La lutte intérieure

Méditons

« Marie demeura chez Elisabeth pendant trois mois, puis elle s’en retourna chez elle » (Luc 1, 56) nous dit l’Evangile. Si Joseph a accompagné et protégé Marie à l’aller, il est certainement revenu chez Zacharie et Elisabeth pour la ramener à Nazareth. Entre trois et quatre mois se sont écoulés depuis l’événement de l’Annonciation et la grossesse de Marie commence à être visible. C’est très certainement au retour d’Ein Kerem que Joseph questionne Marie et qu’elle lui révèle les paroles de l’archange Gabriel à l’Annonciation. Non que Marie ait voulu caché sa grossesse à Joseph tant que c’était possible de peur qu’il ne l’accable (n’oublions pas que nous avons à faire à deux justes !) mais parce qu’elle s’est faite l’humble servante du Seigneur, elle laisse à Dieu seul, le soin de révéler à Joseph le mystère de l’Incarnation quand et comme Il veut.

On imagine aisément la tempête qui fait rage dans le cœur de Joseph et la douleur de Marie de devoir infliger une si grande peine à son fiancé qui ne la mérite pas. Comment lui, Joseph, le charpentier de Nazareth, plus habitué à appréhender les problèmes par leur côté pratique ou technique, peut-il imaginer qu’un enfant puisse naître de l’opération du Saint-Esprit ? Comment peut-il imaginer que le Fils de Dieu Lui-même veuille naître et grandir dans son foyer plutôt que dans la demeure d’un prêtre pieux et zélé ? Satan suggère à son esprit des sentiments de basse trahison. En même temps, il connait Marie et sait qu’elle n’est capable d’aucune forfaiture : pendant toute la période des fiançailles et déjà bien avant (probablement !) il a pu se rendre compte de l’éminence de sa vertu, de toute l’étendue de sa pureté.

Cette lutte intérieure que de pieux auteurs appellent « la passion de Joseph », est d’autant plus intense qu’il est un homme juste et religieux, qu’il ne veut rien faire qui soit contraire tant aux préceptes de la loi qu’à la justice, le fondement même de la charité. Son cœur, sa raison, sa connaissance des prophéties sur le Messie, le récit de Zacharie sur les événements autour de la naissance de Jean-Baptiste, la totale crédibilité de sa fiancée, l’amènent à croire progressivement ce que Marie lui a dit du mystère de sa maternité. Mais alors un autre combat se déclenche dans son âme : si Marie est l’élue, si elle porte en elle le Fils de Dieu lui-même, alors il n’est plus digne de s’en approcher, qui plus est d’être son époux. De là, son idée de ne pas diffamer Marie et de rompre secrètement avec elle. En agissant ainsi, Joseph satisferait aux préceptes de la loi tout en prenant sur lui tous les torts. Ainsi, il sauverait Marie de la lapidation à laquelle les apparences la condamneraient injustement.

L’intensité de ce combat intérieur nous révèle toute l’éminence de la sainteté de Joseph mais aussi tout l’amour qu’il nourrit à l’égard de Dieu et de Marie. Sa dignité se trouve résumée en un mot qui, à lui tout seul, vaut tous les procès de canonisation : « c’était un juste » (Mathieu 1, 19) !

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

O bienheureux Joseph, vous que Dieu a choisi pour porter le nom et la charge d’un père à l’égard de Jésus, vous qu’il a donné comme époux très pur à Marie toujours vierge et comme chef à la Sainte-Famille sur terre, vous que le vicaire du Christ a choisi comme patron et avocat de l’Eglise universelle fondée par Jésus-Christ Lui-même, c’est avec la plus grande confiance possible que j’implore votre secours très puissant pour cette même Eglise qui lutte sur terre.

Protégez, je vous en supplie, d’une sollicitude particulière et de cet amour vraiment paternel dont vous brûlez notre pape François, tous les évêques et prêtres unis au Saint-Siège de Pierre. Soyez le défenseur de tous ceux qui peinent pour sauver les âmes au milieu des angoisses et adversités de cette vie. Soyez le refuge et le secours de tous les chrétiens persécutés pour leur foi en Jésus-Christ.

Acceptez et agréez aussi, très saint Joseph, la donation de moi-même que je vous fais pleinement. Je me voue entièrement à vous pour que vous soyez toujours pour moi un père, un protecteur et un guide sur le chemin du salut.

Obtenez-moi une grande pureté de cœur, un amour ardent de la vie intérieure. Faites que je suive aussi moi-même vos traces et que je dirige toutes mes actions à la plus grande gloire de Dieu en les unissant aux affections du divin Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie.

Priez enfin pour moi afin que je puisse participer à la paix et à la joie dont vous avez joui vous-même autrefois en mourant si saintement. Amen. (Léon XIII)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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