La prière de Marie

Contemplons

Crucifiement, église grecque

Méditons

Marie se tient au pied de la Croix de Jésus. Comme elle l’a toujours fait, elle « retient tous ces événements les méditant dans son cœur » (Luc 2, 19). Elle a les yeux rivés sur Jésus, prête à recueillir chacun de ses gestes, chacune de ses paroles. Elle n’est pas passive, donnant libre cours à son chagrin. Au contraire, au pied de la Croix, même si le glaive de douleur prophétisé par Siméon lui transperce l’âme, elle est active car totalement donnée à Jésus qui ne subit pas sa Passion mais qui l’accomplit. Le jour de l’Annonciation, elle s’est proclamée à la face du monde et pour toutes les générations, l’humble servante du Seigneur. Et plus encore qu’à l’Annonciation, elle est servante sous la Croix, acceptant l’offrande de Jésus pour le Salut du monde et s’y unissant.

Marie entend la prière de Jésus : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Parce qu’elle est tout donnée à Jésus et, avec lui, au Père, elle s’associe à sa prière. Aussi, avec Jésus, elle prie le Père de pardonner à tous ceux qui ont condamné son enfant à mourir sur la Croix mais aussi aux pécheurs de toutes les générations qui continuent de le crucifier en le rejetant, lui et son enseignement. En cela, elle ressemble à cette pauvre veuve de Thecua qui vient se jeter aux pieds du roi David pour plaider la cause de son fils coupable de fratricide. En effet, elle avait deux fils dont l’un a tué l’autre. De toute part, on la presse d’accomplir ce que dit la loi et de mettre à mort le frère coupable. Or, ce faisant, il ne lui resterait plus personne. Aussi, demande-t-elle à David qu’on lui permette d’épargner ce mauvais fils. David lui accorde cette « faveur. » Cependant, pour que vive son fils coupable de fratricide, cette pauvre veuve devra prendre sur elle la pire des douleurs et souffrir pour le restant de ses jours, la compagnie du plus mauvais des deux frères.

Marie n’accuse personne d’avoir répandu le Sang de Jésus. Elle ne sait que trop bien que Jésus donne sa vie et qu’on ne la lui prend pas. Elle sait que cette offrande de lui-même, ce Sang versé, représentent le salut pour tous. Elle sait aussi qu’elle est la première bénéficiaire des fruits de la rédemption. En effet, son Immaculée Conception est le tout premier fruit, par anticipation, de la Passion de Jésus. Le souci de Marie n’est pas d’empêcher ce Sang divin de s’épancher mais de faire en sorte qu’il produise de nombreux fruits de Salut en chaque âme. Rien n’est pire pour elle que de savoir que tout ce que Jésus a consenti dans sa Passion est rendu inutile par ceux qui refusent le Salut.

Aussi, elle se fait le refuge des pécheurs, pour lesquels elle prie au pied de la Croix et en particulier pour Dismas qui ne la quitte pas du regard. Le père Faber écrit à ce sujet : « l’affliction élargit les grands cœurs… Marie avait adopté les deux larrons ; il lui fallait des enfants ; elle sentait alors leur valeur, de même que nous connaissons le prix d’un ami au moment où nous allons le perdre. Son visage mourant nous montre ce qu’il valait et fait plus d’effet sur nous que nous le ferait l’expression vivante. Marie a, dans sa prière, lutté pour ces deux malfaiteurs » (Au pied de la Croix).

Marie est associée au salut de toutes les âmes et sa prière n’est pas étrangère à la conversion de Dismas. En effet, par la douceur de son regard, elle conduit Dismas, comme les serviteurs de Cana, à s’adresser à Jésus pour qu’il profite plus que tous (parce que, plus que tous, il en a besoin !) des fruits du Salut.

Prions

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. (Prière demandée par Notre-Dame de Fatima après chaque dizaine du chapelet.)

Saint Bon Larron, toi qui, malgré tes péchés passés fut assuré d’une entrée immédiate au Ciel par la gratuité de l’amour de Dieu, qui en un instant t’a transformé en un saint, demande, je t’en supplie, à Jésus mon Sauveur, de faire tomber sur moi ce même regard de miséricorde, qui fera plonger mes yeux dans les siens, pour en recevoir le pardon et la sainteté.

Aussi, envahi par le feu de l’amour divin consumant et transformant, je pourrai entendre à mon tour la promesse que Jésus t’a faite : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis. » Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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