La mort de Joseph

La mort de saint Joseph, Goya

Méditons

Nous ne savons rien de la mort de Joseph « le juste » mais nous pouvons tout deviner. Dans sa mort, il a été comme dans sa vie : tout donné à Dieu, tout donné à sa famille.

Tentons de dresser le décor. La mort de Joseph survient à Nazareth, dans la maison dans laquelle il s’est installé avec sa famille au retour d’Egypte. Il s’agit probablement de la maison dans laquelle a eu lieu l’Incarnation. Quel beau symbole : c’est dans la maison dans laquelle Dieu est venu à lui, que sa belle âme va retourner à Dieu. Joseph est à présent un homme vieux, malade et usé par le dur labeur. Depuis quelque temps, il n’a plus la force de travailler. Jésus a pris sa suite et subvient tout seul aux besoins de la famille. De son grabat, Joseph entend tour à tour le bruit du rabot, du ciseau, du marteau, de tous les coups que Jésus porte au bois dans l’atelier attenant à la maison. Rien qu’aux sons, Joseph arrive à reconnaître la nature et la qualité du bois que Jésus est en train de travailler. Il parvient même à appréhender la difficulté technique à laquelle Jésus est confronté à chaque instant. Pendant des années, c’est lui qui a pourvu aux besoins matériels du Fils de Dieu. A présent, il ne peut plus le faire et c’est avec une émotion difficile à contenir qu’il voit son Dieu travailler péniblement pour lui gagner le pain quotidien. Quelle reconnaissance dans le regard de Joseph lorsque Jésus interrompt de temps en temps son travail pour venir s’enquérir de son état de santé ! Quelle tendresse dans les regards que Jésus pose sur son père putatif !

Marie est là. Elle prend soin de son Joseph avec un dévouement à la hauteur de sa charité. Joseph est son époux aimé, respecté depuis tant d’années au cours desquelles leur amour mutuel n’a fait que grandir. C’est dans l’abandon à la providence mais aussi avec beaucoup de chagrin que Marie envisage la mort imminente de son époux. Probablement qu’il ne parvient plus à s’alimenter tout seul et a besoin de l’assistance de Marie pour chaque repas. Combien de fois, a-t-elle dû saisir la main de Joseph, l’embrasser avec reconnaissance pour tous les soins qu’il lui a prodigués, tout l’amour qu’il lui a témoigné. Souvent, avec Jésus, le couple a évoqué l’amour de Dieu pour les hommes, le Ciel et la gloire à laquelle tout homme est destiné. Combien plus, Marie parle-t-elle maintenant de ces choses à Joseph pour le soutenir alors qu’il est sur le point de rendre son âme à Dieu. Quels regards d’amour, de reconnaissance, d’émotion, Joseph doit-il poser sur Marie.

Fidèle à lui-même, Joseph est le serviteur du Seigneur jusque dans la mort. Il n’a aucune exigence pour lui-même, ne revendique rien de la part de Jésus, pas même un léger soulagement. Il a exécuté sans attendre les moindres instructions du ciel pendant sa vie ; il ne met pas moins de promptitude à accepter la maladie et la mort telles qu’elles se présentent. Au soir de sa vie, il est pareil à ce qu’il a été toute sa vie : rempli de foi et d’espérance en son Dieu. Il souffre mais sa douleur n’est visible que lorsqu’elle est vraiment insupportable ; dans ces moments-là, il est même désolé de causer du chagrin à sa famille.

A l’instant suprême, Marie appelle Jésus qui se trouve juste à côté dans l’atelier. Il arrive sans attendre, se dirige vers le mourant dont la conscience commence à s’évanouir. Jésus demande à son père nourricier une dernière bénédiction pour lui et pour Marie. D’un geste évanescent, Joseph bénit de tout cœur les deux personnes qu’il a tant aimées et si bien servies. Jésus récite doucement le psaume 111 : « Heureux qui craint le Seigneur, qui aime entièrement sa volonté. Sa lignée sera puissante sur la terre ; la race des justes est bénie… Lumière des cœurs droits, il s’est levé dans les ténèbres, homme de justice, de tendresse et de pitié… Il ne craint pas l’annonce d’un malheur : le cœur ferme, il s’appuie sur le Seigneur… » Marie, les larmes aux yeux, recommande à Dieu le dernier et le plus grand des patriarches. C’est dans les bras de Jésus et la main dans celle de Marie que Joseph rend sa belle âme à Dieu. Il s’en va dans ce silence et cette paix qui l’ont entouré toute sa vie.

Parce qu’il est mort si saintement et entouré des bons soins de Jésus et de Marie, saint Joseph a été proclamé patron de la bonne mort. Demandons-lui, à lui qui a tout pouvoir sur le cœur de Dieu, de nous obtenir la grâce du salut.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

O bienheureux Joseph, vous que Dieu a choisi pour porter le nom et la charge d’un père à l’égard de Jésus, vous qu’il a donné comme époux très pur à Marie toujours vierge et comme chef à la Sainte-Famille sur terre, vous que le vicaire du Christ a choisi comme patron et avocat de l’Eglise universelle fondée par Jésus-Christ Lui-même, c’est avec la plus grande confiance possible que j’implore votre secours très puissant pour cette même Eglise qui lutte sur terre.

Protégez, je vous en supplie, d’une sollicitude particulière et de cet amour vraiment paternel dont vous brûlez notre pape François, tous les évêques et prêtres unis au Saint-Siège de Pierre. Soyez le défenseur de tous ceux qui peinent pour sauver les âmes au milieu des angoisses et adversités de cette vie. Soyez le refuge et le secours de tous les chrétiens persécutés pour leur foi en Jésus-Christ.

Acceptez et agréez aussi, très saint Joseph, la donation de moi-même que je vous fais pleinement. Je me voue entièrement à vous pour que vous soyez toujours pour moi un père, un protecteur et un guide sur le chemin du salut.

Obtenez-moi une grande pureté de cœur, un amour ardent de la vie intérieure. Faites que je suive aussi moi-même vos traces et que je dirige toutes mes actions à la plus grande gloire de Dieu en les unissant aux affections du divin Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie.

Priez enfin pour moi afin que je puisse participer à la paix et à la joie dont vous avez joui vous-même autrefois en mourant si saintement. Amen. (Léon XIII)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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