Le Baptême de Jésus dans le Jourdain

 

Le Baptême du Christ, Guido Reni

Méditons

Lors de la Visitation, Jean-Baptiste, enfoui dans le sein d’Elisabeth, reconnaît Jésus, enfoui dans le sein de Marie, et salue sa venue par un tressaillement de joie, qui se communique à sa mère à la manière d’une onde rayonnante. Trente années plus tard, Jean-Baptiste, un homme à présent, reconnaît encore une fois, sans l’aide d’aucun signe extérieur, Jésus qui vient à lui pour se faire baptiser, et le désigne comme « l’Agneau de Dieu », « celui qui enlève les péchés du monde », « celui dont il n’est pas digne de dénouer la courroie de ses sandales » (Jean 1, 27). Quant à Jésus, il dira de Jean-Baptiste, comme un suprême éloge, que parmi « les enfants nés d’une femme, il n’en est pas de plus grand que Jean-Baptiste et que pourtant le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui » (Matthieu 11, 11).

Par ces paroles, Jésus nous décrit, et la gloire des Saints, et ce qui les y a porté. Il n’y a pas de commune mesure entre cette vie et celle à venir, entre les souffrances inhérentes à la vie authentiquement chrétienne et les délices de la vie future. Jean-Baptiste a mené une vie de pénitence dans le désert « se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage, portant un vêtement de poils de chameau » (Mathieu 3, 4). Aujourd’hui, il se trouve au sommet de la pyramide des Saints. Apparaissant à sainte Thérèse d’Avila, saint Pierre d’Alcantara qui avait mené une vie extraordinaire de pénitence déclara : « Oh ! Merveilleuse pénitence qui me vaut une telle gloire. »

Les vedettes les plus glamour de ce monde, celles que nous admirons et envions, ne sauraient rivaliser avec la gloire du plus infime des habitants du Ciel. La gloriole des vedettes, même celles qui entrent dans l’Histoire, est appelée à finir ; celle des Saints ne s’éteindra jamais et même, ira crescendo jusqu’à la fin du monde. Saint Jérôme, apparaissant à saint Augustin après sa mort, lui dit : « on renfermerait plutôt la mer dans un petit vase, on contiendrait plutôt l’univers dans le creux de la main que de comprendre la moindre partie des joies que possèderont éternellement les âmes des justes. »

Comme Jean-Baptiste, les Saints ont annoncé Jésus par toute leur vie jusqu’à en devenir d’autres Christ. Avec saint Paul, ils ont pu s’écrier : « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). Cette union à Jésus, commencée, approfondie, développée en cette vie, est devenue tellement intime en l’autre vie, qu’ils sont devenus une partie du Christ lui-même, c’est-à-dire véritablement son Corps. A saint Paul de la Croix, Jésus dira : « au Ciel, le bienheureux ne sera pas uni à Moi comme un ami l’est à son ami, mais comme le fer pénétré par le feu. »

Les âmes du purgatoire n’ont pas suivi, ou pas suffisamment, l’exemple et l’enseignement du précurseur, et sont restés réfractaires aux invitations à la pénitence, qui auraient pourtant pu les ouvrir à la grâce, et ainsi éviter leur douloureux séjour au purgatoire. Les pénitences volontaires, les souffrances acceptées de cette vie sont bien légères par rapport à celles imposées par la justice divine en purgatoire. Et, tandis que  les mortifications offertes, les souffrances acceptées en cette vie construisent notre gloire et notre félicité en l’autre, les souffrances du purgatoire, elles, ne sont qu’un rattrapage, pour nous mettre à niveau, sans rien ajouter à notre gloire future.

N’ayons pas peur des mortifications volontaires, faites sans violence mais avec beaucoup d’amour. Offertes en union avec Jésus, le seul Sauveur, elles nous mènent au Ciel et l’ouvre aussi aux âmes du purgatoire.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet).

O saints patriarches et prophètes ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, le désir que vous avez eu de l’Incarnation de Jésus et faites que j’aspire ardemment après Lui que vous avez désiré et si longtemps attendu.

O saints apôtres ! Offrez pour moi à l’adorable Trinité, la fidélité et la persévérance avec laquelle vous avez prêché l’Evangile de par le monde, pour former à Jésus un peuple fidèle. Faites que j’aime toujours davantage Celui que vous-même avez aimé de tout votre cœur.

O saints martyrs ! Je vous en conjure, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la patience avec laquelle vous avez supporté votre martyre. Obtenez-moi que je me dépense sans compter au service de Jésus pour l’amour duquel vous avez livré votre corps à la mort.

O saints confesseurs ! Je vous en supplie, offrez pour moi à l’adorable Trinité, la sainteté héroïque en laquelle vous avez montré aux autres la voie de la vie. Faites que je m’élève au sommet de la perfection pour l’amour de Jésus  pour qui vous avez tout abandonné.

O saintes vierges ! Offrez pour moi, je vous en conjure, à l’adorable Trinité, votre pureté et votre intégrité qui vous ont mérité d’être les plus rapprochées de Dieu. Faites que je triomphe dans la chasteté de l’esprit et du corps, et en toutes choses pour l’amour de Jésus à qui vous avez consacré votre virginité.

Et Vous, Seigneur ! Précédez l’assemblée de vos saints et faites pour moi l’offrande à Dieu le Père de toute votre très sainte et parfaite vie sur terre avec le fruit de votre Passion en réparation de tous mes péchés et omissions, en sorte que par Vous, tout ce qui est de moi, reçoive son supplément et sa perfection. Amen (Jésus à sainte Mechtilde : «  Prie ainsi chacun des groupes de mes saints afin qu’ils offrent pour toi leurs mérites »).

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel et que la lumière sans fin brille sur elles.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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