La parabole du fils prodigue : le fils ainé

Méditons

À son début, la parabole ne nous dit rien du fils ainé. Tout ce que nous savons de lui, nous vient par déduction. Quand le fils cadet demande sa part d’héritage, il reçoit aussi la sienne et contrairement à lui, il ne quitte pas son père.

Le fils ainé a été obéissant à son père. Il s’est occupé de gérer le patrimoine familial de façon à lui faire produire du fruit. Si, à son retour, le fils cadet trouve une maison en ordre où l’on dispose de quoi lui réserver un accueil princier (veaux gras, beaux vêtements, bijoux…), c’est parce que le fils ainé a maintenu le patrimoine, qui lui appartient désormais puisque c’est sa part d’héritage. Aux yeux du monde, il apparait comme sérieux, conscient de ses devoirs, respectueux du 4ème commandement : « tu honoreras ton père et ta mère. »

Cependant, il n’est pas meilleur que son cadet et tout aussi rebelle sinon il ne reprendrait pas son père aussi durement quand il accueille son frère. Il est tout aussi dépensier, aime tout autant le luxe et les plaisirs sinon il ne reprocherait pas à son père de ne lui avoir jamais donné de veau gras pour fêter avec ses amis. Il a rempli son devoir de fils en travaillant dans le domaine familial mais très probablement en maugréant derrière le dos de son père, le critiquant sournoisement à chaque nouvelle consigne. Il est avare : il comprend qu’il devra entretenir son frère qui n’a plus rien et que son père accueille à grand frais. En fait, il n’aime personne ni son père ni son frère. Il est moins téméraire que son frère et calcule davantage les risques. S’il était moins borné, moins attaché à son confort, ses habitudes, à l’opinion du monde, probablement qu’il serait parti lui aussi pour mener la grande vie et dilapider le bien que son père lui a donné et durement gagné.

Le fils ainé est à l’image des pharisiens. Ils respectent les commandements et tous les termes de la loi mosaïque. Pour cette raison, ils sont convaincus de mériter les faveurs divines. En eux, ils se demandent : à quoi bon s’astreindre à vivre selon les commandements si celui qui ne l’a pas été est aussi bien traité lorsqu’il montre la première trace de repentir ? Pour eux, il s’agit là d’une injustice totale. Avouons que nous leurs ressemblons…

Au fils ainé, comme aux pharisiens, comme à nous, il manque simplement l’essentiel : l’amour. C’est ce que la parabole veut mettre en lumière et que Jésus est venu accomplir. Ne pas quitter le père, accomplir sa volonté, c’est bien et louable mas cela ne suffit pas. Encore faut-il le faire dans l’amour qui est la perfection de la loi. C’est l’amour qui nous fait ressembler au père et répond à son désir le plus profond. C’est parce qu’il aime ses fils, qu’il leur partage ses biens de son vivant. C’est parce qu’il aime ses fils, qu’il les veut auprès de lui malgré leurs défauts, leur ingratitude. C’est parce qu’il aime ses fils, qu’il veut qu’ils vivent en frères et se comportent comme tel.

Rappelons ici les mots de saint Paul, qui trouvent toute leur place dans notre conclusion : « J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien… L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas … il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai » (1 Cor 13, 2-5).

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…).

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Psaume 50 :

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.

Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.

Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire.

Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.

Mais tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, tu m’apprends la sagesse.

Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

Fais que j’entende les chants et la fête : ils danseront, les os que tu broyais.

Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne.

Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés.

Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice.

Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.

Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, tu n’acceptes pas d’holocauste.

Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem.

Alors tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors on offrira des taureaux sur ton autel.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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