3ème station : Marie-Madeleine au tombeau de Jésus

Marie-Madeleine au tombeau, Fra-Angelico

Méditons

A l’aube du premier jour de la semaine, une fois le sabbat terminé, Marie-Madeleine se rend au tombeau de Jésus pour lui rendre les hommages funèbres. Son Jésus n’est plus mais son amour pour lui ne s’est pas éteint ; il la porte à remplir auprès du Sauveur, des fonctions qui, en principe, reviennent à sa mère (car la seule famille de Jésus, au sens humain). En lavant les pieds de Jésus avec le précieux parfum et en les essuyant avec ses cheveux au cours du repas chez Simon le pharisien, Marie-Madeleine commençait l’ouvrage qu’elle s’apprête à achever en ce jour.

Si Marie ne fait pas partie du groupe de femmes qui se rendent avec Marie-Madeleine au tombeau, c’est d’une part parce qu’elle sait déjà que Jésus est ressuscité mais aussi parce que Marie-Madeleine tient une place particulière dans la « famille de Jésus. » En effet, sur la Croix, le Rédempteur, en saint Jean, a confié à Marie tous les hommes en quête du salut. Or qui, plus que Marie-Madeleine, a désiré le salut, elle qui, bravant la fureur de la foule, a suivi Jésus jusqu’au calvaire, se tenant sous la Croix aux côtés de Marie et de Jean. Le Vendredi-saint, Jean est devenu fils de Marie ; Marie-Madeleine, par sa présence aimante est devenue fille de Marie ; aussi peut-on comprendre qu’auprès de Jésus, elle remplisse un office qu’il revient à la mère d’accomplir.

Contrairement aux Apôtres, qui pourtant avaient juré de ne jamais abandonné le maître, Marie-Madeleine a suivi Jésus jusque sur le Calvaire et, aux côtés de Marie, elle a assisté à l’agonie et à la mort de Jésus. On voit ainsi se tenir côte à côte Marie, la toute-pure, celle que le péché n’a jamais effleuré, Jean, l’Apôtre que « Jésus aimait » et Marie-Madeleine, celle dont la vie n’a été jusqu’à lors que péché. Chacun des trois personnages représente un chemin qui mène assurément à Jésus. Marie représente l’humilité (elle est « l’humble servante du Seigneur »), Jean représente la pureté (il a reposé sur le Cœur très pur de Jésus) et Marie-Madeleine représente l’amour : Jésus a dit d’elle : « parce qu’elle a beaucoup aimé, il lui sera beaucoup pardonné » (Luc 7, 47).

En Marie-Madeleine, nous contemplons les effets concrets de la Résurrection de Jésus. En effet, après une vie dissolue, mais qui ne la rend pas heureuse, elle rencontre Jésus, le seul qui ait pu l’aider à sortir de sa situation de péché et à trouver enfin ce qui peut donner un sens à sa vie : l’amour, le vrai, celui que Dieu nous donne. Elle s’est donnée totalement à cet amour qui, en elle, a produit ses plus beaux effets. Marie-Madeleine a su ressusciter, par sa volonté, du tombeau de ses vices et défier le monde par amour pour son Sauveur ; elle s’est dépouillée de tout ce qui n’est pas amour pour ne devenir plus que l’amour qui se consume pour son Dieu.

Marie-Madeleine est l’espérance des pauvres pécheurs que nous sommes tous. En elle, comme dans le bon larron, nous voyons que la Résurrection de Jésus atteint tous les hommes jusqu’aux plus embourbés dans le péché et que ne sont pas vaines les paroles du prophète : « Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » (Isaïe 1,18). Sainte Marie-Madeleine de Pazzi (1566-1607), carmélite mystique italienne, affirme dans ses écrits que Marie-Madeleine, par son amour de Dieu et sa pénitence, a recouvré une pureté et une virginité supérieures à celles d’avant sa vie dissolue. En Marie-Madeleine, Jésus ressuscité a tout restauré dans sa beauté originelle.

Que sainte Marie-Madeleine nous obtienne de persévérer sur le chemin d’une véritable conversion du cœur.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ;  viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, tu nous procures le repos,  dans la fièvre, la fraîcheur, dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. Alléluia. (Séquence de la Pentecôte)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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