Dépouillé de tout

Contemplons

Saint Dismas, Francesco Salvator Fontebasso

Méditons

Arrivés au Calvaire, les condamnés sont dépouillés de leurs vêtements sans aucun ménagement.  La foule découvre ces trois corps lacérés par la flagellation. Elle se calme un instant, stupéfaite, en voyant le chef-d’œuvre de torture qu’est Jésus, tant son corps a été malmené par les bourreaux. De ses révélations, Sainte Brigitte de Suède nous rapporte que dans sa Passion, Jésus a enduré 5480 coups…

Dismas contemple Jésus qui, malgré toute cette souffrance, reste silencieux. Pourtant, il souffre le martyre. Les plaies de la flagellation, dont le sang a coagulé et s’est soudé à sa tunique, se rouvrent toutes en même temps. C’est une souffrance atroce qui traverse tout le corps de Jésus, car toutes les plaies sont avivées et répandent à nouveau son sang. Pourtant, Jésus ne se plaint pas et, si son regard exprime la plus intense douleur, il ne trahit aucune vindicte. Jésus reste maître de lui et semble accomplir un rite auquel il était préparé dans sa tête, dans son cœur. Il semble présent physiquement et en même temps, en esprit, auprès de Dieu.

Le dépouillement de Jésus nous invite à considérer notre extrême pauvreté face à la mort. En effet, elle viendra, à la manière de ce dépouillement brutal, nous arracher tout ce qui est sans importance pour la vie éternelle. Elle viendra nous défaire de toutes ces richesses inutiles, de ce qui fait nos apparences, de toutes nos illusions. Quel terrible moment de vérité ! Ne nous resterons alors que nos bonnes œuvres, le poids de toutes nos iniquités non absoutes, la dette de tous nos péchés !

Face à la mort, Dismas ressent douloureusement sa pauvreté et se rend compte que, dans sa vie, il a multiplié les mauvais choix, que la seule chose qui vaille, c’est le salut, que tout le reste n’a d’importance que dans la mesure où il est ordonné à la vie éternelle. Il se rend compte que, si toute sa vie, il avait gardé à l’esprit qu’un jour il se trouverait face à la mort, il aurait vécu différemment, il aurait été un homme meilleur.

A mesure qu’il réalise toute l’étendue de sa misère de pauvre pécheur, Dismas s’ouvre à la richesse de la grâce et se tourne vers Jésus. Il a fallu qu’il accepte de tout perdre pour pouvoir tout gagner. Jamais il n’avait réussi à renoncer à sa mauvaise vie pour se convertir. C’est seulement quand il n’a plus rien, qu’il y parvient.

Comme Dismas, il nous faut accepter de tout perdre pour pouvoir tout gagner. N’imitons pas le bon Larron en attendant le dernier instant de notre vie pour nous tourner vers Jésus mais suivons-le dans la radicalité de son bon choix in extremis.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

Saint Bon Larron, toi qui, malgré tes péchés passés fut assuré d’une entrée immédiate au Ciel par la gratuité de l’amour de Dieu, qui en un instant t’a transformé en un saint, demande, je t’en supplie, à Jésus mon Sauveur, de faire tomber sur moi ce même regard de miséricorde, qui fera plonger mes yeux dans les siens, pour en recevoir le pardon et la sainteté.

Aussi, envahi par le feu de l’amour divin consumant et transformant, je pourrai entendre à mon tour la promesse que Jésus t’a faite : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. » Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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