Un signe grandiose

Contemplons

Vierge en gloire, église Saint-Louis-en-ville, Strasbourg

Méditons

Lorsque saint Jean l’Evangéliste compose le livre de l’Apocalypse, l’Eglise fait face à la persécution de Domitien. Saint Jean, lui-même, se trouve prisonnier sur l’île de Patmos dans la mer Egée où les Romains déportent leurs prisonniers et les tuent à la tâche dans les mines de fer. Un travail, des conditions de vie si pénibles qu’elles amènent les prisonniers à envier les morts, qu’ils ne tardent d’ailleurs pas à rejoindre.

C’est dans ce contexte de persécution que saint Jean rédige le dernier livre de la Bible, appelé « L’Apocalypse » ou « Révélation » afin de soutenir l’espérance de ceux qui souffrent en raison de leur appartenance au Christ, et les assurer que la victoire finale sur le mal appartient à l’Agneau sans tache dont le règne inaugurera une ère nouvelle de justice et de paix.

Dans le chapitre 12, saint Jean présente la figure d’une femme vêtue du soleil qui crie dans les douleurs de l’enfantement. Cette femme majestueuse est une allégorie de l’Eglise en butte à la persécution qui dans la douleur enfante les croyants à la vie divine. Saint Jean traduit par une image ce que Tertullien exprimera plus tard dans une sentence bien connue : « le sang des martyrs est semence de chrétiens. » Dans le même ordre d’idée, le pape saint Paul VI répond un jour à un journaliste qui lui demande « comment se porte l’Eglise » : « elle souffre donc elle va bien ! »

En cette femme en butte à la persécution, l’Eglise s’est toujours reconnue elle-même en même temps qu’elle y a vu Marie, la Mère de Dieu, dans la conviction que c’est par elle que viendra sa victoire finale. En effet, Marie est la Mère et la figure de l’Eglise, son expression idéale et l’image de ce qu’elle sera une fois que la Rédemption aura été pleinement consommée. Par ailleurs, Marie est la femme dont il est dit dans le livre de la Genèse : « elle t’écrasera la tête et tu la mordras au talon » (Genèse 3, 15).

« Marie est la raison de toute mon espérance » nous dit le grand saint Bernard. En effet, en Marie, pleinement rachetée, élevée corps et âme au Ciel, à la droite de la Très Sainte Trinité, l’Eglise contemple déjà sa victoire finale qui lui est promise par le Christ lui-même : « les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mathieu 16, 18).

Dans le contexte actuel où tout nous invite au découragement, levons les yeux vers le Ciel d’où nous vient le Salut et contemplons ce signe grandiose qui nous est donné comme la garantie du triomphe final de l’Eglise que Marie confirme elle-même le 13 juillet 1917 à Fatima : « à la fin mon Cœur immaculé triomphera. »

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

« Ô Immaculée, reine du ciel et de la terre, refuge des pécheurs et notre mère tout amour, à qui Dieu voulut confier tout l’ordre de la miséricorde, moi…, indigne pécheur, je me prosterne à vos pieds et vous implore humblement : daignez me prendre tout entier et totalement, comme votre chose et votre propriété, et faire tout ce que vous voulez de moi, de toutes les facultés de mon âme et de mon corps, de toute ma vie, de ma mort et de mon éternité. Si tel est votre bon plaisir, disposez aussi de moi, tout entier et totalement dans cette œuvre où doit s’accomplir ce qui a été dit de vous : « Celle-ci t’écrasera la tête » et « Vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier » de telle sorte que je sois dans votre main immaculée et toute miséricordieuse un instrument qui puisse vous servir à éveiller dans tant d’âmes égarées et tièdes la joie de vous connaître, à augmenter sans limite votre gloire et ainsi à étendre le plus possible le règne d’infinie douceur du très saint Cœur de Jésus. En effet, là où vous entrez, vous obtenez la grâce de la conversion et de la sanctification, puisque c’est par vos mains que du Cœur très sacré de Jésus toutes les grâces parviennent jusqu’à nous. Amen. » (Saint Maximilien Kolbe, 16 octobre 1917).

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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