JESUS EST CONDAMNE A MORT

Comme ces cris ont dû transpercer le Cœur si doux de Marie ! Comme elle a dû souffrir d’entendre cette foule hurler sa haine pour Jésus et lui préférer Barabbas : Il est son Fils mais Il est aussi et surtout le Verbe du Dieu d’amour ! Comme son Cœur a dû se serrer en entendant : « Qu’on le crucifie ! Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » Elle repense aux acclamations du dimanche des rameaux… il ne reste plus rien de toute cette liesse… Toute cette foule a pourtant vu les miracles de Jésus… elle a vu la résurrection de Lazare, la multiplication des pains… elle a entendu les paroles de paix de Jésus… Parmi ceux qui hurlent, il s’en trouve plus d’un que Jésus a béni… il en a même guéri certains… où est leur reconnaissance ?!

De là où elle se trouve avec Jean, Marie-Madeleine et quelques disciples restés fidèles, Marie regarde vers Jésus qui se tait. Il est déjà à bout de force… il n’a pas dormi de la nuit et a été trainé du Sanhédrin chez Hérode puis chez Pilate… il a été roué de coups… on l’a maltraité… elle voit sa tunique maculée de sang qui révèle les plaies de la flagellation… elle voit sa couronne d’épines… elle voit son visage couvert de sang et de sueur… lui qui était si beau ! Elle devine sa fièvre en raison de l’abondante perte de sang lors de la flagellation… Marie cherche à capter le regard de Jésus et y parvient… Jésus et Marie se plongent dans le regard l’un de l’autre… Marie se souvient alors des paroles de Jésus : « ma vie, nul ne la prend mais c’est moi qui la donne ! » … « Il faut que le fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté, qu’il soit tué et qu’il ressuscite !» … « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » … Personne n’impose rien à Jésus ; c’est lui qui, dans un acte de liberté souveraine, se laisse ainsi maltraiter !

Marie, qui aime Jésus par-dessus tout, n’a jamais cherché à le détourner de sa Passion (ne serait-ce que par un embryon de désir !). Même si cela était en son pouvoir, elle ne ferait rien pour empêcher cette heure. Jésus est venu en ce monde pour être « l’agneau sans tache qui prend sur lui les péchés du monde » et tout ce qu’Il veut, c’est la gloire du Père et le Salut de tout homme. Plus encore que par la chair, Marie est Mère de Jésus parce « qu’elle écoute la Parole de Dieu et la met en pratique ». Aussi, en humble servante du Seigneur, s’associe-t-elle à Jésus dans sa Passion ; non seulement, elle accepte le don que Jésus fait de Lui-même à Son Père pour notre Salut, mais elle se donne elle-même en union avec Lui. Comme la goutte d’eau que le prêtre rajoute dans le calice à l’offertoire de la messe, Marie s’offre au Père, en union avec Jésus et à toutes ses intentions. Le glaive de douleurs prophétisé par Siméon, trente-trois années plus tôt, pénètre son Cœur de Mère de la manière la plus douloureuse qui soit, faisant d’elle la reine des martyrs ; cela ne l’empêche pas d’aimer Jésus jusqu’au bout en accomplissant avec lui la volonté du Père !

Que Notre-Dame des douleurs nous donne d’éprouver (un peu !) la soif de Jésus pour la gloire de Dieu et le Salut de toutes les âmes !

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