Elle est enceinte

Contemplons

Vierge en gloire, église Saint-Louis-en-ville, Strasbourg

Méditons

Cette femme de la vision de saint Jean, vêtue du soleil, couronnée d’étoiles, debout sur la lune, crie dans les douleurs de l’enfantement. En elle, nous reconnaissons Marie, la Mère et la figure de l’Eglise, qui a connu le plus douloureux des enfantements au pied de la Croix de Jésus en nous donnant la vie de la grâce. En elle, nous reconnaissons aussi l’Eglise qui fait de nous des enfants de Dieu, contre vents et marées, au milieu des vicissitudes de ce monde.

En disant « oui » au projet de Dieu le jour de l’Annonciation, Marie donne à Dieu de nous rejoindre dans notre misère en prenant notre condition humaine. Le « oui » qu’elle prononce n’est pas un acte isolé mais la manifestation de l’adhésion de tous les sauvés à la Rédemption, un engagement pris au nom de toute l’humanité. Aussi, par son « oui », elle se met au service de l’humanité tout entière, appelée au Salut par l’enfant qui va naitre. C’est donc en notre nom à tous, qu’elle reçoit Jésus dans son sein pour le donner ensuite au monde. Et, en accueillant Jésus, elle accueille aussi tous les sauvés et devient leur Mère. En effet, nous sommes tous sortis du sein de Marie : en donnant la vie à Jésus, dont nous formons le corps mystique et dont lui-même est la tête, Marie nous l’a donnée à tous.

L’accueil de la maternité a été pour Marie une très grande joie liée, dès le tout premier instant, à une souffrance qui ira crescendo jusqu’au Vendredi-saint et même au-delà, jusqu’à sa dormition, son assomption. Le « oui » de Marie est donné dans la nuit de la foi, sans contrepartie et sans garantie d’une vie en rapport avec l’honneur qui lui est fait. La seule chose dont elle est assurée, c’est que, quoi il advienne, le Seigneur est à ses côtés. Pour notre Salut, il lui faut accepter de peiner un fiancé aimant, de risquer d’être lapidée pour avoir conçu en-dehors du mariage. Elle sait aussi tout ce qui est dit dans les Ecritures sur le Messie et ses souffrances. Elle n’ignore pas qu’en disant « oui » à l’Incarnation, elle devient la Mère de « l’homme des douleurs » dont parle le prophète Isaïe. C’est en pleine connaissance des prophéties sur la Passion et en toute conscience des conséquences pour elle-même, que Marie accepte de devenir la Mère du Sauveur. C’est donc dès le premier instant de la venue de Jésus en ce monde, que Marie a commencé à ressentir les douleurs de notre enfantement à la vie divine.

L’amour de Marie pour nous, ses enfants d’adoption, est à la mesure du sacrifice qu’elle prend sur elle le Vendredi-saint. Au pied de la Croix, c’est au prix du plus cruel des martyres, du total renoncement à elle-même, du mépris de son amour maternel pour Jésus, qu’elle nous enfante à la vie divine et devient notre mère dans l’ordre de la grâce. En effet, pour devenir notre Mère selon la volonté de Jésus, elle a consenti à sacrifier son enfant selon la chair pour le Salut de ceux qui le seront par la grâce.

Enfin, à la Pentecôte, Marie préside à la naissance de l’Eglise, elle qui avait déjà reçu l’Esprit-Saint à l’Annonciation et au pied de la Croix où « Jésus remit l’Esprit » (Jean 19, 30). Elle accompagne toute l’Eglise, qui rassemble tous les enfants du Père, les frères de Jésus. Elle est donc la Mère de l’Eglise et connaitra pendant bon nombre d’années les persécutions auxquelles elle sera en butte dès ses commencements. Probablement, elle était encore à Jérusalem quand saint Etienne a été martyrisé et que Saül (le futur saint Paul) entreprit de décimer les chrétiens.

Marie nous porte tous dans son sein à savoir qu’elle nous porte dans sa prière incessante, nous protège et nous indique la voie jusqu’au jour où nous naissons au Ciel. A son image et à sa ressemblance, l’Eglise est notre Mère car, par le baptême, elle nous rassemble en une famille, celle de Jésus, fait de nous ses enfants, nous nourrit de la Parole de Dieu, du pain de l’Eucharistie, des sacrements qui nous donnent la vie divine et la font grandir en nous. Et comme Marie, l’Eglise nous enfante à la vie divine au prix d’un douloureux enfantement. Pour Marie, il a duré pendant toute sa vie terrestre avec un point culminant le Vendredi-saint. Pour l’Eglise, il durera jusqu’à la fin du monde, jusqu’à ce que le dernier des élus aura pris sa place dans le Ciel et que la Rédemption sera consommée.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

« Ô Immaculée, reine du ciel et de la terre, refuge des pécheurs et notre mère tout amour, à qui Dieu voulut confier tout l’ordre de la miséricorde, moi…, indigne pécheur, je me prosterne à vos pieds et vous implore humblement : daignez me prendre tout entier et totalement, comme votre chose et votre propriété, et faire tout ce que vous voulez de moi, de toutes les facultés de mon âme et de mon corps, de toute ma vie, de ma mort et de mon éternité. Si tel est votre bon plaisir, disposez aussi de moi, tout entier et totalement dans cette œuvre où doit s’accomplir ce qui a été dit de vous : « Celle-ci t’écrasera la tête » et « Vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier » de telle sorte que je sois dans votre main immaculée et toute miséricordieuse un instrument qui puisse vous servir à éveiller dans tant d’âmes égarées et tièdes la joie de vous connaître, à augmenter sans limite votre gloire et ainsi à étendre le plus possible le règne d’infinie douceur du très saint Cœur de Jésus. En effet, là où vous entrez, vous obtenez la grâce de la conversion et de la sanctification, puisque c’est par vos mains que du Cœur très sacré de Jésus toutes les grâces parviennent jusqu’à nous. Amen. » (Saint Maximilien Kolbe, 16 octobre 1917).

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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