La Pietà

Contemplons

Pietà, Michel Ange

Méditons

Dans la hâte, en raison du sabbat qui approche, mais avec respect et toute la délicatesse possible en de telles circonstances, le corps de Jésus est décroché de la Croix pour être remis à sa Mère.

Quelle douleur pour Marie de tenir dans ses bras le cadavre de son Fils. Autrefois, quand il était enfant, elle lui ouvrait ses bras pour lui témoigner son amour et il répondait par le sien, tout aussi empressé, à ses épanchements maternels. Aujourd’hui, elle a beau le serrer dans ses bras, il ne réagit pas, ne répond plus…

De nombreuses pietà présentent la caractéristique de disproportions. En effet, le cadavre de Jésus est étonnement petit par rapport à la taille de la Vierge. Dans la piété populaire, les artistes se plaisaient à traduire de cette manière les pensées de Marie au moment où elle tient le cadavre de Jésus entre ses bras : elle se remémore les années de Nazareth où il était enfant et qu’elle le tenait, heureuse, dans ses bras, sur ses genoux…

Au-delà de la Mère tenant son Fils mort dans ses bras, les croyants contemplent, dans l’image de la pietà, l’Eglise qui enlace son époux, qui l’a aimée plus que lui-même et s’est livré pour elle. Le Christ a aimé l’Eglise au-delà de sa propre vie : il ne s’est rien épargné pour le lui prouver et lui assurer le salut éternel. Il l’a voulue sainte et immaculée : pour cela, il a pris sur lui les péchés de tous ses membres, pour en acquitter la dette, pour que sa beauté, à l’image de celle Marie, la Vierge immaculée, soit inaltérable. L’Eglise, même si composée des misérables pécheurs que nous sommes tous, sera toujours sainte de la sainteté que Jésus-Christ lui a acquise par son sacrifice.

Après avoir décroché de la Croix la dépouille de Jésus, Joseph d’Arimathie et Nicodème la remettent à Marie, qui la reçoit sur ses genoux, dans ses bras, contre son sein, sur son Cœur. Par sa posture, la Vierge Immaculée, image la plus accomplie de l’Eglise, initie les gestes que cette dernière demande à ses prêtres d’accomplir lors de la célébration eucharistique. En effet, les genoux de Marie figurent l’autel sur lequel le prêtre dépose le pain et le vin qu’il va consacrer et où va s’opérer la transsubstantiation en Corps et en Sang du Christ. Les bras de Marie nous présentent le corps de Jésus comme le fait le prêtre au moment de l’élévation. Le sein de Marie figure le tabernacle dans lequel le prêtre dépose le Saint-Sacrement, pour qu’il demeure au milieu de nous. Le Cœur de Marie est autant le ciboire dans lequel le prêtre dépose la sainte réserve que notre propre Cœur dans lequel Jésus vient établir sa demeure chaque fois que nous le recevons dans la Communion des mains du prêtre. Quant aux larmes de Marie, elles sont la goutte d’eau que chaque prêtre ajoute au vin destiné à être consacré, et symbolise la part que nous prenons, par l’offrande de nos vies, au sacrifice eucharistique.

Chaque fois que nous participons à la célébration eucharistique, pensons à Marie, la Vierge douloureuse, la Pietà, pour nous rappeler que la Messe n’est pas avant tout un « repas pris entre copains » en souvenir de Jésus mais « l’actualisation non sanglante de son sacrifice sur la Croix » (Pie XII) et que l’Eglise, comme Marie, dont elle est la figure, nous le rappelle instamment par le respect et l’adoration auxquels elle nous invite au moyen de la liturgie. En pensant à Marie, la pietà, au moment de la messe, nous ne perdrons pas de vue l’essentiel pour Jésus comme pour nous : la passion a été, pour nous, autant une nécessité qu’un cadeau et il nous faut en accueillir le fruit pour le salut de nos âmes. Parce que c’est bien là ce qui importe : le salut des âmes et rien d’autre.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Sauveur crucifié, prosternés à vos pieds, nous vous offrons les larmes de Celle qui vous a accompagné avec un tendre amour dans votre douloureuse voie du calvaire. Exaucez, ô bon Maître, nos supplications, par les larmes de votre Très Sainte Mère et faites-nous comprendre la leçon que nous donnent ces pleurs, afin que nous puissions toujours accomplir votre sainte volonté pour être dignes de vous louer et de vous glorifier pendant toute l’éternité. 

O Marie, Mère de l’amour, des douleurs et de la miséricorde, nous vous en prions, unissez nos supplications aux vôtres, afin que votre divin Fils, à qui nous nous adressons pleins de confiance, par les mérites de vos pleurs, daigne exaucer nos prières et nous accorder la couronne de la vie éternelle. Amen. (Prières du chapelet de Notre Dame des pleurs enseignées par Jésus à sœur Amalia le 8 novembre 1929). 

Prière pour le mois de saint Michel :

Saint Michel Archange défendez-nous dans le combat. Soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu lui fasse sentir son empire, nous vous le demandons en suppliant. Et vous, prince de la milice céleste, par la vertu divine, refoulez en enfer, Satan et les autres esprits mauvais qui sont répandus sur la terre pour la perte des âmes. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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