Jacinta (3)

Contemplons

Le docteur Luis Fischer examine le corps de Jacinta Marto resté intact, lors de la première exhumation le 12 septembre 1935.

Méditons

Le départ pour la capitale effrayait beaucoup la petite Jacinta car elle savait de la Sainte Vierge même, que ce voyage serait le dernier avant d’aller au Ciel ; et l’idée de ne plus revoir ceux qu’elle aimait tant, lui fendait le cœur. Notre-Seigneur, au jardin des oliviers, avait senti la même peine de souffrir seul. Par trois fois, il avait interrompu sa prière, pour demander à ses Apôtres de veiller avec Lui. Comment s’étonner donc de rencontrer le même sentiment dans l’âme si affectueuse de la petite Jacinta ? Mais, malgré cette peine, elle accepta avec joie d’aller à l’hôpital, pour montrer son amour à Marie en y souffrant plus qu’à la maison.

A Lisbonne, personne ne voulait recevoir cette voyageuse fatiguée avec sa petite fille pâle et décharnée. Pour finir, ce 21 janvier 1920, la malade et sa mère furent reçues avec beaucoup de bonté par la Directrice de l’orphelinat Notre-Dame des Miracles, à Lisbonne, sœur Marie de la Purification Godinho, en attendant que le médecin puisse faire les démarches administratives d’admission à l’hôpital. Mais il rencontra un obstacle imprévu : la mère de Jacinta refusait que sa fille soit opérée, sans doute par peur de la perdre… mais face à l’insistance et aux bons conseils du médecin, elle accepta.

Dans cet orphelinat, il y avait une tribune avec vue sur la chapelle. Tous les moments qui lui restaient durant les jours qu’elle y a vécu, Jacinta les passait dans la tribune assise dans une petite chaise avec les yeux fixés sur le tabernacle. C’était sa mère qui la portait dans ses bras à la table de la communion.

Le 2 février, jour de la Présentation, Jacinta entrait au Service n° 1 de l’hôpital Doña Estefania, où elle occupait le lit n° 38, et était traitée sous la direction du Dr. Castro-Freire, l’un des meilleurs médecins d’enfants du Portugal. Elle y recevait la visite quotidienne de sœur Purification, sa « marraine », comme elle appelait sa bienfaitrice. Monsieur Marto, son papa, put venir voir une fois son enfant, mais ce fut une visite bien brève. Le pauvre homme devait revenir promptement à Fatima, où d’autres de ses enfants étaient au lit et réclamaient sa présence. Lucia, qui était venue lui rendre visite durant deux jours, confie : « Je la trouvai avec la même allégresse de souffrir pour l’amour de Dieu, pour l’amour du Cœur Immaculé de Marie, pour les pécheurs et pour le Saint Père. C’était là tout son idéal et les thèmes de ses conversations. » « J’aime tant souffrir pour l’amour de Jésus et Marie et eux Ils aiment tant tous ceux qui souffrent pour la conversion des pécheurs » disait Jacinta, affirmant que Notre Dame lui était apparue de nouveau et lui avait encore répété que « le péché qui mène le plus de monde en enfer est le péché de la chair, qu’il faut s’éloigner du luxe, qu’il ne faut pas s’obstiner dans le péché et qu’il faut faire pénitence. »

Le diagnostic du chirurgien révéla une pleurésie purulente de la grande cavité gauche, avec fistule, et ostéite des septième et huitième côtes du même côté. Ce jour-là, la maman de Jacinta reçut des nouvelles d’Aljustrel : elle devait absolument rentrer chez elle car d’autres enfants de la famille étaient malades et avaient besoin de sa présence.

L’opération chirurgicale ayant été retardée de quelques jours, elle décida de prendre le train pour Fatima, le 5 février. Ce fut un grand déchirement pour elle comme pour sa petite fille qui tout au long de sa maladie, ne cessa de souffrir héroïquement pour la conversion des pécheurs. Sur son lit d’hôpital, on l’entendra dire : « Il se commet beaucoup et de trop grands péchés dans le monde. Si les hommes savaient ce que c’est que l’éternité, ils feraient tout pour changer de vie… Les hommes se perdent parce qu’ils ne pensent pas assez à la mort de Notre Seigneur et qu’ils ne font pas pénitence. »

Le 10 février, Jacinta fut opérée par le docteur Castro-Freire. A cette époque, les anesthésies étaient très imparfaites, ce qui causait beaucoup de souffrance aux malades. Le chirurgien lui ouvrit une fissure pour le drainage du pus et on lui retira deux côtes du côté gauche. Jacinta souffrait beaucoup, et la douleur se ravivait chaque fois qu’il fallait panser la plaie large comme la main. Cependant son seul gémissement était : « Aïe ! aïe !… ô Notre Dame ! » Elle ajoutait : « Patience ! nous devons tous souffrir pour aller au Ciel ! » Personne ne l’entendait se plaindre. Elle disait plus que jamais à Jésus, dans un héroïsme tranquille : « Maintenant Vous pouvez convertir beaucoup de pécheurs, parce que je souffre beaucoup ! »

Quelques jours après, la Vierge Marie vint au pied du lit d’hôpital consoler la petite fille, lui annonçant que bientôt Elle viendrait la chercher pour aller au Ciel ; mais dès cet instant Jacinta ne manifesta plus aucune souffrance. Elle confiait à Mère Godinho : « Maintenant je ne me plains plus ! Notre Dame m’a dit qu’elle viendra me chercher, et qu’elle m’enlève déjà toutes mes souffrances. » Le Docteur Eurico-Lisboa confirma qu’effectivement toutes les douleurs de sa petite patiente disparurent et qu’elle put se distraire en regardant des images pieuses, dont une de Notre Dame du Sameiro, célèbre sanctuaire de l’Immaculée Conception, près de Braga. L’enfant disait que c’était celle qui lui rappelait le plus la Vierge qui lui était apparue.

Sœur Lucia rapporte dans ses « Mémoires » que sa cousine lui confia que Notre Dame lui avait dit lors de cette apparition la date et l’heure de son entrée dans la vie éternelle.

Le 20 février 1920, vers 18 heures, la petite malade dit qu’elle se sentait mal et qu’elle désirait recevoir les derniers sacrements. On appela donc le curé de la paroisse des Anges, M. l’abbé Pereira dos Reis, qui l’entendit en confession vers 20 heures. La voyant apparemment bien, il ne voulut pas lui donner les derniers sacrements et lui promit seulement de lui apporter Notre Seigneur le jour suivant. De nouveau la petite insista pour recevoir la communion disant qu’elle allait bientôt mourir. De fait, vers 22h30, la petite Jacinta s’éteignit tranquillement, toute seule, en odeur de sainteté, mais sans avoir pu communier, à l’hôpital Doña Estefânia. Seule une jeune infirmière, Aurora Gomes, assista à son décès.

La Vierge était donc venue, une dernière fois, auprès de la petite malade du lit n° 60 (où on l’avait transportée après l’opération) et avait emmené au Ciel l’âme de Jacinta, laissant seulement à la terre sa dépouille mortelle. La nouvelle se répandit très vite dans les milieux catholiques de Lisbonne. Sœur Godinho la revêtit d’une belle robe blanche avec ceinture bleu ciel, puis, le 24 février, à 11 heures, le corps fut placé dans un cercueil afin de procéder à l’office funèbre, en l’église des Saints Anges. Un défilé de personnes qui croyaient aux évènements de Fatima, ne tarda pas à se former. On venait avec des chapelets et des images, pour toucher les vêtements de la petite fille et prier auprès de son corps.

Couchée dans son cercueil, Jacinta paraissait vivante, avec les lèvres et les joues d’une belle couleur rosée. Le parfum agréable qu’exhalait le corps, décédé depuis trois jours et demi, ne peut expliquer naturellement cette odeur de fleurs variées, fait très singulier, étant donné le caractère purulent de la maladie et le temps prolongé pendant lequel le corps était resté à l’air libre.

L’après-midi, le corps fut accompagné à pied jusqu’à la gare, sous la pluie, par beaucoup de monde, et déposé à Vila Nova de Ourem, dans le caveau de la famille du baron de Alvaiazere.

Le 12 septembre 1935, Mgr. da Silva fit transférer le corps de la petite Jacinta dans le cimetière de Fatima. Lorsqu’on ouvrit le cercueil, l’assistance put constater que le visage de la voyante était resté intact. Ce fut le cas également, lors de l’exhumation définitive dans la basilique, le 1er mai 1951.

Lors de la première exhumation, on photographia le visage de la petite bergère et l’Évêque de Leiria envoya cette photo à Lucia. Dans la lettre où elle remerciait le prélat et lui disait toute sa joie, la religieuse écrivait entre autres choses : « J’espère que Notre Seigneur voudra lui donner l’auréole des saints, pour la plus grande gloire de la Sainte Vierge. Malgré son jeune âge, (elle n’était qu’une enfant) elle excella dans la pratique de la vertu et sut prouver son amour de Dieu et de la Sainte Vierge, par la mortification. Pour ma part, je dois à son amitié d’avoir conservé mon innocence. Elle avait admirablement compris cet esprit de prière et de sacrifice que la Sainte Vierge nous avait recommandé. »

Le procès en vue de la béatification de Jacinta Marto a été ouvert à Leira le 21 décembre 1949 en même temps que celui de son frère Francisco. Il a été transmis au Saint-Siège le 2 juillet 1979, et c’est le 13 mai 1989 qu’ils ont été déclarés vénérables.

Le 16 avril 1999, la Congrégation pour la Cause des Saints a approuvé un miracle attribué à leur intercession. L’assemblée plénière de la Congrégation a entériné cette décision le 24 juin 1999. C’est alors que le Pape Jean-Paul II a publié, le 28, le décret de béatification. Francisco et Jacinta sont désormais les plus jeunes Bienheureux de l’Eglise (respectivement, 11 et 9 ans).

Prions

Une dizaine du chapelet (Notre Père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour tous ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas.

Très sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je vous offre les très précieux Corps, Sang, Ame et Divinité de votre très cher Fils Notre-Seigneur Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est lui-même offensé.

Par les mérites infinis de son très saint Cœur unis aux mérites du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion de tous les pauvres pécheurs.

Saint Joseph, Père nourricier de Notre-Seigneur Jésus-Christ et chaste époux de la Vierge Marie, Mère de Dieu, priez pour nous et pour tous les agonisants.

Bienheureux Francisco et Jacinta Marto, priez pour nous.

Chère sœur Lucia, priez pour nous.

Tous les saints, tous les anges, tous les esprits bienheureux, priez pour nous.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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