Le fruit de vos entrailles

***

Je vous salue Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

***

La première partie du « Je vous salue Marie » est composée des paroles de l’Archange Gabriel lors de l’Annonciation et de celles d’Elisabeth lors de la Visitation. Dans ce dernier épisode, Jésus est venu, par l’entremise de Marie, combler de sa grâce, Elisabeth et Jean-Baptiste. Dans un transport de joie, Elisabeth s’écrie : « comment ai-je ce bonheur que vienne jusqu’à moi la Mère de mon Seigneur ? » Oui, qui est-elle (et qui sommes-nous !) pour que Dieu consente à venir jusqu’à elle (jusqu’à nous !) et qui plus est dans une attitude de service ? Avez-vous une réponse ? Elisabeth n’en avait pas et moi non plus ! Laissons-nous alors saisir par l’émotion d’Elisabeth et retenons qu’un bonheur identique au sien nous est dévolu, si nous nous laissons visiter de Jésus par Marie dans la prière quotidienne. Quand Marie se présente à la porte de nos âmes, elle vient toujours au nom du Seigneur pour être le canal de ses grâces.

En près de 2000 ans de christianisme, les « visitations » de Marie se sont répétées. En effet, après son Assomption, Marie a souvent été la messagère de Dieu pour rappeler au monde que seul l’Evangile est source de vie et pour nous prévenir du danger que court l’humanité à s’en éloigner. Dans son « Dictionnaire des apparitions mariales », le père René Laurentin en recense plus de 2400 ! Parmi les apparitions reconnues, citons, parce qu’elles se sont produites en France, la rue du Bac (1830), La Salette (1846), Lourdes (1858), Pontmain (1871), Pellevoisin (1876), l’Ile Bouchard (1947). A chacune de ses apparitions Marie venait de la part de Dieu pour rappeler la nécessité de la prière (notamment du chapelet) et de la pénitence. En chacun de ces lieux, les grâces n’ont cessé de couler à flot depuis la visite de Marie, en témoignent les foules qui, jusqu’à aujourd’hui, se pressent, nombreuses, dans ces sanctuaires.

Parmi les plus grandes « visitations » de Marie, pensons tout particulièrement à Fatima, au Portugal, où tout a commencé le 13 mai 1917. Plantons le décor une fois de plus. C’est la première guerre mondiale, une guerre particulièrement meurtrière (40 millions de victimes civiles et militaires). Nous sommes à la veille de la révolution russe qui fera naitre le communisme soviétique avec toutes ses dérives. Le Portugal est une République anticléricale. C’est le dimanche avant l’Ascension, la veille des rogations (jours de prières plus intenses). Trois enfants, Lucie, François et Jacinthe viennent de la messe matinale où ils ont entendu leur curé lire une lettre du pape Benoit XV (datée du 5 mai 1917) dans laquelle il demande à tous les chrétiens de prier pour la paix. Un peu plus tard, à midi, au milieu des pâturages, entourée de leurs moutons, sur un petit chêne vert, Marie apparait aux trois pastoureaux pour soutenir la demande du vicaire de son Fils. A chacune de ses 6 apparitions, le 13 de chaque mois entre mai et octobre (sauf en août où elle a lieu le 19 car les enfants sont en prison) Marie insiste sur la prière du chapelet pour la paix selon la demande du pape Benoit XV. Le 13 octobre, elle livre son message central : « Je suis Notre Dame du Rosaire. Qu’on fasse ici une chapelle en mon honneur. Que l’on continue à dire le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les soldats reviendront bientôt chez eux. Qu’on n’offense plus Notre Seigneur car il est déjà trop offensé. » Puis, fait unique, en présence de 50 000 pèlerins (d’autres sources diront 70 000 !) a lieu le miracle annoncé par Marie aux enfants. Le soleil se met à danser dans le ciel au grand effroi de toute la foule qui dans la stupeur se jette à genoux sur le sol détrempé et prie le Credo. Marie est venue à Fatima comme messagère de Dieu pour porter la grâce de la paix à l’humanité en détresse. Elle s’est présentée comme Notre Dame du Rosaire à qui Dieu a confié la grâce de la paix pour la répandre en réponse à la prière du chapelet.

Gardons-nous de mépriser ces formes de « visitations » de Marie. Si elle quitte sa réserve et s’abaisse à apparaitre en quelque lieu que ce soit, c’est que des circonstances extraordinaires exigent une intervention exceptionnelle. Lorsqu’elle apparait, elle se présente toujours en messagère, investie d’une mission donnée par Dieu, Lui-même. On objecte souvent qu’il est superflu de croire en ce genre de manifestation car les Evangiles contiennent tout ce qu’il y a lieu de savoir. Et c’est vrai ! Le problème est juste que ne sachant plus ce que contiennent les Evangiles, on ne les met plus en pratique. L’intervention de Marie consiste toujours à nous recentrer sur la Parole de Dieu (la source de vie), notamment par le rosaire (qui est, rappelons-le, un condensé de l’Evangile). Les apparitions que nous avons citées n’avaient, dans le contexte dans lequel elles se sont produites, rien de superflu et, il nous faut bien l’admettre, elles gardent toute leur actualité.

Ne croyons pas non plus tout et n’importe quoi ! Pour l’amour de Marie et de la Vérité, soyons prudents car le « père du mensonge » s’emploie à déjouer le plan de salut de Dieu et n’hésite pas à le singer en se servant des meilleures intentions pour dévoyer les esprits (à Lourdes, combien de personnes ont cru voir la sainte Vierge à la suite de Bernadette). Les apparitions authentiques présentent toujours la caractéristique d’être solidement ancrées dans les Evangiles.

Lors des visitations quotidiennes de Marie dans notre vie de prière, demandons-lui la grâce du discernement pour faire la part de ce qui vient de Dieu !

Prions

Une dizaine du chapelet (Notre père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père)

O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés. Préservez-nous du feu de l’enfer. Conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple, qui ne savoure pas les tristesses, un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion, un cœur fidèle et généreux, qui n’oublie aucun bien et ne tienne rancune d’aucun mal.

Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s’effacer dans un autre Cœur, devant votre divin Fils. Un cœur grand et indomptable, qu’aucune ingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse, un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel. (Léonce de Grandmaison)

Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts reposent en paix. Amen.

Laisser un commentaire