La parabole du fils prodigue : le désir d’être reconnu

Méditons

Le fils aîné, dépité de voir son frère aussi bien accueilli, reproche à son père de ne l’avoir jamais récompensé de tout le travail qu’il a accompli : « Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. » Il ne se sent pas reconnu par son père dans tous ses mérites.

C’est bien connu, à force de faire les choses, elles finissent par devenir normales : n’a de valeur que ce qui est rare et rien n’échappe à cette règle. Le fils aîné a toujours travaillé dans le domaine. Il a fait face à toutes les charges de sa fonction. L’idée qu’il puisse faillir ou se dérober à ses obligations ne viendrait à l’esprit de personne et surtout pas du père.

Il n’en va pas de même pour le fils aîné dont le besoin de reconnaissance n’est pas satisfait ; il est même attisé par l’orgueil et la jalousie. Qu’on ne lui manifeste aucune reconnaissance, c’est une chose, mais qu’on fasse grand cas de son frère qui rentre ruiné de son escapade dans le grand monde, c’en est une autre. Il ne peut le supporter.

Le fils aîné ne comprend pas son père dont la pensée n’est pas la même que la sienne. Le festin que donne le père n’a rien à voir avec une quelconque récompense : il marque la fin de son deuil et le début d’une vie nouvelle d’où la tristesse est bannie.

Nous vient alors à l’esprit l’image du serviteur inutile ou quelconque dont Jésus parle aux Apôtres : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : Viens vite prendre place à table ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir » (Luc 17, 10).

Le fils aîné ne peut pas revendiquer de récompense pour avoir agi comme fils. L’amour du père et la certitude du devoir accompli doivent lui suffire. Doit-on récompenser un père d’avoir été un bon père ? Non, mais on doit l’aimer et le soutenir tant qu’il est en vie.

Nous sommes redevables à Dieu car tout vient de lui, qui nous l’accorde dans un acte de charité infinie. Lui ne nous doit rien et tout ce que nous pouvons faire à son service est en soi une grâce car il nous donne de lui rendre un peu (oh, bien peu !) de cet amour dont il nous comble.

Jésus nous précède avec son exemple. Personne n’a plus travaillé que lui dans la vigne de son père sans revendiquer quoi que ce soit pour lui-même. Il dira aux Apôtres : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4, 34). Et il ajoutera : « C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs » (Matthieu 20, 28).

Notons au passage que Jésus ne fait jamais de compliments. Il ne remercie jamais non plus, même ceux qu’il a placés au plus près de lui dans la gloire. Lorsqu’il parle de ce qui fait la grandeur de sa Mère, il proclame : « heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11, 28). De Jean-Baptiste, il prononce l’éloge funèbre : « parmi les enfants nés d’une femme il n’y en a pas de plus grand que Jean-Baptiste » (Luc 7, 28).

Jésus ne veut pas chatouiller notre orgueil toujours renaissant. Nous sommes des êtres aussi fragiles que vulnérables ! Marie, Jean-Baptiste, Joseph comme la foule innombrable des sauvés sont parvenus à la béatitude éternelle parce qu’ils se sont laissé porter par sa grâce. Leur mérite vient de l’avoir laissé agir en eux. Mais même cela est en soi une grâce. Aussi, comme Marie, nous ne pouvons que nous humilier et dire : « Je suis la servante du Seigneur » (Luc 1, 38) et considérer que tout ce qui nous est donné de faire pour son amour doit l’être dans la joie de l’action de grâce.

Seigneur, je ne peux rien par moi-même. Il me faut tout recevoir de toi, la source de tout bien. Eteins en moi le désir de reconnaissance car c’est déjà un grand honneur que d’avoir été choisi pour travailler dans la vigne de ton père. Donne-moi de ne désirer que de rester toujours auprès de toi.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…).

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Psaume 50 :

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.

Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.

Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire.

Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.

Mais tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, tu m’apprends la sagesse.

Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

Fais que j’entende les chants et la fête : ils danseront, les os que tu broyais.

Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.

Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne.

Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés.

Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice.

Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.

Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, tu n’acceptes pas d’holocauste.

Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem.

Alors tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors on offrira des taureaux sur ton autel.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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