Saint Leonard de Port Maurice

Religieux franciscain qui (peut-être) a inventé le chemin de croix, mais en fut certainement un grand propagateur au cours de ses missions intérieures, spectaculaires et étonnantes. Paul Jérôme Casanova est né à Porto Maurizio, province de Gênes dans une famille de marins. A 23 ans il entre chez les Franciscains et prend le nom de Léonard. Son maître des novices est un Corse très austère de la famille de Bernardin de Calenzana. Ordonné prêtre en 1702, à la suite d’une maladie, il décide de se consacrer aux missions populaires. Saint Alphonse de Liguori le nommait « le grand missionnaire de notre temps. » En bon contemporain de l’époque baroque, il cherchait à captiver son auditoire en encourageant un large retour à soi-même et une meilleure préparation à la Pénitence et à l’Eucharistie. Le moment le plus favorable semblait être la cérémonie du chemin de Croix… Il en érigea 572 dont une centaine en Corse.

Son enseignement sur saint Joseph

« Il n’est point au pouvoir d’une langue mor­telle d’exprimer le comble d’honneur où fut élevé notre saint en recevant pour épouse celle qui parut dans le monde « comme une aurore naissante » et qui croissant toujours de vertus en vertus, en fit une riche dot qu’elle apporta à Joseph son époux. Contem­plons, à la clarté de cette aurore céleste, les richesses du trop heureux Joseph, qui par cette sainte alliance devient en quelque sorte plus grand que lui-même. En effet, l’auguste Vierge ne voulut d’autres conditions sur le contrat de mariage, sinon que son époux fût en tout et pour tout semblable à elle, et dans l’innocence des mœurs et dans la pureté de l’âme. Et comme le contrat passa par les mains du Saint-Esprit, qui peut douter que Marie n’ait été exaucée en sa demande, et que Jo­seph n’ait été enrichi de qualités, de dons et de vertus semblables en tout point à ceux de Marie son épouse ? C’est le sentiment de saint Bernardin de Sienne.

Que les évangélistes gardent le silence sur Joseph, peu importe ; qu’ils s’abstien­nent d’exalter, comme ils auraient pu le faire, ces vertus et ces prérogatives excellentes qui relèvent sa dignité : il me suffit qu’ils le repré­sentent comme l’époux de Marie, c’est-à-dire comme celui de tous les mortels qui res­semble le plus à l’œuvre la plus parfaite entre les pures créatures qui soit sortie de la main de Dieu, savoir à sa Mère : « car, dit saint Ber­nard, Joseph a été fait à la ressemblance de la Vierge son épouse. Epoux de Marie, c’est-à-dire celui qui approcha le plus près de cette créature sublime laquelle s’éleva jusqu’au plus haut des cieux, et ravit en quelque sorte au sein du Père éter­nel son Fils unique, « époux de Marie, » c’est-à-dire un même cœur, une même âme avec ce cœur et cette âme qui porta le cœur et l’âme du Fils de Dieu, « époux de Marie » c’est-à-dire le chef de la première souveraine du monde, car « l’homme est le chef de la femme, » Marie, un « époux de Marie, » c’est-à-dire le maitre de cette auguste maîtresse qui connaissait ce précepte de la Genèse : « tu seras sous la puissance de l’homme, » et qui, si parfaite en tout le reste, ne surpassa pas moins toutes les autres femmes par le respect et la soumission qu’elle le portait à son époux. « Epoux de Marie, » c’est-à-dire de cette grande reine que les Dominations, les Principautés, les Ché­rubins et les Séraphins se font gloire de servir. « Epoux de Marie » c’est assez, dit saint Bernard, vous dites tout en disant qu’il a été semblable à la Vierge son épouse, semblable pour les traits, pour le cœur, pour les inclinations, pour les habitudes, semblable en vertu et en sainteté. Si Marie fut l’aube qui annonça le soleil de justice, Joseph fut l’ho­rizon illuminé par ses brillantes splendeurs. Concluez donc que si, comme juste, il alla jusqu’à surpasser en sainteté les plus grands saints, comme époux, il s’éleva même au-dessus des anges et put voir à ses pieds, hor­mis la sainte Vierge, toute autre sainteté créée.

Oui, Joseph fut incomparablement plus qu’un ange pour Marie. Jugeons de sa gran­deur par ces paroles de la loi qui dit que celui qui épouse la reine, par le fait même de­vient roi. Celui qui donne sa main à une reine en reçoit le sceptre royal ; au moment où il lui met l’anneau au doigt, elle dépose la couronne sur sa tête ; et fût-il un simple pâtre, il entre aussitôt dans tous les honneurs dus à un roi, et doit être respecté comme tel. Or, je tire de là un argument sans réplique. Marie est la reine des saints et des anges ; Joseph est l’époux de Marie : donc, d’après la loi, il est aussi le roi des saints et des anges. Si vous honorez sou­vent la sainte Vierge de ces glorieux titres « Reine de tous les saints, Reine des anges priez pour nous » vous devez honorer Joseph de la même manière, et lui dire « Roi de tous les saints, roi des anges priez pour nous. » Ce qui montre bien que Joseph était en effet supérieur à tous les anges, ce sont les fréquents messages qu’il re­cevait du ciel par leur entremise. Des anges sont députés vers Joseph pour lui confier le mystère de l’Incarnation. Des anges sont dé­putés vers Joseph pour lui faire part du mys­tère de la Rédemption. Des anges sont députés vers Joseph lorsque, inquiet de l’état où il voyait son épouse, il voulait se retirer. Des anges sont députés vers Joseph lorsqu’il s’agit de donner un nom au divin Enfant. Des anges sont envoyés à Joseph lorsque Jésus est menacé de la persécution d’Hérode. Des anges sont envoyés à Joseph lorsqu’il doit retourner d’Egypte en Palestine. Des anges lui sont en­voyés pour l’avertir de se réfugier en Galilée dans la crainte du roi Archelaüs. Vous voyez comment les affaires secrètes que ce grand homme avait à traiter avec l’auguste sénat de l’adorable Trinité mettent continuellement en mouvement les messagers célestes ; c’est là ce que nous font entendre ces paroles tant de fois répétées dans le texte sacré : « l’ange du Sei­gneur apparut en songe à Joseph. » Dites-moi maintenant si le titre de roi, et de roi des anges ne lui convient pas, et s’il n’est pas vrai qu’en qualité d’époux il fut plus grand que les anges les plus élevés dans le ciel.

Toutefois, ce qui rehausse principalement Joseph en qualité d’époux de Marie, c’est qu’à ce titre il est vénéré comme le chef de cette sainte famille, laquelle ne fut ni toute hu­maine, ni toute divine, mais qui tient de l’un et de l’autre, et qui pour cette raison a été ap­pelée à juste titre la trinité de la terre. Mais où trouver jamais des paroles pour peindre dignement cette admirable trinité de Jésus, Marie, Joseph ? Dieu ayant placé Joseph à la tête de cette trinité, nous donne droit de con­clure que s’il fut grand comme juste, il ne le fut pas moins comme époux. Rendez donc de fréquents hommages à l’adorable Trinité dans le ciel, au Père, au Fils, et au Saint-Esprit ; mais honorez aussi la trinité sainte qui a ha­bité visiblement parmi nous sur la terre, Jé­sus, Marie, Joseph. Gravez dans votre cœur en lettres d’or ces trois noms, ces noms célestes ; prononcez-les souvent, écrivez-les partout, Jé­sus, Marie, Joseph. Que ce soient les pre­mières paroles que vous enseigniez à vos en­fants. Répétez plusieurs fois par jour ces noms sacrés et qu’ils soient encore sur vos lèvres au moment où vous rendrez le dernier soupir. Laissez les anges imprimer en lettres de feu dans vos esprits, et plus encore dans vos cœurs, que si Joseph fut grand comme juste, il le fut plus encore comme chef de la sainte famille en qualité d’époux, et que ce qui met le com­ble à sa gloire, c’est sa grandeur comme père. » (Discours sur les grandeurs de saint Joseph)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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