Sainte Marie

Vierge romane au sourire

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Je vous salue Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

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A persévérer dans la contemplation de Marie, nous parvenons progressivement à nous faire une idée plus juste de ce qu’est la sainteté et de la forme qu’elle pourrait prendre pour chacun de nous. Pour cela, il faut dépoussiérer l’image que nous avons de Marie et la purifier de tous nos vieux clichés. Les représentations de la Mère Dieu sont plus que nombreuses (elle est la femme la plus représentée au monde !) et, même si elles stimulent notre piété, elles contribuent (souvent) à donner de Marie une image où les éléments secondaires masquent les éléments essentiels. Les images sulpiciennes nous la montrent dans un état de béatitude naïve, d’autres en continuelle extase. On en arrive à se dire que Marie a traversé la vie béatement sans vraiment réaliser ce qui lui arrive, absorbée qu’elle était par la pensée du Ciel et de Dieu. En fait, on finit par avoir du mal à l’imaginer en train de s’occuper de son ménage ou de toute autre nécessité purement humaine. Or, sa personnalité est bien plus riche que tout ce que ces représentations parviennent à révéler. Elle est même surtout ce que ces images ne révèlent pas : libre, décidée, volontaire, concrète et pragmatique ne disjoignant jamais la contemplation de l’action.

Le « Oui » de Marie, le jour de l’Annonciation n’est pas donné à la légère ; ce n’est pas un engagement qui sera repris dès le lendemain. Marie connaît les Ecritures, les prophéties sur le Messie et ses souffrances ; elle a conscience des incompréhensions que son état de futur maman suscitera, tant auprès de son fiancé (Joseph) qu’auprès de son entourage. Cependant, elle choisit librement de répondre à la sollicitation de Dieu. Dans des circonstances identiques, aucune  jeune-fille de l’époque n’aurait témoigné d’une telle liberté intérieure (par rapport au qu’en dira-t-on notamment) en acceptant le plan de Dieu sans plus d’explications et de garanties. Marie révèle par là une personnalité volontaire et décidée. Ce n’est pas le jour de l’Annonciation que Marie a choisi de mettre Dieu à la première place dans sa vie mais bien avant ; le « oui » donné à l’Ange n’est pas un petit bourgeon mais un fruit arrivé à parfaite maturité.

En Marie, tout est équilibre et harmonie, paix et joie. Elle a choisi irrévocablement de se mettre au service de Dieu dès son plus jeune âge et, tant les désirs de son Cœur, que les efforts de sa volonté se concentrent sur cet unique objectif : servir le Seigneur. Et, parce que Marie aime Dieu plus que tout, elle ne connaît pas les conflits suscités en nous par l’opposition de nos désirs et de notre volonté. Marie a un objectif de vie principal et tous les autres lui sont subordonnés. Elle a ainsi une boussole intérieure qui lui indique sans cesse le chemin à prendre. Rien, au cours de sa vie, ne perturbera le fonctionnement de cette boussole.

Par ailleurs, Marie est une femme concrète et pragmatique, alliant contemplation et action. Nous la voyons aux noces de Cana se préoccuper du vin. Ce n’était pas forcément son rôle puisqu’elle était invitée. Cela dit, si Marie se rend compte de la situation, c’est qu’elle est attentive au service, voire qu’elle y participe ; c’est qu’elle contribue, dans la mesure de ses possibilités, à la réussite de la fête. Elle sait que le manque de vin pourrait ternir les réjouissances et attrister les jeunes mariés. Aussi, elle intervient auprès de Jésus pour qu’il sauve la situation. Si Marie intervient pour ce genre de contingence, c’est parce qu’elle a l’habitude de s’occuper des choses du ménage, du bien-être d’une famille ; si elle intervient auprès de Jésus, c’est parce qu’il est dans son attitude habituelle d’être attentive aux besoins de son entourage et de confier toute nécessité à l’amour de Dieu ; si elle est présente à une fête, c’est qu’elle ne vit pas retirée mais bel et bien au cœur du monde ; si elle s’est associée à un événement heureux, c’est qu’elle ne rechigne pas à la joie. On demanda un jour à Bernadette : « La Dame te souriait-elle ? » Bernadette répondit : « Oh oui ! Elle souriait souvent et parfois elle riait même franchement » (pensons à la scène où, à l’invitation d’une Lourdaise, Bernadette demanda à la Dame d’écrire son nom sur un papier).

La sainteté de Marie n’est pas désincarnée ; bien au contraire ! Son exemple nous montre le chemin : là où Dieu nous a placés, réaliser notre devoir d’état joyeusement avec la conscience de la présence agissante de Dieu à nos côtés, être attentif aux besoins de notre prochain pour y répondre dans la mesure de nos moyens et les confier à Dieu. Marie nous rappelle aussi qu’il ne faut finalement qu’une seule chose pour avancer en sainteté : le vouloir !

Prions

Une dizaine du chapelet (Notre père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple, qui ne savoure pas les tristesses, un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion, un cœur fidèle et généreux, qui n’oublie aucun bien et ne tienne rancune d’aucun mal.

Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s’effacer dans un autre Cœur, devant votre divin Fils. Un cœur grand et indomptable, qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse, un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel. (Léonce de Grandmaison)

Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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