« C’est la miséricorde que je veux »

Contemplons

Le bon Larron, Hans Memling

Méditons

Jésus est au comble de la souffrance et n’a plus que peu de temps à vivre. Aussi, tout ce qu’il fait, tout ce qu’il dit, est concentré sur l’essentiel de son message, traduit en actes tout ce qu’il a enseigné, le révèle jusque dans le plus intime de son être. De ce message, réduit à sa plus simple expression tout en révélant sa richesse, il faut retenir que Dieu est miséricordieux, qu’il veut l’être envers tous les hommes, que pour que sa miséricorde puisse s’épancher sur l’humanité entière, il a envoyé Jésus en ce monde pour y souffrir, y mourir, y ressusciter et s’en retourner à Lui pour nous préparer une place au Ciel.

Parce qu’il est infiniment miséricordieux, Jésus pardonne à tous du haut de la Croix. A ceux qui se repentent de leurs péchés et recourent à sa miséricorde, il accorde même la rémission pleine et entière de la dette due aux péchés. En effet, le péché n’est pas qu’une offense, un manque d’amour, elle est aussi une dette personnelle contractée auprès de Dieu, qui demande à être acquittée. Dismas, le bon Larron, est pardonné et sa dette lui est remise. Ce soir, il sera en paradis avec Jésus alors que le matin même, il ne donnait pas cher de sa peau, que ce soit devant Pilate ou devant Dieu ; quel que soit l’angle de vue, pour lui, aucune issue positive à sa situation de condamné, n’était envisageable.

Pourtant, Dismas, ira en paradis avant le coucher du soleil parce que Jésus le lui a promis. « En vérité, je te le dis : aujourd’hui-même tu seras avec moi en paradis » (Luc 23, 43). Par la radicalité de ses mots, par la solennité du moment, Jésus prend un engagement dont le monde et toutes les générations sont témoins. Et, chaque fois que Jésus introduit son propos par les mots « en vérité, » il souligne le caractère définitif, irrévocable, éternel de ses paroles, indique que ce qu’il énonce, il ne le dit pas de lui-même mais par la volonté du Père qui l’a envoyé en ce monde. Quand Jésus s’engage à prendre Dismas avec lui en paradis, il le fait au nom du Père dont c’est la volonté expresse qui s’exprime par sa bouche.

« C’est la miséricorde que je veux et non les sacrifices » (Mathieu 9, 13). Dismas n’est pas appelé à être le seul mais à être le premier. En effet, si Jésus fait une promesse aussi démesurée et disproportionnée à Dismas – le paradis tout de suite et rien de moins – c’est parce qu’en ces mots, nous sommes appelés à reconnaitre sa volonté sur chacun d’entre nous. Chacun est destiné à vivre avec lui en son Royaume, chacun est attendu personnellement et tout de suite au paradis, après sa mort. Le purgatoire, ce n’est qu’un rattrapage que Dieu dans sa miséricorde sans fond, a prévu pour ceux qui n’ont pas assez travaillé pour réussir leur examen au premier tour. Cela dit, le processus normal prévoit que nous le rejoignions tout de suite après cette vie. Et si Dismas, le pire d’entre nous a réussi l’examen, c’est que nous sommes nous aussi taillés pour le succès.

« Rien n’est impossible à Dieu » dit l’archange Gabriel à Marie le jour de l’Annonciation. En effet, s’il Lui est possible de s’incarner en Marie par la puissance de l’Esprit-Saint, s’il ressuscite par sa seule volonté, que représente pour lui de pardonner les péchés et, pour cadeau de bienvenu à l’enfant prodigue de retour à la maison paternelle, de lui remettre sa dette colossale due aux péchés ?

Nous sommes tous des Larrons au regard de Dieu ; il ne tient qu’à nous que nous soyons aussi des Dismas, qui laissons la toute-puissance de Dieu nous purifier en cette vie pour nous ouvrir le Ciel tout de suite après la mort.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

Saint Bon Larron, toi qui, malgré tes péchés passés fut assuré d’une entrée immédiate au Ciel par la gratuité de l’amour de Dieu, qui en un instant t’a transformé en un saint, demande, je t’en supplie, à Jésus mon Sauveur, de faire tomber sur moi ce même regard de miséricorde, qui fera plonger mes yeux dans les siens, pour en recevoir le pardon et la sainteté.

Aussi, envahi par le feu de l’amour divin consumant et transformant, je pourrai entendre à mon tour la promesse que Jésus t’a faite : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. » Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

 

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