Jacinta (2)

Contemplons

Notre Dame de San Sameiro : Jacinta disait qu’elle ressemblait le plus à l’apparition de Fatima.

Méditons

En décembre 1918, Jacinta tomba gravement malade, presque au même moment que Francisco. Au cours de cette année-là, la très sainte Vierge apparut trois fois à la fillette, mais sans lui apporter de messages :

– La première fois, dans l’église de Fatima, durant la messe, le jour de l’Ascension. Elle lui apprit à bien réciter le chapelet.

– La seconde fois, ce fut la nuit, à la porte de la cave, alors que la famille dormait.

– La troisième fois, dans la maison, au-dessus d’une table. La Vierge était immobile et silencieuse. Jacinta s’écria : « Oh, maman !… Vous ne voyez pas là Notre Dame de la Cova da Iria ? »

Un jour, elle confia tout émue à sa cousine Lucia : « Notre Dame est venue nous voir, et elle a dit qu’elle viendrait, dans très peu de temps, chercher Francisco pour l’emmener au Ciel. A moi, elle m’a demandé si je voulais encore convertir davantage de pécheurs. Je lui ai dit que oui. Notre Dame veut que j’aille dans deux hôpitaux, mais pas pour guérir. Ce sera pour souffrir davantage, pour l’amour de Dieu, pour la conversion des pécheurs et en réparation des offenses commises envers le Cœur Immaculé de Marie. Elle m’a dit que tu n’y viendras pas, que ma mère m’y conduira et qu’ensuite je resterai là toute seule ; mais que je n’aie pas peur car elle viendra me chercher pour aller au Ciel. »

Après le départ de Francisco pour le Ciel, les parents installèrent la petite fille dans la chambre de son frère, car plus proche de la porte d’entrée. En effet, Jacinta était très affaiblie par la maladie.

La présence de sa cousine Lucia était pour elle un soutient indispensable car depuis le départ de Francisco, elle ne cessait de penser à lui en pleurant.

Sa consolation était de souffrir pour Notre Seigneur afin de réparer les péchés du monde. Les souffrances des damnés et l’éternité de leur peine la préoccupaient sans cesse et l’encourageaient à supporter sans plainte et même avec joie les souffrances de la maladie. Elle avait demandé à Francisco mourant, de dire, au Ciel, à Notre Seigneur et à sa Mère, qu’elle souffrirait « tout ce qu’ils voudraient » pour la conversion des pécheurs. La vision de l’enfer l’avait tellement impressionnée, qu’elle ne pouvait cesser d’y penser. Parfois, pensive, elle répétait tout haut : « Coïtadinhos !… » (Pauvres malheureux !). « Dis, Lucia, ces flammes ne s’éteignent jamais ? Et ces gens ne se consument pas comme le bois qui devient de la cendre ? »

Et, après les explications de sa cousine, elle reprenait :

« L’enfer !… l’enfer !… Quelle peine me font les âmes qui y tombent !… nous prierons beaucoup et nous ferons des sacrifices pour que les pécheurs se convertissent. » Et à moitié tremblante, elle s’agenouillait, joignait les mains et récitait les prières que Notre Dame lui avait enseignées : « Oh mon Jésus ! pardonnez-nous nos péchés… » Jacinta restait comme ça, très longtemps agenouillée, répétant la même prière pour convertir les pécheurs et ainsi sauver les âmes de l’enfer.

La maladie la faisait souffrir beaucoup. Après une broncho-pneumonie, se déclara une pleurésie purulente, qui lui causait de grandes souffrances. Elle s’efforçait toutefois de ne jamais se plaindre malgré les douleurs qu’elle supportait avec résignation, une joie même, qui surprenait d’autant plus qu’elle trouvait encore la force de se lever pour réciter la prière de l’Ange.

Quand sa mère se montrait triste de la voir souffrir, elle lui disait : « Ne vous faites pas de souci, mère, je vais au ciel, et là, je prierai beaucoup pour vous. Ne pleurez pas, je me sens bien. »

Jacinta disait à Lucia : « Je ne veux pas que tu dises à personne que je souffre, même pas à ma mère, parce que je ne veux pas qu’elle s’afflige. »

La petite malade se confiait volontiers à Lucia. Ensemble elles parlaient de leurs mortifications, de leurs sacrifices, qui leur semblaient peu de chose pour consoler les Cœurs de Jésus et de Marie. « Ecoute, tu sais, disait Jacinta, Notre Seigneur est triste, parce que Notre Dame nous a dit de ne plus l’offenser davantage, qu’Il était déjà trop offensé, mais on n’en fait aucun cas ; on continue à faire les mêmes péchés. » Elle lui énumérait alors toutes les occasions dont elle avait profité, le jour et la nuit précédente, pour réparer tant d’outrages faits à Dieu : « J’avais très soif, et je n’ai pas voulu boire. Je l’ai offert à Jésus pour les pécheurs. Cette nuit, je souffrais beaucoup, et j’ai voulu offrir à Notre Seigneur le sacrifice de ne pas me retourner dans mon lit. Aussi je n’ai pas dormi du tout… Et toi, Lucia, as-tu fait aujourd’hui quelque sacrifice ? »

Bien qu’elle ne pouvait plus rien avaler sans un certain dégoût, elle prenait les aliments que sa mère lui présentait sans montrer la plus légère répugnance pour offrir ce sacrifice à Notre Seigneur. Elle confia à Lucia : « Je bois la tasse de lait que ma mère me donne ; si tu savais combien cela m’a coûté de la prendre. Mais je ne dis rien. Je prends tout par amour de Notre Seigneur et du Cœur Immaculé de Marie, notre Maman du Ciel. »

Quand sa mère lui apportait, avec une tasse de lait, une belle grappe de raisin, et lui laissait le choix, elle prenait de préférence le lait. « Non Maman, je ne prendrai pas les raisins ; vous pouvez les emporter. Donnez-moi plutôt le lait ; je vais le prendre. » Et lorsque sa mère se retirait, elle disait à Lucia : « J’avais tellement envie de ces raisins, et cela m’a tant coûté de prendre le lait ! Mais j’ai voulu offrir ce sacrifice à Notre Seigneur. »

Au cours du mois de juin 1919, le médecin conseilla aux parents de l’envoyer à l’hôpital saint Augustin, à quinze kilomètres de la maison. Là, la petite fille fut soumise à un traitement rigoureux, mais qui ne donna aucun résultat. Alors, à la fin du mois d’août, il fut décidé que la petite revienne à la maison, d’autant plus que ses parents n’avaient pas les moyens de payer plus longtemps le prix de la pension à l’hôpital.

Sa santé s’affaiblissait de jour en jour. La maladie minait son pauvre petit corps. Atteinte de tuberculose, il lui était tout à fait impossible de quitter son lit.

Lorsqu’elle eut appris, par Notre Dame elle-même la visitant dans sa chambre d’Aljustrel, qu’elle irait à Lisbonne dans un hôpital pour y mourir seule, son cœur fut bouleversé par cette perspective de mourir loin de ses parents et de sa cousine bien-aimée. Un jour, Lucia la trouva, tenant une image de Notre Dame, qu’elle embrassait en disant : « O ma Maman du Ciel ! Alors il me faut mourir toute seule ? » C’était là une épreuve bien amère que lui imposait la Vierge, et elle la suppliait presque d’écarter ce calice. Jésus Lui-même, avant sa Passion, disait : « Père, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi ! » ; mais, elle acceptait de souffrir avec amour pour Jésus et Marie, ainsi que pour les pécheurs en disant dans sa prière : « O mon Jésus ! ce sacrifice est si grand ! vous pouvez sauver beaucoup de pécheurs ! »

A la mi-janvier 1920, arriva à Aljustrel un prêtre, ami de la famille, avec un médecin renommé à Lisbonne pour voir la petite malade, le Dr  Eurico-Lisboa. Ce médecin décida de l’hospitaliser d’urgence à Lisbonne. La petite fille se gardait bien de soutenir l’opinion de ses parents qui voulaient la garder à la maison, car elle savait qu’à Aljustrel, elle ne pourrait pas offrir le « si grand sacrifice » de mourir « toute seule » que la Vierge lui avait proposé, sacrifice qui pouvait préserver des flammes quelques âmes pécheresses. « Tu iras à deux hôpitaux, lui avait dit Notre Dame, mais ce ne sera pas pour guérir. Ce sera pour souffrir davantage, pour l’amour de Dieu, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des offenses commises contre mon Cœur Immaculé. »

Le Cœur Immaculé de Marie ! C’était la passion de Jacinta !

« Il ne s’en faut plus beaucoup pour que j’aille au Ciel, confiait-elle à Lucia. Toi, tu resteras ici pour dire que Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie… Quand tu auras à le dire, ne te cache pas !… Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; qu’il faut les lui demander à Elle ; que le Cœur de Jésus veut qu’on vénère, à côté de lui, le Cœur Immaculé de Marie. Que l’on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie, parce que Dieu la lui a confiée à Elle ! Ah ! Si je pouvais mettre dans le cœur de tout le monde le feu que j’ai là dans la poitrine, qui me brûle, et me fait tant aimer le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie ! »

Parfois avec sa simplicité naturelle elle disait aussi : « J’aime tant le Cœur Immaculé de Marie, c’est le Cœur de notre petite Maman du Ciel. N’aimes-tu pas répéter souvent ? « Doux Cœur de Marie, Cœur Immaculé de Marie ». J’aime tellement cela… »

Prions

Une dizaine du chapelet (Notre Père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour tous ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas.

Très sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je vous offre les très précieux Corps, Sang, Ame et Divinité de votre très cher Fils Notre-Seigneur Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles de la terre en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est lui-même offensé.

Par les mérites infinis de son très saint Cœur unis aux mérites du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion de tous les pauvres pécheurs.

Saint Joseph, Père nourricier de Notre-Seigneur Jésus-Christ et chaste époux de la Vierge Marie, Mère de Dieu, priez pour nous et pour tous les agonisants.

Bienheureux Francisco et Jacinta Marto, priez pour nous.

Chère sœur Lucie, priez pour nous.

Tous les saints, tous les anges, tous les esprits bienheureux, priez pour nous.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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