A l’image de notre vie

Contemplons

Le bon Larron, Thomas de Keyser

Méditons

Les Evangiles ne disent pas si les deux larrons connaissaient Jésus avant le jour où ils ont été condamnés avec lui. Et, cela n’importe pas, car les quelques heures pendant lesquelles ils partagent le même sort, suffisent pour que chacun fasse un choix aussi clair qu’éclairé : pour ou contre le Christ, pour ou contre son offre de Salut.

L’itinéraire parcouru par Dismas et Gesmas, est à l’image de toute vie. En effet, nous dit le catéchisme, « nous sommes sur terre pour connaitre et aimer Dieu, le servir et, par ce moyen, gagner le ciel. » C’est précisément ce qu’a fait Dismas qui se voit accordé le paradis en réponse à sa foi qui nait, grandit et se déclare à la face du monde, en suivant Jésus sur son chemin de douleur.

Dismas et Gesmas subissent leur condamnation, Jésus l’accepte pour en faire un acte d’amour au Père et à chaque personne. Sa vie est une offrande pour le Salut de tous. Comme un bon samaritain, comme un Simon de Cyrène, il nous rejoint dans l’intime de notre vie, dans notre misère aussi profonde soit-elle, pour nous mener à sa suite dans le Royaume de Dieu.

Sur le chemin, Jésus n’échange pas avec les deux larrons. Ils ne reçoivent aucun enseignement oral comme en ont reçu Marie, Jean, Marie-Madeleine et les quelques personnes qui lui restent fidèles. Et, pourtant ils reçoivent tout le nécessaire (et bien au-delà !) pour parvenir à reconnaitre en Jésus le Sauveur de tout homme. En effet, ils ont plus encore que des mots : ils voient le Sauveur à l’œuvre qui fait leur catéchisme par son exemple.

Nous avançons dans la vie de la même façon. En effet, Jésus ne nous parle pas directement mais nous enseigne par la voix des Evangiles, du magistère, des saints, des prophètes de notre temps, par l’exemple parfois édifiant de notre prochain. Et tout ce qu’il nous dit par ce biais, conjugué avec l’effet de sa grâce, est suffisant pour nous le faire connaitre et aimer. Tout le monde ne reçoit pas la même quantité mais chacun reçoit suffisamment pour être rendu acteur et donc pleinement responsable de son devenir éternel.

Dismas ne reçoit, somme toute, que peu de temps pour se convertir ; en tout cas bien moins que celui que nous-même avons reçu ! Mais il en reçoit suffisamment et, en tout cas, tout le nécessaire pour être en capacité de se tourner résolument vers Jésus. Nous aussi, quelle que soit nos connaissances, arrivés au terme de notre vie, nous aurons reçu tout ce qu’il faut pour une pleine et entière conversion.

Cloué à la Croix, Dismas et Gesmas sont aux premières loges pour observer Jésus, recueillir ses paroles, scruter tous ces gestes, lui parler directement. Le crucifiement correspond au moment de notre vie où nous sommes face à la mort et au choix ultime : risquer ou pas une conversion radicale et définitive. Nos connaissances religieuses, si vastes soient-elles, ne nous aideront plus. Ne nous servira que le fruit que nous en aurons tiré. Dismas ne savait rien et pourtant, il savait tout. Gesmas ne savait rien et ne voulait rien savoir.

A cette heure décisive, Jésus est plus proche que jamais, sa grâce se fait plus pressante. Dans sa prière : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23,34), nous sommes tous inclus. Il nous ouvre ses bras comme sur la Croix pour que nous puissions nous y réfugier. Dismas a choisi de se donner à Dieu par Jésus. Gesmas a choisi de s’en détourner.

Chaque vie est à l’image du chemin parcouru par Dismas et Gesmas à la suite de Jésus : nous portons notre croix en traversant cette vallée de larmes. Il nous appartient en propre de choisir de la porter comme Dismas ou comme Gesmas. Ce-dernier fait le choix le plus pénible, celui qui consiste à porter la croix dans la haine de Dieu et des hommes, ce qui l’alourdit considérablement. Dismas, choisit de la porter à la suite de Jésus, rendant sa peine féconde pour son salut et celui de tous les hommes.

Lorsque nous serons face à la Vérité, il nous faudra bien le reconnaitre : Jésus a tout fait pour nous assurer le bonheur éternel qui commence dès cette vie. Il l’a dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau et moi, je vous soulagerai » (Mathieu 11, 28). Si nous sommes malheureux malgré toutes ses prévenances, c’est que nous avons résolument choisi de l’être. Ayons alors la décence de ne pas le lui reprocher !

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

Saint Bon Larron, toi qui, malgré tes péchés passés fut assuré d’une entrée immédiate au Ciel par la gratuité de l’amour de Dieu, qui en un instant t’a transformé en un saint, demande, je t’en supplie, à Jésus mon Sauveur, de faire tomber sur moi ce même regard de miséricorde, qui fera plonger mes yeux dans les siens, pour en recevoir le pardon et la sainteté.

Aussi, envahi par le feu de l’amour divin consumant et transformant, je pourrai entendre à mon tour la promesse que Jésus t’a faite : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. » Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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