, en effet, l’incrédulité de Thomas nous est plus utile que la foi de Jean qui a cru sans voir. Thomas touche les plaies de Jésus, « met le doigt dans ses plaies et sa main dans le côté de Jésus. » Par ces gestes, Thomas nous délivre de nos doutes sur la résurrection de Jésus et nous conforte dans notre propre foi. L’incrédulité de Thomas nous permet même d’accueillir avec foi la béatitude pascale par excellence : « heureux ceux qui croiront sans avoir vu. » Enfin, elle nous permet d’affirmer, d’une part que Jésus mort sur la croix est vraiment Seigneur et Dieu, d’autre part qu’il a vaincu la mort, qu’il est le maître de la vie.

Thomas ne demande pas simplement à voir ou à toucher les plaies du Christ mais à y enfoncer ses mains, c’est-à-dire à s’assurer au-delà même du moindre soupçon de supercherie, qu’il s’agit bien de Jésus et qu’Il est bien vivant. Suivant sa logique scientifique, Thomas finit par aller plus loin dans la foi que les autres Apôtres : puisque Dieu seul peut vaincre la mort, alors Jésus qui, par sa propre puissance est ressuscité, est nécessairement Dieu. L’incrédulité de Thomas nous donne ainsi un témoignage suprême de la divinité de Jésus. Le Seigneur permet que Thomas doute sans pourtant l’abandonner dans son doute. Et ce disciple en doutant puis en touchant devient le témoin de la vérité de la Résurrection pour toute l’Eglise.

Lorsqu’on doute de quelque chose, on a pris l’habitude de dire : « je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois… » Or, on oublie que Thomas, non seulement a fini par croire mais qu’en plus, il ne s’est pas appesanti sur son doute mais qu’il s’en est servi comme tremplin vers une foi admirable. Thomas ne demandait qu’à croire mais dans son exigence intellectuelle, les faits devaient venir appuyer sa foi. En saint Thomas, nous voyons que science et foi ne sont pas incompatibles et même, que la science, bien loin de desservir la foi, vient l’appuyer.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Laisser un commentaire