Saint Jean d’Avila

Saint Jean d’Avila est un théologien espagnol né le 6 janvier 1499 à Almodóvar del Campo, près de Tolède, et mort le 10 mai 1569 à Montilla. Il est canonisé en 1970 et proclamé docteur de l’Eglise le 7 octobre 2012

Son enseignement sur saint Joseph

« Les grâces dont Dieu combla la Vierge im­maculée et Joseph son bienheureux époux, sont d’un ordre si relevé, que jamais il ne s’en vit et qu’il ne s’en verra jamais de semblables. La Vierge immaculée, l’apogée des miracles de Dieu, reçut de Dieu une telle plénitude de grâce, qu’elle mérita de devenir la Mère du Verbe incarné. Saint Joseph, homme bas selon le monde, simple charpentier, fut élevé jus­qu’à l’ineffable honneur d’être le véritable époux de la Mère de Dieu et d’être appelé le père, d’être le tuteur de Celui qui a pour Père l’Éternel, et qui est lui-même le Créateur des cieux. De telles grâces transportaient leurs cœurs d’une joie divine et ils ne pouvaient se lasser d’en bénir Dieu. Mais si les joies furent grandes, les tribulations que Dieu ne tarda pas à leur envoyer ne le furent pas moins ; car c’est la coutume du Seigneur d’envoyer l’amer­tume après le miel et d’éprouver ses amis par la tentation. Le vrai bonheur, la félicité par­faite n’est qu’au ciel ; cet exil, c’est le travail, l’épreuve, la lutte, c’est un fleuve d’amertume, c’est l’arène de la tentation. Et quand Dieu en­voie des douceurs, des consolations, c’est afin que le chrétien ne perde pas courage et qu’il s’anime au combat jusqu’à ce qu’il saisisse la palme du vainqueur.

Joseph, le plus fortuné des hommes, le plus aimé de Dieu, marche en tête des affligés, des brisés par la tribulation. Dieu ne lui avait pas fait connaître la miraculeuse incarnation du Verbe. Quand il s’aperçut que la Vierge allait devenir mère, cet homme juste vit là un in­compréhensible mystère ; et comme il connaissait la sainteté de son épouse, il se déter­mina à se séparer d’elle secrètement. Ce que son âme savoura alors d’amertume, le martyre qu’endura alors son cœur, n’est connu que de Dieu seul. La douleur de la Vierge n’était pas moindre ; elle voyait le martyre intérieur de son époux et elle se taisait parce que telle était la volonté de Dieu ; elle se contentait de le prier qu’il daignât mettre un terme à l’é­preuve. Sa prière est enfin entendue et l’ange est envoyé à Joseph durant son sommeil pour lui révéler le grand mystère. « Joseph, fils de David, ne craignez pas de retenir Marie votre épouse ; car ce qui est né en elle est du Saint‑Esprit ; elle mettra au monde un Fils que vous nommerez Jésus : car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

A cette révélation, un abime de joie rem­place dans le cœur de Joseph un abîme de douleur. Il demande pardon à Dieu d’a­voir voulu s’enfuir. Il s’en veut à lui-même de n’avoir pas compris, à la vue de l’ineffable sainteté de son épouse, qu’elle était la Mère de Dieu. Il se hâta au point du jour d’aller se je­ter à ses pieds et de lui demander pardon. La Vierge, à son tour, se jette à ses pieds et le prie de se relever ; elle l’encourage à remplir avec fidélité le ministère pour lequel Dieu l’a choisi. Le cœur de Joseph éclatait à la vue de ce prodige d’humilité, de charité, de vertu de cette Vierge qui lui avait été donnée pour épouse. Quand il considérait qu’elle était Mère de Dieu, son esprit se perdait, il était ravi d’admiration et son cœur n’y tenait plus ; la tendresse et les larmes lui enlevaient la parole et son âme donnait mille bénédictions à Dieu de ce qu’il avait daigné le choisir pour époux de cette Vierge et il s’offrait à être son es­clave. Saint Jean-Baptiste encore enfermé dans le sein de sa mère connut et adora le Verbe incarné caché dans le sein virginal de Notre-Dame. Jugeons du respect, de l’humilité, de l’amour avec lequel Joseph dut adorer le divin Enfant Jésus dès l’instant que l’ange lui ré­véla que la divine Vierge le portait dans son sein ! Que ce saint homme s’estimait riche, qu’il s’estimait heureux d’être député pour servir un tel Fils et une telle Mère ! Mais qu’il se sentait indigne, qu’il se trouvait petit pour servir de tels maitres ! Pénétré de ces sentiments, il demandait instamment à Dieu qu’il daignât lui donner la lumière, prudence, une sainte activité et toutes les autres vertus qu’il savait lui être nécessaires pour conver­ser avec le Dieu fait homme et sa bénite Mère.

La révélation du grand mystère du Verbe fait chair laissait dans le cœur de Joseph une telle joie et une telle admiration qu’il ne savait que faire ni que dire ; il ne cessait de prier les anges et de supplier la Vierge son épouse, qu’elle voulût bien avec tous les es­prits célestes donner pour lui des louanges à Dieu et lui obtenir de Dieu la grâce de re­connaître des faveurs qui étaient si incompa­rablement au-dessus de ses mérites. La très-sainte Vierge le consolait dans sa crainte, lui offrant ses oraisons et le persuadant qu’ils devaient avoir l’un et l’autre une pleine con­fiance en la miséricorde de Dieu, que puisque sa bonté infinie avait daigné les choisir pour le service de son Fils, il leur donnerait grâce pour s’en bien acquitter, de telle sorte que ce grand Dieu fût glorifié et aimé. » (Extrait du Traité des grandeurs de saint Joseph.)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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