La parabole du fils prodigue : « Père, donne-moi la part de fortune qui me revient »

Méditons

La parabole du fils prodigue s’ouvre sur la phrase : « Père, donne-moi la part de fortune qui me revient » (Luc 15, 5). Cette demande sonne comme une rupture, le point final posé à une longue période de conflits entre le père et le fils et même avec le frère aîné.

Si le père, qui ne doit rien à son fils et à qui le fils est redevable de tout, lui donne sa part d’héritage, c’est qu’il estime avoir épuisé toutes les ressources affectives et morales dont il dispose pour le ramener sur le droit chemin, à de meilleures dispositions, sans y parvenir jamais. Il réalise que son amour de père ne parviendra pas à retenir son fils auprès de lui et, dans son amour pour lui, il ne compte pas le retenir de force. À présent, son fils est un homme : il doit prendre et exercer ses responsabilités. Tout en étant convaincu que son enfant fait un mauvais choix, il lui donne sa part d’héritage et le laisse partir dans l’espoir qu’il en fera un usage profitable et que la vie lui enseignera ce que lui-même n’a pas réussi à lui transmettre.

Pour en arriver à une telle situation, il a fallu que le fils, mauvais dès l’enfance, ne cesse de s’enfoncer dans le mal, peut-être par de mauvaises fréquentations, et que le père ait épuisé toutes ses réserves de patience et d’amour en le raisonnant, l’éclairant sur les choses de la vie sans que rien n’y fasse. En conclusion, le père, travailleur puisqu’il est la tête d’une fortune, et le fils qui ne songe qu’à en profiter, finissent par s’opposer sur tout et la moindre étincelle met le feu aux poudres. Combien de discussions ont dû finir en dispute jusqu’à l’ultime, celle sans retour possible, qui aboutit à la demande : « Père, donne-moi la part de fortune qui me revient. » En demandant sa part d’héritage, le fils agit comme si son père était déjà mort pour lui.

En plus des remontrances de son père, faites dans l’amour, il a subi celles sans amour de son frère, qui lui (tout aussi mauvais que lui, rappelons-le !) s’est efforcé d’accomplir la volonté de son père, a travaillé dans le domaine familial et a réfréné ses appétits de faste et de luxe. Peut-être ce fils aîné est-il jaloux de son frère auquel le père accorde plus d’attention parce qu’il lui cause plus de soucis. Peut-être est-il d’un tempérament plus soumis et n’ose pas affronter son père : l’envie ne lui en manque probablement pas car, sur le fond, il partage les opinions de son frère en tout cas, son désir de mener la grande vie.

Avouons que nous nous sentons interpelés par cette parabole parce que nous ressemblons à ce fils ingrat et à son frère. Dieu nous a comblé de ses dons dès le premier instant de notre existence. Par le baptême, il a fait de nous ses enfants, les frères de son propre Fils, Jésus-Christ. Par notre adoption, il nous a élevé à une si haute dignité que l’esprit le plus imaginatif n’aurait jamais pu l’envisager. Il nous a donné part à tous ses biens, partageant l’héritage, qui revient de droit à son seul Fils Jésus, avec nous, ses fils et filles d’adoption. Dans son amour, il nous a investi de sa confiance pour travailler dans son domaine, en accroitre les richesses pour le bien de la famille entière.

Et nous, pauvres fils d’Adam, nous profitons de sa bonté tout en cherchant sans cesse à nous affranchir de sa paternité, en poursuivant des chimères qui ne mènent qu’à la mort de l’âme. Comme à ce fils ingrat, Dieu ne cesse de s’adresser à notre conscience, à notre intelligence par les inspirations de notre ange gardien, en plaçant sur notre route des personnes providentielles, sans que rien n’y fasse. Nous continuons à chercher le bonheur là où il n’est pas…

Seigneur, fais que je ne sois pas sourd à tes appels et si je ne viens pas à toi poussé par l’amour, que je vienne au moins pour ne pas périr de faim et de soif. Ton amour fera le reste. Merci Seigneur de nous aimer malgré ce que nous sommes.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…).

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Psaume 50 :

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.

Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.

Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire.

Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.

Mais tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, tu m’apprends la sagesse.

Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

Fais que j’entende les chants et la fête : ils danseront, les os que tu broyais.

Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne.

Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés.

Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice.

Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.

Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, tu n’acceptes pas d’holocauste.

Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem.

Alors tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors on offrira des taureaux sur ton autel.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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