« Mon Cœur est passionné d’amour »

Contemplons

Montmartre, le Sacré-Cœur entouré de la Vierge Marie, de saint Michel et de tous les saints de France

Méditons

En parlant de son amour pour les hommes, Jésus dit à Marguerite-Marie : « mon Cœur est passionné d’amour. »

Jésus exprime ainsi toute l’ardeur de son amour pour chaque âme. Il ne nous aime pas comme nous c’est-à-dire au rythme de nos humeurs, de nos intérêts, des circonstances. Il nous aime passionnément c’est-à-dire avec une telle constance et une telle intensité que cet amour est sa seule préoccupation, sa raison d’être. Et pour cause, il est le Dieu d’amour. Plus encore, il est Dieu qui est amour (1 Jean 4, 7). Et, comme pour nos passions humaines, il ne peut rien désirer d’autre. La différence avec nous est que sa passion est à sa mesure c’est-à-dire infinie et contrairement aux nôtres, elle est dénuée de toute forme d’égoïsme.

Qui dit passion dit aussi souffrance ! Si l’amour des hommes est toute sa passion, elle est aussi la cause d’une extrême solitude et de souffrances plus grandes encore. Une passion a besoin d’être partagée pour que s’instaure un véritable échange qui enrichit l’un et l’autre et crée des liens affectifs. Déjà le jeudi-saint, Jésus cherchait à partager sa passion pour le salut de toutes les âmes. A cette fin, il invitait ses apôtres, surtout les trois qu’il a fait assister à sa Transfiguration, à lui tenir compagnie, à le consoler. Et tout au long des âges, il est à la recherche d’âmes réparatrices qui le consoleront de la solitude dans laquelle l’abandonnent les âmes. Nombreuses sont en effet, les âmes auxquelles Jésus donnera de partager les affres de sa passion afin de suppléer pour toutes celles qui se détournent de lui.

 « Le Christ sera en agonie jusqu’à la fin du monde » écrit Blaise Pascal. Comment Jésus, dans son paradis, peut-il « souffrir » alors que c’est le lieu de tous les délices ? Nous n’avons pas de réponse et aucun mystique, à notre connaissance, n’est en mesure de nous éclairer sur cette question. Mais toujours est-il qu’il ressent mystiquement et douloureusement de ne pas être aimé en retour des hommes pour qui il a donné sa vie. Souvenons-nous de la tristesse qui envahit le visage de Marie lorsqu’elle parle à La Salette à Mélanie et à Maximin des offenses faites à Jésus par les pécheurs, à Lourdes quand elle parle de pénitence, à Fatima lorsqu’elle dit à Lucie, François et Jacinthe : « qu’on n’offense pas davantage Notre Seigneur qui est déjà trop offensé. » Chacun des voyants dira à sa manière que jamais il n‘a vu une pareille expression de tristesse.

Nous sommes mis en capacité par Dieu-même de faire sa joie ou sa tristesse selon la sainteté de notre vie. Quel mystère ! Dieu qui s’abaisse jusqu’à accepter de risquer de se laisser offenser pour avoir le bonheur d’être aimé de manière libre et désintéressée…

Pensons souvent qu’un jour nous plongerons notre regard dans le sien pour y reconnaitre la vérité de notre vie et de la réponse que nous avons faite ici et maintenant à son amour passionné.

Prions

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