Saint François de Sales

Issu d’une famille noble, François de Sales, né le 21 août 1567 en Savoie, choisit de renoncer à tous ses titres de noblesse pour se faire prêtre. Il devient l’un des théologiens les plus considérés de son temps. Evêque de Genève, il fonde avec la baronne Jeanne de Chantal, l’ordre de la Visitation. Il exerce une influence marquante au sein de l’Eglise ainsi qu’auprès des puissants notamment les rois Henri IV et Louis XIII.

Canonisé en 1665 et proclamé docteur de l’Eglise en 1877 par le bienheureux pape Pie IX, il laisse une œuvre importante qui témoigne de sa vision de la vie. Il est le patron des journalistes et des écrivains en raison de son recours à l’imprimerie. Ses publications comptent parmi les tout premiers journaux catholiques au monde.

Son enseignement sur saint Joseph

« Dieu ayant destiné de toute éternité en sa divine providence qu’une vierge concevrait un fils qui serait Dieu et homme tout ensemble, voulut néanmoins que cette vierge fût mariée. Mais, ô Dieu ! pour quelle raison, disent les saints docteurs, ordonna-t-il deux choses si différentes, être vierge et mariée tout ensem­ble ? La plupart des Pères disent que ce fut pour empêcher que Notre-Dame fût calomniée des Juifs, lesquels n’eussent point voulu exempter Notre-Dame de calomnie et d’oppro­bre ; et que, pour conserver cette pureté et cette virginité, il fut besoin que la divine provi­dence la commît à la charge et en la garde d’un homme qui fût vierge, et que cette Vierge con­çût et enfantât ce doux fruit de vie, Notre-Seigneur, sous l’ombre du saint mariage.

Oh ! Quelle divine union entre Notre-Dame et le glorieux saint Joseph ! union qui faisait que ce Bien des biens éternels, qui est Notre-Seigneur, fût et appartint à saint Joseph, ainsi qu’il appartenait à Notre-Dame : non selon la nature, qu’il avait prise dans les entrailles de notre glorieuse Maitresse, nature qui avait été formée par le Saint-Esprit du très pur sang de Notre-Dame ; mais selon la grâce, laquelle le rendait participant de tous les biens de sa chère épouse, et laquelle faisait qu’il allait merveilleusement croissant en perfection ; et c’est par la communication continuelle qu’il avait avec Notre-Dame, qui possédait toutes les vertus à un aussi haut degré, que nulle autre pure créature n’y saurait parvenir. Néan­moins, le glorieux saint Joseph était celui qui en approchait davantage. Et tout ainsi que l’on voit un miroir opposé aux rayons du so­leil recevoir ses rayons très parfaitement, et un autre miroir étant mis vis-à-vis de celui qui les reçoit, bien que le dernier miroir ne prenne ou reçoive les rayons du soleil que par la réverbération, les représente pourtant si naïvement que l’on ne pourrait presque pas juger lequel c’est qui le reçoit immédiatement du soleil, ou celui qui est opposé au soleil ou celui qui ne les reçoit que par réverbération ; de même en était-il de Notre-Dame, laquelle, comme un très pur miroir opposé aux rayons du Soleil de justice, rayons qui apportaient en son âme toutes les vertus en leur perfection, perfections et vertus qui faisaient une réverbération si parfaite en saint Joseph, qu’il sem­blait presque qu’il fût aussi parfait ou qu’il eût les vertus en un aussi haut degré comme les avait la glorieuse Vierge, notre Maitresse. Mais en particulier (pour nous tenir en notre propos commencé), en quel degré pensons-nous qu’il eût la virginité, qui est une vertu qui nous rend semblables aux anges, si la très-­sainte Vierge ne fut pas seulement « vierge toute pure et toute blanche » mais si elle était la virginité même ? Combien pensons-nous que celui qui fut commis de la part du Père éternel pour gardien de sa virginité, ou, pour mieux dire, pour compagnon, puisqu’elle n’a­vait pas besoin d’être gardée d’autres que d’elle-même, combien, dis-je, devait-il être grand en cette vertu ? Ils avaient fait vœu tous les deux de garder virginité tout le temps de leur vie, et voilà que Dieu veut qu’ils soient unis par les liens d’un saint mariage, non pas pour les faire dédire ni se repentir de leur vœu, mais pour les reconfirmer et se fortifier l’un l’autre de persévérer en leur sainte entreprise ; c’est pourquoi ils le firent encore de vivre virgina­lement ensemble tout le reste de leur vie.

Voici comment, au Cantique des cantiques, le divin Epoux parle de la pureté de la sainte Vierge : « Que ferons-nous à notre sœur, le jour où il faudra lui parler ? Si elle est un mur, faisons-lui des boulevards d’argent ; si elle est une porte, doublons-la et renforçons-la de bois de cèdre. » (Cantique 8, 8)

La très-glorieuse Vierge était une tour, et des murailles bien hautes dans l’enclos des­quelles l’ennemi ne pouvait nullement entrer, ni nulle sorte de désirs autres que de vivre en parfaite pureté et virginité : que lui ferons-nous donc ? Car elle doit être mariée, Celui qui lui a donné cette résolution de la virginité l’ayant ainsi ordonné. Si c’est une tour ou une muraille, établissons au-dessus des boulevards d’argent, qui, au lieu d’abattre la tour, la ren­forceront davantage. Qu’est-ce que le glorieux saint Joseph, sinon un fort boulevard qui a été établi au-dessus de Notre-Dame, puisqu’étant son épouse, elle lui était sujette et il avait soin d’elle ? Saint Joseph fut donc établi afin que la pureté de Notre-Dame pût plus admi­rablement persévérer en son intégrité sous le voile et l’ombre du saint mariage. Si la très-sainte Vierge est une porte (dit le Père éter­nel), nous ne voulons pas qu’elle soit ouverte, car c’est une porte orientale par laquelle nul ne peut entrer ni sortir ; au contraire, il la faut doubler et renforcer de bois incorruptible, c’est-à-dire lui donner un compagnon en sa pureté, qui est le grand saint Joseph, lequel devait pour cet effet surpasser tous les saints, les anges et les chérubins mêmes en cette vertu tant recommandable de la virginité. »

(Entretien XIXème sur les vertus de saint Joseph)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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