Priez

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Je vous salue Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

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A Lourdes, Marie est apparue 18 fois entre le 11 février et le 16 juillet 1858, le message central ayant été délivré le 25 mars, jour de l’Annonciation : « Je suis l’Immaculée Conception. » Au cours de ses deux premières visites, le jeudi 11 et le dimanche 14 février, Marie n’a rien dit. Elle était là, chapelet en mains, accompagnant Bernadette qui disait le sien. Au début de l’apparition, Bernadette faisait le signe de Croix à la suite de Marie puis égrainait ses dizaines. On lui demanda si la Dame disait les prières  avec elle. Elle répondit qu’elle faisait glisser les perles de son chapelet entre ses doigts et ne disait avec elle que le « Gloire au Père, au Fils, au Saint Esprit. » Cette scène illustre parfaitement ce qu’est la prière mariale et notamment celle  du chapelet : une rencontre personnelle avec Notre Dame pour la louange divine. Reprenons-en les étapes.

Marie commence par faire un ample signe de croix dans lequel elle s’enveloppe totalement. Bernadette, qui impressionnera toujours quand elle imitera Marie faisant le signe de Croix, dira qu’il lui était impossible de lever le bras avant que la Dame ne le fasse aussi. La prière mariale se fait toujours sous le signe de la Sainte Trinité, dont elle est l’alpha et l’oméga : Marie ne veut pas que nous venions à Elle mais que par Elle nous allions à Dieu. Elle nous montre par ce signe de Croix  que malgré toute sa gloire, elle est restée l’humble servante du Seigneur et que, malgré toute sa gloire, c’est son titre de prédilection. Enfin, elle nous indique sa préférence pour la prière du chapelet en commun, en Eglise.

Bernadette dira toute seule le « Je crois en Dieu », les « Notre Père » et les « Je vous salue. » Marie sera là, silencieuse mais très présente, à  égrainer son chapelet au rythme de celui de Bernadette, ne s’associant à elle que pour le « Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. » Marie nous montre qu’elle participe (même si invisible) à tous nos chapelets (que nous le disions seul ou en commun), qu’elle accompagne et enrichit notre prière de la sienne pour la faire monter dans l’action de grâce vers la Sainte Trinité. En fait nous ne prions pas Marie mais nous prions Dieu avec elle.

Marie a parlé pour la première fois le jeudi 18 février qui était le deuxième jour du carême. Le Curé Peyramale cherchait quelqu’un pour prêcher le carême dans sa paroisse et, malgré ses efforts, n’a trouvé personne ; c’est la Mère Dieu, en personne, qui le prêchera depuis la grotte de Massabielle. Si Marie ne parle qu’à partir de la troisième apparition, c’est pour nous enseigner qu’écouter la Parole de Dieu demande une préparation dans la prière : cette préparation est dispensée à son école au moyen du chapelet qui est, rappelons-le sans cesse, un condensé de l’Evangile.

Enfin, la prière du chapelet se termine par un autre signe de Croix et la Dame disparait avec un sourire. Le sourire de Marie, c’est son « merci » pour le temps que nous lui avons consacré et, par elle, que nous avons consacré au Seigneur.

La prière du chapelet n’est pas à la mode et l’on s’acharne de toutes parts à la dévaloriser à nos yeux, voire à nous ridiculiser lorsque nous la tenons en honneur. A Lourdes, Marie nous invite à faire fi de tout cela et nous démontre que la prière du chapelet est une rencontre personnelle avec Elle, centrée  sur la Sainte Trinité. Suivons l’exemple de Bernadette et disons notre chapelet avec la même simplicité, la même humilité et avec la conviction de faire, par ce moyen, la joie de Dieu et de Marie.

L’AVIS DE CHARLES PEGUY

« Récite ton chapelet, dit Dieu, et ne te soucie pas de ce que raconte tel écervelé : que c’est une dévotion passée et qu’on va abandonner. Cette prière-là, je te le dis est un rayon de l’Evangile : on ne me le changera pas. Ce que j’aime dans le chapelet, dit Dieu, c’est qu’il est simple et qu’il est humble. Comme fut mon Fils. Comme fut ma Mère. Va, mon fils, dis ton chapelet de ton mieux; il ne t’empêchera pas de suivre la sainte liturgie que j’ai donnée à mon Église, et qui est belle et qui est grande et magnifique même, quand elle est faite d’un cœur simple et qui ne veut que ma louange.

Récite ton chapelet : tu trouveras à tes côtés toute la compagnie rassemblée en l’Evangile : la pauvre veuve qui n’a pas fait d’études et le publicain repentant qui ne sait plus son catéchisme, la pécheresse effrayée qu’on voudrait accabler, et tous les éclopés que leur foi a sauvés, et les bons vieux bergers, comme ceux de Bethléem, qui découvrent mon Fils et sa Mère…

Récite ton chapelet, dit Dieu et ne crains surtout pas la ritournelle car je vous connais bien : vous avez souvent la tête creuse, et la pensée qui tourne à vide. Mais si vous voulez que je vous accorde de moudre le bon grain de l’esprit, vous devez vous prendre en patience vous-mêmes comme je le fais. Il faut que votre prière tourne, tourne et retourne, comme font entre vos doigts les grains du chapelet. Alors, quand je voudrai, je vous l’assure, vous recevrez la bonne nourriture, qui affermit le cœur et rassure l’âme. Allons, dit Dieu, récitez votre chapelet et gardez l’esprit en paix ! »

Prions

Une dizaine du chapelet (Notre père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple, qui ne savoure pas les tristesses, un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion, un cœur fidèle et généreux, qui n’oublie aucun bien et ne tienne rancune d’aucun mal.

Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s’effacer dans un autre Cœur, devant votre divin Fils. Un cœur grand et indomptable, qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse, un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel. (Léonce de Grandmaison)

Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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