Pauvres pécheurs

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Je vous salue Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

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Nous nous adressons à Marie parce que nous sommes de « pauvres pécheurs » et que nous avons besoin d’être secourus. Depuis les premiers mots du « Je vous salue », nous avons énuméré toutes les excellentes raisons que nous avons de recourir à Marie : elle est « pleine de grâce », « le Seigneur est avec elle », « elle est bénie entre toutes les femmes », « le fruit de ses entrailles est béni » et ce fruit, c’est Jésus, le Sauveur. Arrivés aux mots « pauvres pécheurs » nous ne pouvons que réaliser la pauvreté de notre condition ainsi que tous nos manquements. Et, en ayant devant nous l’exemple même de la perfection chrétienne, nous n’avons que deux choix possibles : celui de l’orgueilleux qui se détourne et s’en va ; celui du pauvre pécheur repentant qui tombe à genoux et s’en remet à celle qui, sachant de quoi nous sommes faits, nous relève pour nous remettre en marche vers Jésus (rappelons-nous la parabole du pharisien et du publicain). Dans son « Traité de la vraie dévotion », saint Louis-Marie Grignion de Montfort nous dit : « Marie est soit un chemin soit un obstacle ». Demandons-nous, ce qu’elle est pour nous.

De plus en plus, dans la prière du « Je vous salue Marie », on omet sciemment l’adjectif  « pauvres » qu’on ne comprend plus et qu’on accepte mal car, à première vue, il nous rabaisse. Or, notre pauvreté est notre trésor car c’est la raison même de la miséricorde de Dieu et de l’amour de Marie. Notre expérience nous le démontre chaque jour : sans l’aide de Dieu, nous sommes incapables de tenir une résolution, de persévérer dans le bien, de nous aimer (au sens chrétien !) mutuellement dans la durée. Tout cela est déjà très difficile pour nous avec l’aide de Dieu mais impossible sans son assistance. Notre pauvreté est si grande que non seulement nous avons besoin d’être sauvés, mais en plus nous avons besoin que Dieu nous en ouvre la conscience et qu’Il nous donne de nous laisser sauver. Le saint Curé d’Ars a dit : « J’ai demandé à Dieu la grâce de connaître toute l’étendue de ma misère. Il m’a fait la grâce encore plus grande de l’oublier. » En fait, notre pauvreté est telle, que nous en sommes réduits à tout recevoir de Dieu sans jamais rien pouvoir lui donner en retour qui soit digne de Lui. C’est une pensée insupportable pour les orgueilleux. Les humbles acceptent leur pauvreté et s’en remettent à Dieu d’un cœur reconnaissant, sachant que son désir de donner surpasse notre désir de recevoir. Et, pour apprendre l’humilité, il n’y a pas d’enseignement plus crédible et plus accrédité que celui de Marie, l’humble (et pauvre) servante  du Seigneur.

Ne nous laissons pas dérober notre statut de « pauvres ». Au contraire, affirmons-le ! Plus encore, revendiquons-le ! Vivons-le ! « Heureux les pauvres de cœur car le royaume des cieux est à eux. »

PARABOLE DU PHARISIEN ET DU PUBLICAIN

« Jésus dit encore, à l’adresse de certains qui se flattaient d’être des justes et n’avaient que mépris pour les autres, la parabole que voici : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier ; l’un était Pharisien et l’autre publicain. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui–même : “ Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que j’acquiers. ” Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant : “ Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ! ” Je vous le dis : ce dernier descendit chez lui justifié, l’autre non. Car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé. » (Saint Luc)

Prions

Une dizaine du chapelet (Notre père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple, qui ne savoure pas les tristesses, un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion, un cœur fidèle et généreux, qui n’oublie aucun bien et ne tienne rancune d’aucun mal.

Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s’effacer dans un autre Cœur, devant votre divin Fils. Un cœur grand et indomptable, qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse, un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel. (Léonce de Grandmaison)

Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

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