SIMON DE CYRENE AIDE JESUS

Marie voit Jésus s’éloigner… elle entend la foule et ses imprécations… rien ne semble la calmer ; au contraire, on dirait que sa haine se dilate en même temps que la souffrance de Jésus… elle observe l’impatience de Longin, le centurion… il craint que Jésus ne parvienne pas vivant au Calvaire et la foule exige le spectacle d’une crucifixion… il ordonne à un soldat de trouver quelqu’un pour aider le condamné… ce-dernier ne cherche pas ; il se tourne et tombe sur Simon le Cyrénéen avec ses deux fils, Rufus et Alexandre… il revient des champs et semble indifférent à ce qui se passe (il y a chaque jour des crucifixions à Jérusalem !) ; il est fatigué d’avoir travaillé toute la matinée et ne pense qu’à rentrer chez lui… sans aucun ménagement, le soldat saisit Simon par l’épaule et lui ordonne d’aider le condamné à porter la croix… Simon tente de se justifier et d’échapper à la corvée… Marie l’entend répondre qu’il revient des champs, qu’il n’a rien à voir avec le condamné, qu’il est avec ses fils, qu’il ne peut les laisser… le soldat ne se laisse pas attendrir et projette Simon à terre près de Jésus… Simon ordonne à ses fils de ne pas rester ici et de rentrer rapidement à la maison… Marie voit le Cyrénéen considérer la situation… il regarde Jésus de la tête aux pieds… à mesure qu’il découvre l’état physique de Jésus, Simon se calme… il croise le regard de Jésus… il est saisi par ce regard si plein de douceur qui émane de son visage de martyr totalement défiguré… il ne dit plus rien et se lève, toujours en fixant Jésus… Simon prend la croix derrière Jésus… il est visible qu’il fait tout ce qui lui est possible pour ne rien ajouter à la souffrance de Jésus… Marie se souvient des paroles de Jésus : « si quelqu’un veut me suivre, qu’il prenne sa croix et marche derrière moi »… le cortège continue… et toujours les hurlements de la foule…

« Dieu qui t’a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi » nous dit saint Augustin. Jésus a porté l’essentiel de la croix mais Il nous en laisse une infime partie pour que nous contribuions directement à notre Salut, ainsi qu’à celui de chaque âme. Jésus a pris sur Lui les péchés du monde entier et c’est par Lui seul que nous sommes sauvés. Cependant, sa puissance s’arrête là où commence notre liberté. Il nous revient, à chacun d’entre nous, de vouloir être sauvé, de nous repentir de nos péchés, de produire de dignes fruits de pénitence… de porter, derrière Jésus, une petite part de sa croix, lourde aussi de nos propres péchés !

La miséricorde de Jésus se manifeste particulièrement dans le fait qu’Il ne nous « réquisitionne » pas pour payer la rançon de nos péchés, mais qu’Il sollicite notre libre-adhésion ; Il fait ainsi de notre infime participation à sa Passion, un élément déterminant de notre Salut et de celui de tout homme. Jésus accorde à chacun d’entre nous la grâce (et la responsabilité !) d’avoir une part active à son Salut, ainsi qu’à celui de chaque âme !

Que Notre-Dame des douleurs nous donne de ne pas chercher à raboter le petit morceau de croix qu’il nous faut porter et de contribuer généreusement au Salut de tout homme !

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