Saint Alphonse de Liguori II

Son enseignement sur saint Joseph

« Nous devons avoir une grande confiance en la protection de saint Joseph, parce qu’il a été extrêmement cher à Dieu pour sa sainteté. Pour estimer la sainteté de Joseph, il suffit de savoir qu’il fut élu de Dieu pour remplir les devoirs de père auprès de Jésus-Christ. Or, saint Paul a dit : « Dieu qui nous a faits de dignes ministres de la nouvelle alliance, » ce qui signifie, selon saint Thomas, que toutes les fois que Dieu choisit quelqu’un pour une fonction, il lui donne toutes les grâces qui le rendent apte à la remplir. Dieu ayant donc destiné Joseph à exercer l’autorité de père sur le Verbe incarné, on doit tenir pour certain qu’il lui accorda tous les dons de sagesse et de sainteté qui convenaient à une pareille charge. On ne doit donc pas douter qu’il ne l’ait enri­chi de toutes les grâces et de tous les privilèges accordés aux autres saints.

Joseph était déjà saint avant d’être élevé à la dignité d’époux de la Vierge ; mais il fit en­core de bien plus grands progrès dans la sain­teté, après que Dieu lui eut accordé cet incom­parable honneur. Les seuls exemples de sa sainte épouse suffisaient pour le sanctifier. Mais si Marie, comme parle saint Bernardin de Sienne, est la dispensatrice de toutes les grâces que Dieu accorde aux hommes, avec quelle profusion devons-nous croire que Marie en avait enrichi son époux, qui lui était si cher et à qui elle était si chère ? Combien plus de­vons-nous ensuite penser que la sainteté de Joseph s’accrut par le commerce continuel et la familiarité qu’il eut avec Jésus-Christ tout le temps qu’ils vécurent ensemble ? Si les deux disciples qui allaient à Emmaüs se sentirent embrasés de l’amour divin pour le peu de mo­ments qu’ils accompagnèrent le Sauveur et l’entendirent parler, quelles vives flammes de sainte charité ne durent pas s’allumer dans le cœur de Joseph, pour avoir conversé pen­dant trente années avec Jésus-Christ, pour avoir entendu les paroles de vie éternelle qui sortaient de sa bouche, et avoir observé les ad­mirables exemples d’humilité, de patience et d’obéissance qu’il donnait en se montrant si prompt à l’aider dans tous ses travaux, à le servir dans tout ce qui était nécessaire pour l’intérieur de la maison ? Quel incendie de di­vin amour devaient opérer tous ces traits en­flammés de charité dans le cœur de Joseph ? N’en doutons pas, Joseph, tant qu’il eut le bonheur de vivre avec Jésus-Christ, accrut ses mérites et sa sainteté à tel point, que nous pouvons bien dire qu’il a surpassé les mérites de tous les autres saints.

Or, si Dieu, suivant l’Apôtre, doit rendre à chacun selon ses œuvres, quelle gloire devons-nous penser qu’il ait préparée à saint Joseph qui lui a rendu tant de services, et dont il a été tant aimé, tandis qu’il vécut sur la terre ?

Cette vue de la gloire de saint Joseph dans le ciel doit accroître notre confiance en sa pro­tection. Ecoutons saint Bernard : « Il est des saints qui ont le pouvoir de protéger dans certaines circonstances ; mais il a été accordé à saint Joseph de secourir dans toute espèce de nécessités, et de défendre tous ceux qui recourent à lui avec des sentiments de piété. »

Après saint Bernard, écoutons sainte Thé­rèse, qui s’exprime en ces termes : « le Très-Haut donne seulement grâce aux autres saints pour nous secourir dans tel ou tel besoin ; mais le glorieux saint Joseph, je le sais par expérience, étend son pouvoir à tous. »

Supplions ce grand saint de nous obtenir trois grâces en particulier : le pardon des péchés, l’amour de Jésus-Christ et une bonne mort. Relativement au pardon des péchés, voici une pensée qui doit nous encourager : lorsque Jésus-Christ vivait sur la terre dans la maison de Joseph, s’il y avait eu un pécheur qui eût désiré obtenir du divin Maitre le par­don de ses péchés, aurait-il pu trouver un moyen plus sûr d’être exaucé que l’interces­sion de saint Joseph ? Si donc nous voulons que Dieu nous pardonne, recourons à saint Joseph, qui maintenant dans le ciel est plus aimé de Jésus-Christ qu’il ne l’était sur la terre. De plus, demandons à saint Joseph l’amour de Jésus-Christ ; car je tiens pour assuré que la grâce la plus singulière que saint Joseph ob­tient à ceux qui l’honorent est un tendre amour envers le Verbe incarné, en récompense de toute la tendresse qu’eut saint Joseph pour Jésus en ce monde. Enfin, demandons-lui une bonne mort : c’est une chose connue de tous, que saint Joseph est le protecteur de la bonne mort ; ce grand saint eut le bonheur de mourir entre les bras de Jésus et de Marie. Ainsi tous ceux qui implorent son secours et qui mettent leur confiance en son crédit auprès de Dieu, doivent espérer que saint Joseph au moment de leur mort viendra les assister, accompagné de Jésus et de Marie. » (Œuvres ascétiques)

Prions saint Joseph

1 dizaine du chapelet (Notre Père… 10 Je vous salue Marie… Gloire au Père…)

O mon Jésus pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer ; conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé, le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux, vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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