Francisco (2)

Contemplons

Lucia (10 ans), Francisco (9 ans) et Jacinta (7 ans) au moment des apparitions de Notre Dame de Fatima

Méditons

En 1918, le petit François fut atteint d’une très forte grippe. L’épidémie causa la mort de nombreuses personnes en Europe, mais surtout en Espagne et au Portugal. Chez la famille Marto, tout le monde tomba malade presque en même temps, excepté Antonio, le père, et son fils Jean ; mais en décembre la famille allait mieux. Pour François et Jacinthe, ce rétablissement fut de courte durée car fin décembre, ils rechutèrent gravement dans la maladie. C’est pendant cette ultime épreuve que la Vierge Immaculée apparut aux deux petits enfants pour leur renouveler sa promesse du 13 juin 1917.

En janvier 1919, Francisco allait de nouveau un peu mieux. Il put aller une dernière fois à la Cova da Iria pour prier là où il avait vu Notre Dame ; mais, vers la mi-février, il rechuta. Cette fois, il ne se releva pas. Sa santé se dégradait de jour en jour. Une fièvre intense continue minait peu à peu son organisme.

Sur son lit de mort, il offrit souvent ses souffrances pour « consoler Notre-Seigneur et convertir les pécheurs. » « D’ici peu, disait-il, Jésus va venir me chercher pour aller au Ciel avec Lui, et alors je resterai toujours à le voir et à le consoler. Quel bonheur ! »

Dans les derniers temps de sa maladie, cependant, François ne pouvait plus prier. Quelle tristesse pour lui ! Les jours qui précédèrent son départ de ce monde, le soir arrivait sans qu’il ait pu dire son chapelet, même une seule fois. Et le petit revivait, avec regret, les longues heures passées dans la grotte du Cabeço, où, prosterné à terre, il répétait les paroles de l’Ange ou les chapelets récités à la Cova da Iria, en compagnie de sa petite sœur, de Lucia et d’autres pieuses personnes.

Sa maman devinait l’amertume qui remplissait l’âme de son fils, et cherchait à le consoler.

– « Oh, maman, disait-il, je n’ai plus la force de dire le chapelet, et les Ave Maria que je dis, je les dis avec tellement de vide ! »

– « Si tu ne peux réciter le chapelet avec les lèvres, lui disait sa mère, récite-le avec le cœur. Notre-Dame l’entend aussi bien ; elle en est aussi contente ! »

Francisco comprenait et se tranquillisait.

Cependant, son état s’aggravait et il n’arrivait plus à expectorer ; sa gorge s’embarrassait ; la fièvre montait ; il avait de la répugnance à prendre ce qu’on lui présentait ; la faiblesse, l’épuisement augmentaient rapidement et laissaient prévoir un dénouement prochain. Il dit à son papa qu’il voulait recevoir « Notre Père du Ciel » avant de mourir. Mr Marto, dont le cœur se fendait de douleur, s’en alla au presbytère où l’abbé Moreira remplaçait provisoirement le curé de Fatima, l’abbé Marques-Ferreira. Il accepta tout de suite d’aller apporter les derniers sacrements au petit berger. En chemin, le prêtre et Mr. Marto récitèrent le chapelet. Pendant ce temps, François avait demandé à sa sœur Teresa d’aller appeler Lucia, sans se faire remarquer. Celle-ci accourut aussitôt.

Pour mieux préparer sa dernière confession, il demanda à Jacinta et à Lucia de l’aider à se remémorer ses peccadilles. Après les avoir entendues, il leur dit : « Ces péchés, je les ai confessés ; je les confesserai de nouveau. Qui sait si par mes péchés, je ne suis pas cause que Notre-Seigneur est si triste ? Même si je ne devais pas mourir, je ne les ferais plus. Maintenant, je suis bien repentant. »

Il reçut les derniers sacrements et le curé lui dit qu’il reviendrait le lendemain matin lui apporter Notre-Seigneur. L’aube du jeudi 3 avril se leva enfin. Lorsque le prêtre entra dans sa chambre pour lui apporter la sainte communion, il sollicita la faveur de ne pas rester couché ; il aurait au moins voulu s’asseoir sur son lit ; on ne le lui permit pas.

Après avoir reçu l’Hostie sur sa langue desséchée, François ferma les yeux et demeura longtemps immobile. On sentait qu’il n’appartenait plus à la terre. Les premiers mots ont été pour dire à sa mère : « Monsieur l’abbé ne portera-t-il plus Jésus caché ? » Jacinta lui dit toute émue : « Dis à Notre-Seigneur et à Notre-Dame que je suis contente. Dis-leur que je souffrirai tout ce qu’ils voudront pour convertir les pécheurs et réparer les péchés envers le Cœur Immaculé de Marie. »

Le soir, l’état de Francisco s’aggrava brusquement. Il avait soif, mais ne pouvait déjà plus supporter le lait, ni même les cuillères d’eau que sa maman et sa marraine Teresa lui offraient de temps en temps. Le lendemain, vendredi 4 avril, quand la nuit fut tout à fait tombée, après avoir vu une belle lumière près de la porte de sa chambre, son visage s’illumina d’une manière surprenante d’un sourire angélique. Sans aucune marque de souffrance, sans agonie, ni gémissement, il expira doucement à 22 heures et son âme s’envola au Ciel. Notre-Dame est venue chercher Francisco. Elle le lui avait promis le 13 mai, si il priait beaucoup de chapelets. Il en priait neuf par jour et avait fait des sacrifices héroïques, surtout les nécessaires pour éviter le péché.

Le samedi 5 avril, un modeste cortège conduisit son corps au cimetière de Fatima. En avant, la croix ; puis quelques hommes de la Confrérie, avec leurs manteaux verts ; derrière eux, le prêtre, avec son surplis et son étole, noire, disant le chapelet. Quatre garçons, avec leurs manteaux blancs de procession, portaient le corps du petit voyant. Lucia le suivait en pleurant. Jacinta, que la maladie empêchait de sortir, tout en larmes elle aussi, avait dû rester à la maison.

Francisco fut enseveli au cimetière de la paroisse, dans une simple fosse, marquée seulement d’une petite croix de bois. Lucia nota avec soin cette petite croix, parmi tant d’autres semblables, et ne passait pas un jour sans aller s’agenouiller auprès d’elle, pour converser avec son petit ami du Ciel.

Le 13 mars 1952, ses restes mortels furent transférés dans la basilique de Fatima.

Le procès en vue de la béatification de Francisco Marto a été ouvert à Leira le 21 décembre 1949 en même temps que celui de sa sœur Jacinta. Il a été transmis au Saint-Siège le 3 août 1979, et c’est le 13 mai 1989 qu’ils ont été déclarés vénérables.

Le 16 avril 1999, la Congrégation pour la Cause des Saints a approuvé un miracle attribué à leur intercession.

L’assemblée plénière de la Congrégation a entériné cette décision le 24 juin 1999. C’est alors que le Pape a publié, le 28, le décret de béatification. Francisco et Jacinta sont désormais les plus jeunes bienheureux de l’Eglise (respectivement, 11 et 9 ans).

Prions

Une dizaine du chapelet (Notre Père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour tous ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas.

Très sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je vous offre les très précieux Corps, Sang, Ame et Divinité de votre très cher Fils Notre-Seigneur Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est lui-même offensé.

Par les mérites infinis de son très saint Cœur unis aux mérites du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion de tous les pauvres pécheurs.

Saint Joseph, Père nourricier de Notre-Seigneur Jésus-Christ et chaste époux de la Vierge Marie, Mère de Dieu, priez pour nous et pour tous les agonisants.

Bienheureux Francisco et Jacinta Marto, priez pour nous.

Chère sœur Lucie, priez pour nous.

Tous les saints, tous les anges, tous les esprits bienheureux, priez pour nous.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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