Une assomption pour saint Joseph ?

Représentation de l’assomption de saint Joseph

Méditons

Parler d’une Assomption pour saint Joseph peut paraître curieux, vu qu’aucune fête de ce nom n’est inscrite au calendrier de l’année liturgique. Cela ne signifie pourtant pas qu’une telle possibilité soit inenvisageable. En effet, bien des saints soutiennent la thèse que Joseph est déjà glorifié dans son corps et dans son âme comme saint Alphonse de Liguori, saint François de Sales, saint Jean-Eûdes, saint Bernardin de Sienne, saint Léonard de port Maurice… Le grand théologien Suarez (1548-1617) écrit d’ailleurs à ce sujet qu’il est plus que vraisemblable que saint Joseph se trouvait parmi les morts qui ressuscitèrent le vendredi-saint et qu’il fut alors emporté au ciel corps et âme. Le fait que l’Eglise ne se soit jamais prononcée sur ce sujet ne signifie en rien qu’il soit contraire à la foi catholique de croire en l’Assomption de saint Joseph.

En effet, la profonde intimité que Joseph a partagée avec Jésus et Marie, les soins qu’il leur a prodigués, le dévouement qu’il leur a témoigné, constituent un faisceau de preuves de l’éminente sainteté du père nourricier de Jésus, de l’époux de Marie. La haute mission de Joseph impliquait un tel degré de grâce divine, que, surpassant celui de tous les saints, il est tout proche de celui dont Marie a été comblée. En quoi serait-ce déraisonnable de croire qu’un serviteur aussi zélé ne soit pas déjà glorifié et dans son âme et dans son corps ?

Joseph est le miroir de Marie qui, elle-même, est celui de Jésus. C’est en contemplant Marie, qu’on peut comprendre Joseph. En méditant le « oui » de Marie le jour de l’Annonciation, on se rend compte du « oui » associé de Joseph. En méditant la pureté de Marie, on se rend compte de celle tout aussi éminente de Joseph. Marie et Joseph étaient unis en tout dans la vie ; ils le sont aussi dans l‘éternité. Si Marie est déjà glorifiée corps et âme, comment Joseph ne le serait-il pas aussi ?

Nous ne possédons aucune relique provenant de la dépouille de Marie comme c’est pourtant le cas pour la plupart des saints. Et pour cause, Marie est entrée corps et âme au Ciel à la fin du cours de sa vie terrestre. Affirmer détenir des reliques de Marie est incompatible avec l’enseignement de l’Eglise sur l’Assomption ! Or, nous ne pouvons que constater que nous ne possédons pas non plus de reliques « ex ossibus » (c’est-à-dire provenant des restes mortels) de Joseph et, même, que personne n’a jamais affirmé en détenir. Vu leur amour pour Joseph, si le saint patriarche avait été destiné à la corruption du tombeau, Jésus et Marie auraient veillé à ce que sa sépulture soit entourée de la vénération des premiers chrétiens et des reliques auraient été prélevées. S’il n’y a jamais eu de reliques de saint Joseph, c’est parce qu’il n’y a pas eu de corps sur lequel les prélever.

L’Eglise a toujours cru en l’Assomption de Marie et pourtant ce n’est que progressivement que s’est mise en place une théologie autour de ce mystère. Celle-ci n’a abouti à la définition d’un dogme qu’en 1950 (soit près de 1900 ans après l’événement de l’Assomption !). Ce n’est pas parce que la définition du dogme de l’Assomption n’est intervenue qu’au XXème siècle que Marie n’est pas glorifiée dans son corps et dans son âme depuis le premier instant où elle a quitté ce monde. Il en va de-même pour Joseph. Certaines vérités de foi ne doivent être connues qu’à un moment précis de l’histoire et il n’est pas encore dans la volonté du Père que tout le mystère autour de Joseph et de sa glorification soit dévoilé. Les temps ne sont pas mûrs.

Dans son homélie pour l’Ascension, le 26 mai 1960, le saint pape Jean XXIII livre sa conviction personnelle que saint Joseph est au Ciel corps et âme, et l’expose comme opinion acceptable. Il dit littéralement : « nous le croyons pieusement. » Peut-être est-ce dans cette conviction qu’il a fait rajouter saint Joseph au canon de la messe en 1962 et l’a proclamé protecteur du concile Vatican II.

La providence règle chaque détail de l’histoire des hommes et lui donne la lumière dont elle a besoin au moment qui convient. A l’heure de la crise de la famille et des nouvelles formes de parentalité, à l’heure de la persécution à peine voilée de l’Eglise dans la vielle Europe, la dévotion à saint Joseph est criante d’actualité. Dans l’avenir, la providence et la théologie nous révèleront bien des merveilles sur Joseph le juste. Comme le dit le grand philosophe Jean Guitton : « j’ai l’impression que le temps de saint Joseph n’est pas encore arrivé. Il n’est pas encore sorti de l’ombre. Cela ne fait que commencer. Vous verrez que l’avenir nous réserve de belles surprises à son sujet. »

Sachons donc attendre l’heure de Dieu et ne nous laissons pas troubler si nous croyons, à raison, à l’Assomption de saint Joseph.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

O bienheureux Joseph, vous que Dieu a choisi pour porter le nom et la charge d’un père à l’égard de Jésus, vous qu’il a donné comme époux très pur à Marie toujours vierge et comme chef à la Sainte-Famille sur terre, vous que le vicaire du Christ a choisi comme patron et avocat de l’Eglise universelle fondée par Jésus-Christ Lui-même, c’est avec la plus grande confiance possible que j’implore votre secours très puissant pour cette même Eglise qui lutte sur terre.

Protégez, je vous en supplie, d’une sollicitude particulière et de cet amour vraiment paternel dont vous brûlez notre pape François, tous les évêques et prêtres unis au Saint-Siège de Pierre. Soyez le défenseur de tous ceux qui peinent pour sauver les âmes au milieu des angoisses et adversités de cette vie. Soyez le refuge et le secours de tous les chrétiens persécutés pour leur foi en Jésus-Christ.

Acceptez et agréez aussi, très saint Joseph, la donation de moi-même que je vous fais pleinement. Je me voue entièrement à vous pour que vous soyez toujours pour moi un père, un protecteur et un guide sur le chemin du salut.

Obtenez-moi une grande pureté de cœur, un amour ardent de la vie intérieure. Faites que je suive aussi moi-même vos traces et que je dirige toutes mes actions à la plus grande gloire de Dieu en les unissant aux affections du divin Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie.

Priez enfin pour moi afin que je puisse participer à la paix et à la joie dont vous avez joui vous-même autrefois en mourant si saintement. Amen. (Léon XIII)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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