Témoin de la Passion de Jésus

Contemplons

Saint Dismas, Calvaire italien

Méditons

Parmi tous ceux qui ont suivi la Passion de Jésus aux premières loges, il y a les deux Larrons, Dimas et Gesmas. Cela dit, ce privilège de la proximité immédiate n’a pas eu le même effet sur l’un comme sur l’autre. Si Gesmas, fidèle à ce qu’il est, un malfaiteur, n’a de souci que de lui-même, Dismas se rend plus proche de Jésus que tous par l’adhésion du cœur.

Les Evangiles ne précisent pas à quel moment, les deux larrons ont été associés à Jésus. L’ont-ils vu lors de ses procès ? Ont-ils entendu la foule préférer Barabbas et hurler « crucifie-le… que son sang retombe sur nous et sur nos enfants… » (Mathieu 27, 25) ? Ont-ils vu Pilate se laver les mains ? (Mathieu 27, 24). Saint Luc ne les évoque qu’à partir du moment où Jésus est condamné à porter la Croix au Calvaire pour y être crucifié (Luc 23, 39-43). Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont suivi le même chemin que Jésus du prétoire au Calvaire et que, de là où étaient plantées leurs croix, chacun dominait la situation, pouvait tout entendre, tout observer.

Dismas a donc vu l’état lamentable auquel la flagellation a réduit Jésus. Il l’a vu avec sa couronne d’épines. Il a vu qu’on lui a fait subir toute une série d’autres tourments dont son corps garde encore les traces. Il a vu Jésus porter la Croix. Il l’a vu tomber à plusieurs reprises et surtout, il l’a vu se relever. Il a vu Jésus rencontrer sa Mère. Il a vu Simon l’aider à porter la Croix. Il a vu Véronique, ce petit bout de femme, défier la foule haineuse pour éponger le visage de Jésus. Il a entendu la douceur avec laquelle Jésus s’adresse aux femmes de Jérusalem. Il l’a entendu leur dire : « ne pleurez pas sur moi. Pleurez sur vous-mêmes et sur vos péchés » (Luc 23, 28). Il a entendu les vociférations de la foule, la violence de la soldatesque. Il a entendu les clous s’enfoncer dans les membres de Jésus. Il l’a entendu dire : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34).

Dismas a observé l’attitude de Jésus et saisi ce qui la distingue de celle de n’importe quel autre condamné. En effet, Jésus n’essaie pas de se justifier ou de se défendre. Il répond à toutes les attaques par le silence et l’acceptation. Il reste souverainement maître de lui-même et dégage un sentiment de paix intérieure que rien n’est en mesure de troubler. Pourtant, il ne lui parait pas résigné ou couard parce qu’à chaque chute, Dismas constate les efforts qu’il fait pour se relever. Il se rend bien compte que Jésus veut aller jusqu’au bout du chemin quoi qu’il en coûte. Il n’a pas l’attitude de quelqu’un qui a renoncé à vivre mais bien plutôt de quelqu’un qui s’est fixé un objectif très ambitieux et consacre toutes ses force, toute son énergie à l’atteindre. Il se demande comment un être humain à ce point affaibli parvient à porter sur ses épaules un poids aussi important qu’une croix ; lui-même y parvient à peine, alors qu’il est plus costaud que lui et dispose encore de quelques réserves d’énergie. Il s’émeut de la rencontre de Jésus et de Marie, s’étonne de la contenance de cette Mère. Dismas en arrive à la conclusion que cet homme n’est pas ce qu’on dit de lui, un blasphémateur, un agitateur, mais qu’il est vraiment ce qu’il dit lui, à savoir le Fils de Dieu, l’envoyé du Père, le Messie promis. S’il en était autrement, Jésus ne dégagerait pas une telle impression de force sous les apparences de la plus extrême faiblesse. Il est vraiment le « prince de la paix qui porte sur son épaule l’insigne de sa royauté » (introït du jour de Noël).

Dismas n’a pas fait que suivre la Passion de Jésus de l’extérieur, comme Gesmas, mais il l’a vécue de l’intérieur, comme Marie qui « retenait tous ces événements les méditant dans son cœur » (Luc 2, 19). En effet, la grâce aidant, il a questionné tout ce qu’il a vu et l’a confronté dans son cœur au peu qu’il savait des choses de Dieu et des prophéties. Et, parce qu’il a tout retenu dans son Cœur, il a su voir les choses dans leur réalité surnaturelle, donner sa foi au Christ et la confesser face à tous ses ennemis.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

Saint Bon Larron, toi qui, malgré tes péchés passés fut assuré d’une entrée immédiate au Ciel par la gratuité de l’amour de Dieu, qui en un instant t’a transformé en un saint, demande, je t’en supplie, à Jésus mon Sauveur, de faire tomber sur moi ce même regard de miséricorde, qui fera plonger mes yeux dans les siens, pour en recevoir le pardon et la sainteté.

Aussi, envahi par le feu de l’amour divin consumant et transformant, je pourrai entendre à mon tour la promesse que Jésus t’a faite : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. » Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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