JUDAS

Contemplons

Ecoutons

Alors, en voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait livré, fut pris de remords ; il rendit les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens. Il leur dit : « J’ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Que nous importe ? Cela te regarde ! » Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre. (Matthieu 27, 03-05)

Méditons

Après avoir livré Jésus par un baiser, Judas s’enfuit, errant et fugitif, sans pou­voir étouffer les cris de sa conscience qui l’accuse du plus horrible des sacrilèges. Pris de remords, il voudrait pouvoir tout annuler et remonter le temps. Pour cela, il va rendre l’argent, pensant, espérant, que cela suffira à libérer Jésus. Il se trompe. Les grands prêtres et lui n’avaient pas les mêmes raisons de traduire Jésus devant le Sanhédrin et lui-même n’était que l’instrument de leur politique. Ses remords de conscience, les trente pièces d’argent ne leur importent pas ; ce qu’ils veulent, c’est la mort de Jésus et à n’importe quel prix. Judas, qui a livré celui qui l’a toujours appelé « mon ami » à des canailles ivres de haine, apprend à ses dépens qu’on ne pactise pas avec des loups déguisés en agneaux.

Judas a livré Jésus pour 30 pièces d’argent. C’est une somme dérisoire en considération de ce qu’il représente pour toutes les parties. Pour les juifs, il est un blasphémateur et une menace car, en Jésus, tout les accuse. De nombreuses fois, ils ont voulu l’arrêter et n’y sont pas parvenus. Ils étaient prêts à exploiter la moindre opportunité pour arriver à leurs fins. Les grands prêtres sont si pleins de haine, qu’ils sont prêts à tout pour se débarrasser de Jésus et auraient donné davantage que cette maigre somme. Il y a trois jours, Marie-Madeleine a versé sur les pieds de Jésus un parfum d’une valeur de 300 deniers soit dix fois plus que la somme pour laquelle Judas l’a livré. Judas a bien fait remarquer alors qu’on aurait mieux fait de vendre ce parfum pour en distribuer l’argent aux pauvres. Mais comme le souligne saint Jean, Judas a dit cela, « non parce qu’il se souciait des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et qu’ayant la bourse, il dérobait ce qu’on y mettait » (Jean 12,6).

Aussi, comment se fait-il que Judas, un voleur, ait livré Jésus pour seulement 30 pièces d’argent, une somme dérisoire ? D’aucuns pensent que Judas voulait mettre Jésus dans une situation dans laquelle, il aurait été obligé de manifester sa puissance, ce qui aurait amené les grands prêtres à le reconnaitre comme le Messie et à se ranger derrière lui contre l’ennemi romain. Judas aurait alors été celui qui a permis à Jésus d’accéder au pouvoir, qui lui en aurait été redevable ; en reconnaissance, il lui aurait conféré une très haute fonction, bien lucrative. Dans le plan de Judas, les trente pièces d’argent n’étaient qu’un acompte sur un beau pactole à venir…

En ce soir de jeudi-saint, tous les apôtres ont trahi Jésus. Mais les Evangélistes mettent une lumière particulière sur trois d’entre eux. En fuyant, Jean a cédé à l’instinct de survie. Et, comme un enfant qui cherche sa mère, quand il a fait une bêtise, il s’est réfugié chez Marie. Marie l’a recueilli, l’a consolé, lui a rappelé les paroles de Jésus sur sa Passion et la résurrection qui s’ensuivra, lui a communiqué la force de la mener, elle, jusque sur le chemin du calvaire où ils rencontreront Jésus et sur le Calvaire où ils se tiendront côte à côte. Comme tous les apôtres, Judas savait où se trouvait Marie ; il aurait aussi pu aller la trouver. Comme Jean, elle l’aurait accueilli et l’aurait assuré du pardon de Jésus. Mais il ne l’a pas fait.

Pierre a renié Jésus et s’en est douloureusement repenti : il a « pleuré amèrement son péché. » Mais ça non plus, Judas ne l’a pas fait. Il n’a pas pleuré mais est allé se pendre. Son crime est tellement grand qu’il le pense impossible à pardonner. Comment peut-on avoir vécu trois ans dans l‘intimité immédiate de Jésus et douter de son pardon ? Avait-il compris la parabole du fils prodigue, de la brebis perdue ?

Aussi, quand parvient à ses oreilles la sentence de mort de Jésus, Judas se livre au plus terrible des désespoirs et se pend. Quels mots pourront décrire la douleur intense et profonde de Jésus, lorsqu’il voit Judas se précipiter vers sa perte éternelle, cette âme qui avait passé tant de jours à l’école de son amour, recueilli sa doctrine, et si souvent entendu tomber de ses lèvres le pardon des plus grands péchés…

Prions

Une dizaine du chapelet (1 Notre Père, 10 Je vous salue Marie, 1 Gloire au Père)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Père Eternel, par le Cœur Immaculé de Marie et le Cœur Sacré de Jésus, nous vous offrons 33 000 fois avec tous les Anges et tous les Saints,

le Corps, le Sang, l’Ame, la Divinité, la Sainte-Face, l’amour eucharistique, toutes les blessures, larmes, souffrances de votre très cher Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ que nous aimons tant,

en union avec les douleurs, les larmes, l’amour de la Très-Sainte-Vierge Marie,

les mérites de tous les anges et de tous les saints,

de toutes les saintes Messes et Communions passées, présentes, futures,

les saints rosaires et autres prières,

et dans les Plaies de Jésus-Christ notre propre néant avec Lui, en Lui et par Lui,

pour la conversion des pauvres pécheurs, en réparation des péchés du monde entier, pour la sainte Eglise catholique, le Saint-Père, les cardinaux, les évêques, les prêtres, les consacrés, les pauvres âmes du purgatoire, les malades, les agonisants et toutes les personnes qui nous ont été recommandées. Amen.

Saint Joseph, Père nourricier de Notre-Seigneur Jésus-Christ et chaste époux de la Vierge Marie, Mère de Dieu, priez pour nous et pour tous les besoins de la sainte Eglise catholique.

Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts, reposent en paix. Amen.

Les reliques de la Passion du Christ

Reliquaire contenant un clou du crucifiement, conservé dans la cathédrale de Bamberg en Allemagne

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