Noli me tangere (Ne me touche pas), Fra Angelico
Méditons
On trouve bien des similitudes entre le cantique des cantiques et la scène de la rencontre de Jésus avec Marie-Madeleine. En effet, dans le cantique des cantiques, la bien-aimée cherche dans la nuit « celui que son cœur aime » et elle ne le trouve pas ; Marie-Madeleine se rend au tombeau de Jésus de bon matin, alors qu’il fait encore sombre et constate la disparition de son corps. Plus loin, dans le cantique des cantiques la bien-aimée rencontre des gardes car elle est errante dans la ville à la recherche de l’être aimé et elle leur dit : « N’avez-vous pas vu celui que mon cœur aime ? » Marie-Madeleine rencontre les anges qui gardent le tombeau vide et elle leur dit : « Ne savez-vous pas où on a mis mon Seigneur ? » Dans le Cantique des cantiques, aussitôt après avoir dépassé les gardes, la « bien-aimée » rencontre « celui que son cœur aime » et elle l’étreint parce qu’elle est transportée de joie de retrouver celui qu’elle croyait avoir perdu ; dans l’évangile, aussitôt après avoir reçu des anges une réponse, Marie-Madeleine se retourne et voit « Celui que son cœur aime. » Aussitôt, elle se jette à ses pieds pour les étreindre et dit : « rabbouni » : dans ce cri, il y a tout son cœur.
Marie-Madeleine, la « ressuscitée » à la grâce est la première à contempler la grâce ressuscitée. Si, d’abord, elle ne reconnaît pas Jésus, alors qu’Il est toute sa vie, c’est que Jésus n’est plus le même qu’avant sa Passion ; pour le reconnaitre, les yeux de son corps mortel ne suffisent plus. Jésus est à présent transfiguré par sa Résurrection ; pour le reconnaître, il faut que les yeux de son cœur s’ouvrent par le don de la foi. C’est ce qui se produit lorsque Jésus l’appelle par son nom à la manière du bon pasteur qui connait chacune de ses brebis : « Marie. » A cet instant, tout devient limpide : c’est vraiment Jésus. Il n’est plus de ce monde mais bel et bien vivant.
Jésus demande à Marie-Madeleine de cesser de le toucher. En effet, plus rien ne peut être comme avant la Résurrection ; même l’amour de Marie-Madeleine pour Jésus doit évoluer, se purifier des sensibleries humaines et se configurer aux dimensions de l’éternité. La résurrection de Jésus n’a pas pour conséquence qu’on reprend toutes choses là où on les a laissées avant la Passion mais au contraire qu’on débute une vie toute nouvelle. Ce n’est pas à Marie-Madeleine de retenir Jésus dans ce monde mais à Jésus de la prendre avec Lui auprès du Père vers Lequel Il s’apprête à retourner et où Il va lui préparer une place. Désormais, Marie-Madeleine est appelée à vivre avec son Jésus une relation d’amour bien plus profonde que celle qu’elle a connue jusqu’à présent car elle vivra dorénavant dans le sein du Père qui est l’amour même. Telle est la sainteté à laquelle Marie-Madeleine est désormais appelée : vivre en ce monde en ayant déjà le cœur au plus profond du Cœur de Dieu.
« Va dire à mes frères… » Conclut Jésus, nous invitant à la même sainteté que Marie-Madeleine : être du monde sans être de ce monde, mettre toute notre espérance en Jésus vivant auprès du Père où il nous attend.
Prions
1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)
O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ; viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, tu nous procures le repos, dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)
Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.